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Ligue 1 : La Difficile Monétisation de DAZN

En dépit de la diffusion de son premier classique OM-PSG, DAZN peine à dépasser les 500 000 abonnés après près de 3 mois de diffusion de la Ligue 1. Les défis de monétisation des droits TV restent entiers pour le diffuseur...

Près de trois mois après le coup d’envoi de la nouvelle saison de Ligue 1, le diffuseur DAZN peine à conquérir les fans de football français. Malgré la diffusion récente de son premier classique opposant l’Olympique de Marseille au Paris Saint-Germain, la plateforme de streaming sportif frôlerait à peine les 500 000 abonnés selon des sources proches du dossier.

Des résultats mitigés pour DAZN en France

L’objectif affiché par DAZN était ambitieux : atteindre 1,5 million d’abonnés en France grâce à l’acquisition des droits TV de la Ligue 1. Mais force est de constater que la réalité est bien en-deçà des attentes initiales. Même avec une offre promotionnelle agressive à 19,90€ par mois, la plateforme peine à séduire massivement les amateurs de ballon rond hexagonaux.

Un constat qui n’est pas sans rappeler les difficultés rencontrées par les précédents détenteurs des droits comme Mediapro ou BeIN Sports. Malgré des investissements conséquents, aucun acteur n’a réussi jusqu’ici à rentabiliser de manière optimale la diffusion du championnat français.

Mediapro, un précédent qui laisse des traces

Le fiasco Mediapro est encore dans toutes les mémoires. En 2020, le groupe sino-espagnol avait raflé l’essentiel des droits TV de la Ligue 1 pour un montant record de plus de 800 millions d’euros annuels. Mais incapable d’honorer ses échéances, Mediapro avait fini par jeter l’éponge au bout de quelques mois seulement, laissant les clubs professionnels dans une situation financière catastrophique.

Un épisode traumatisant qui a mis en lumière la fragilité du modèle économique du football français, ultra-dépendant des droits TV. Avec des stades souvent vétustes et une expérience fan en retrait par rapport à d’autres championnats européens comme la Premier League, la Ligue 1 peine à diversifier ses sources de revenus.

BeIN, des hauts et des bas

Avant l’arrivée de Mediapro, c’est BeIN Sports qui détenait l’essentiel des droits de la Ligue 1 entre 2012 et 2020. Si la chaîne qatarie a contribué à faire grimper la valeur des droits TV, son bilan est plus contrasté en matière d’audiences et d’abonnés. Avec des tarifs élevés et une couverture jugée insuffisante par de nombreux fans, BeIN n’a jamais réussi à s’imposer comme le diffuseur incontournable du championnat.

Canal+, le bon vieux temps?

Avant l’irruption des nouveaux acteurs, Canal+ était le diffuseur historique de la Ligue 1 pendant de longues années. Malgré un montant de droits TV nettement inférieur à aujourd’hui, la chaîne cryptée avait réussi à bâtir une relation forte avec les fans de foot, grâce à des émissions emblématiques comme le Canal Football Club. Certains n’hésitent pas à parler d’un âge d’or de la Ligue 1 à la télévision.

Canal+, c’était la grande époque du foot à la télé. Les gens ne s’abonnaient pas seulement pour voir les matchs, mais aussi pour les émissions, les analyses, la mise en scène. Il y avait un vrai storytelling autour de la Ligue 1.

Un ancien journaliste de Canal+

DAZN saura-t-il relever le défi?

Face à ces précédents mitigés, DAZN dispose-t-il des atouts nécessaires pour enfin réussir là où les autres ont échoué ? La plateforme mise gros sur le streaming et le digital pour conquérir notamment les jeunes générations. Mais dans un pays encore très attaché à la télévision traditionnelle, la transition ne se fera pas sans heurts.

DAZN devra aussi composer avec la concurrence féroce des autres sports et loisirs qui se disputent le temps et le portefeuille des Français. A l’heure de Netflix, Amazon Prime, Disney+ ou du gaming, souscrire un abonnement supplémentaire pour regarder la Ligue 1 n’est plus une évidence pour de nombreux foyers.

Quel avenir pour les droits TV du foot français ?

Au-delà du cas DAZN, c’est tout le modèle des droits TV du football français qui est questionné. Avec une bulle spéculative qui semble avoir atteint ses limites, de nombreux experts appellent les instances du foot à une profonde remise en question.

  • Repenser la clé de répartition des droits TV pour assurer une meilleure solidarité entre les clubs
  • Investir massivement dans les stades et l’expérience fan pour doper les revenus “jour de match”
  • Miser sur la formation et la vente de joueurs pour compenser la baisse des droits TV
  • Développer de nouveaux supports et expériences digitales pour monétiser autrement l’audience du foot

Autant de pistes qui nécessiteront du temps et une vraie volonté de changement de la part des acteurs du foot français. Le mandat de DAZN sera décisif pour mesurer la capacité de la Ligue 1 à se réinventer et à retrouver une attractivité sur le long terme. Les prochains mois s’annoncent déterminants pour l’avenir du championnat.

Un épisode traumatisant qui a mis en lumière la fragilité du modèle économique du football français, ultra-dépendant des droits TV. Avec des stades souvent vétustes et une expérience fan en retrait par rapport à d’autres championnats européens comme la Premier League, la Ligue 1 peine à diversifier ses sources de revenus.

BeIN, des hauts et des bas

Avant l’arrivée de Mediapro, c’est BeIN Sports qui détenait l’essentiel des droits de la Ligue 1 entre 2012 et 2020. Si la chaîne qatarie a contribué à faire grimper la valeur des droits TV, son bilan est plus contrasté en matière d’audiences et d’abonnés. Avec des tarifs élevés et une couverture jugée insuffisante par de nombreux fans, BeIN n’a jamais réussi à s’imposer comme le diffuseur incontournable du championnat.

Canal+, le bon vieux temps?

Avant l’irruption des nouveaux acteurs, Canal+ était le diffuseur historique de la Ligue 1 pendant de longues années. Malgré un montant de droits TV nettement inférieur à aujourd’hui, la chaîne cryptée avait réussi à bâtir une relation forte avec les fans de foot, grâce à des émissions emblématiques comme le Canal Football Club. Certains n’hésitent pas à parler d’un âge d’or de la Ligue 1 à la télévision.

Canal+, c’était la grande époque du foot à la télé. Les gens ne s’abonnaient pas seulement pour voir les matchs, mais aussi pour les émissions, les analyses, la mise en scène. Il y avait un vrai storytelling autour de la Ligue 1.

Un ancien journaliste de Canal+

DAZN saura-t-il relever le défi?

Face à ces précédents mitigés, DAZN dispose-t-il des atouts nécessaires pour enfin réussir là où les autres ont échoué ? La plateforme mise gros sur le streaming et le digital pour conquérir notamment les jeunes générations. Mais dans un pays encore très attaché à la télévision traditionnelle, la transition ne se fera pas sans heurts.

DAZN devra aussi composer avec la concurrence féroce des autres sports et loisirs qui se disputent le temps et le portefeuille des Français. A l’heure de Netflix, Amazon Prime, Disney+ ou du gaming, souscrire un abonnement supplémentaire pour regarder la Ligue 1 n’est plus une évidence pour de nombreux foyers.

Quel avenir pour les droits TV du foot français ?

Au-delà du cas DAZN, c’est tout le modèle des droits TV du football français qui est questionné. Avec une bulle spéculative qui semble avoir atteint ses limites, de nombreux experts appellent les instances du foot à une profonde remise en question.

  • Repenser la clé de répartition des droits TV pour assurer une meilleure solidarité entre les clubs
  • Investir massivement dans les stades et l’expérience fan pour doper les revenus “jour de match”
  • Miser sur la formation et la vente de joueurs pour compenser la baisse des droits TV
  • Développer de nouveaux supports et expériences digitales pour monétiser autrement l’audience du foot

Autant de pistes qui nécessiteront du temps et une vraie volonté de changement de la part des acteurs du foot français. Le mandat de DAZN sera décisif pour mesurer la capacité de la Ligue 1 à se réinventer et à retrouver une attractivité sur le long terme. Les prochains mois s’annoncent déterminants pour l’avenir du championnat.

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