Mardi soir, l’AS Monaco s’est lourdement inclinée 3-0 sur la pelouse de l’Emirates Stadium face à Arsenal en phase de groupes de la Ligue des Champions. Un résultat sans appel qui fait tâche pour le club de la Principauté et met en lumière de nombreuses lacunes dans le jeu monégasque. Pour décrypter cette contre-performance, nous avons fait appel à l’expertise de Guillaume Warmuz, ancien gardien de but passé par Monaco et Arsenal.
Monaco surclassé dans tous les domaines
D’entrée de jeu, Guillaume Warmuz pointe du doigt le manque d’implication des joueurs monégasques : « J’ai l’impression que les Monégasques sont restés à Nice ! Ils ont été absents sans rien montrer. On s’attendait à un choc… Et on n’a pas vu un match de Ligue des Champions des Monégasques. Il y avait deux classes d’écart entre les équipes dans tous les domaines. »
Ce n’est presque pas qu’Arsenal était trop fort mais il y a eu trop d’offrandes monégasques.
Guillaume Warmuz, consultant
L’ancien portier international français estime même qu’Arsenal n’a pas eu à forcer son talent pour l’emporter largement : « C’était trop simple pour eux de marquer. Ce n’est presque pas qu’Arsenal était trop fort mais il y a eu trop d’offrandes monégasques. »
Une défense aux abois
Les errances défensives monégasques ont particulièrement interpellé notre consultant : « C’est déjà miraculeux pour eux d’arriver à seulement 1-0 à la mi-temps. Heureusement que (Rodoslaw) Majecki fait ses deux parades. » En effet, sans les arrêts déterminants de son gardien polonais, Monaco aurait pu sombrer bien plus tôt dans la rencontre.
Guillaume Warmuz pointe également un cruel manque d’agressivité dans les duels : « Les Monégasques n’ont pas montré assez d’agressivité. Ils étaient en place au début, dans une gestion de techniciens à techniciens, mais sans impact. En Ligue des Champions, en plus à l’extérieur en Angleterre, il faut montrer plus de mordant. »
Aucun danger offensif
Outre les carences défensives, c’est l’incapacité de Monaco à se montrer dangereux qui a frappé Guillaume Warmuz : « Ils n’ont rien proposé et n’ont posé aucun problème aux Gunners. Ils n’ont eu aucune occasion en première période. Et (Breel) Embolo en a une seule en deuxième et fait preuve de maladresse. Et il a fallu attendre plus d’une heure de jeu pour voir Monaco offensivement (65e) ! »
Un constat accablant qui en dit long sur l’incapacité des attaquants monégasques à peser sur la rencontre et inquiéter une défense d’Arsenal qui n’a jamais tremblé.
Majecki, seul motif de satisfaction
Dans la débâcle monégasque, Guillaume Warmuz retient toutefois la prestation de Rodoslaw Majecki dans les cages : « Heureusement qu’il était vite dedans. Il fait deux superbes arrêts pour maintenir l’ASM à flot dans la première demi-heure. Un premier du pied et le deuxième de la main gauche. Ce sont deux belles parades en face-à-face après deux erreurs défensives au départ. »
C’est un gardien dans le style Neuer. Ce n’est pas tellement le mien mais c’est efficace avec ses pieds qui traînent ou en croix.
Guillaume Warmuz à propos de Rodoslaw Majecki
S’il n’est pas forcément un adepte du style de son jeune successeur, l’ancien dernier rempart reconnaît son efficacité : « C’est un gardien dans le style Neuer. Ce n’est pas tellement le mien mais c’est efficace avec ses pieds qui traînent ou en croix. Il a été le meilleur Monégasque. Incontestablement. Mais ce n’était pas dur. »
Des conséquences sur la suite de la compétition ?
Cette lourde défaite à l’Emirates Stadium pourrait laisser des traces et compliquer la tâche de Monaco pour la suite de son parcours européen, comme le souligne Guillaume Warmuz : « Ce match est à vite oublier pour Monaco. 3 points laissés en route et qui à l’arrivée pourraient bien coûter cher à Monaco. »
Avec déjà deux revers en deux journées, les hommes de Niko Kovac se retrouvent dos au mur et n’auront plus le droit à l’erreur lors de la double confrontation face au Dinamo Zagreb. Des matches déjà cruciaux pour espérer voir les 8es de finale de la compétition.
Quoi qu’il en soit, l’AS Monaco devra impérativement montrer un tout autre visage que celui affiché ce mardi à Londres sous peine de vivre une campagne européenne très compliquée et de subir une élimination précoce. Le constat de Guillaume Warmuz est sans appel : un sursaut collectif est indispensable.
