Le feuilleton des droits TV de la Ligue 1 continue de défrayer la chronique. À moins de trois mois de la reprise du championnat, les clubs français naviguent toujours dans le brouillard quant aux revenus télévisuels qu’ils percevront pour la saison à venir. Un échec cuisant pour la Ligue de Football Professionnel (LFP) et son président Vincent Labrune, qui avait pourtant promis monts et merveilles aux équipes de l’élite.
Droits TV en berne, la promesse non tenue de Labrune
Christophe Bouchet, ancien actionnaire et dirigeant de l’Olympique de Marseille au début des années 2000, a remis une pièce dans la machine. Sur le réseau social X (ex-Twitter), celui qui a aussi été maire de Tours a rappelé les engagements pris par Vincent Labrune pour convaincre les clubs de Ligue 1 de s’allier au fonds d’investissement CVC :
Pour rappel, Labrune, pour pousser les clubs à signer (leur perte) le deal avec CVC, avait promis 1,063 milliard d’euros pour la saison 2024-2025, et 1,2 milliard en 2027.
– Christophe Bouchet, ex-président de l’OM
Des chiffres mirobolants qui sont loin, très loin d’être atteints à l’heure actuelle. Les diffuseurs ne se bousculent pas au portillon et les sommes proposées restent bien en-deçà des attentes de la LFP. Un camouflet pour Vincent Labrune, à qui Christophe Bouchet demande désormais des comptes.
L’ancien dirigeant marseillais réclame le remboursement des primes
Connu pour son franc-parler, Christophe Bouchet n’a pas mâché ses mots sur les réseaux sociaux. Pointant du doigt l’échec de Vincent Labrune dans ce dossier brûlant des droits TV, il a carrément suggéré au président de la LFP de rendre l’argent :
Didier Quillot avait remboursé sa prime de 0,5 million d’euros après le fiasco Mediapro. En cas d’échec des droits TV, Labrune rembourse-t-il les trois millions d’euros de son salaire pour avoir poussé (à leur perte) les clubs à signer avec CVC ?
– Christophe Bouchet, ex-président de l’OM
Une attaque frontale qui risque de faire grincer quelques dents du côté de la Ligue. D’autant que la comparaison avec l’affaire Mediapro, cet autre fiasco des droits TV qui avait coûté très cher au foot français il y a quelques années, a de quoi inquiéter les clubs de l’élite.
Un deal controversé avec le fonds CVC
En poussant les pensionnaires de Ligue 1 à s’engager avec le fonds d’investissement CVC, Vincent Labrune avait vendu du rêve aux dirigeants du football hexagonal. En échange de la création d’une filiale commerciale dédiée dont CVC détiendrait 13% des parts, le fonds américain devait injecter 1,5 milliard d’euros dans les caisses des clubs français.
Un deal qui avait suscité la controverse, CVC récupérant une part des précieux droits TV ad vitam aeternam. Pour convaincre les plus réfractaires, Vincent Labrune avait donc sorti la calculette et multiplié les promesses. Mais à l’heure des comptes, la douloureuse réalité s’impose : les diffuseurs boudent la Ligue 1 et les montants évoqués sont loin d’être au rendez-vous…
La grosse déprime des clubs de L1
Dans les bureaux des écuries de l’élite, l’heure est à la déprime. Alors que les dépenses, notamment au niveau de la masse salariale, ont été calées sur les prévisions optimistes de Vincent Labrune, les recettes, elles, risquent de fondre comme neige au soleil. Un trou béant dans les comptes qui pourrait mettre en péril certains clubs.
La fronde gronde donc du côté des pensionnaires de Ligue 1. Sonnés par cet énième revers dans l’interminable feuilleton des droits TV, les dirigeants en appellent désormais à Vincent Labrune, le sommant de trouver des solutions. Et vite ! Car dans ce climat d’incertitude, difficile pour les équipes françaises de se projeter et d’établir un plan de bataille cohérent, que ce soit au niveau du recrutement ou de la gestion du club au quotidien.
Vers un dénouement en forme de cataclysme ?
L’avenir dira si la Ligue 1 parviendra à redresser la barre dans ce dossier crucial des droits TV. Une chose est sûre, en attendant la fumée blanche, les nuits de Vincent Labrune risquent d’être agitées. Car déjà mis sous pression par les clubs, le président de la LFP doit désormais composer avec cette charge virulente d’un ancien dirigeant. Christophe Bouchet, en demandant à Vincent Labrune de rembourser ses primes, a jeté un sacré pavé dans la mare. Reste à savoir si le boss du foot français saura éviter l’implosion.
