Alors que le Soudan traverse l’une des périodes les plus sombres de son histoire récente, un nouvel espoir de paix pourrait poindre à l’horizon. D’après une source proche du dossier, Lawrence Korbandy, l’envoyé spécial au Soudan de l’Autorité intergouvernementale pour le développement (Igad), a annoncé son intention de visiter le pays en janvier prochain.
Un pays plongé dans le chaos depuis près de 2 ans
Rappelons que le Soudan est en proie à de violents affrontements depuis avril 2023 entre l’armée régulière, dirigée par le général Abdel Fattah al-Burhane, et les paramilitaires des Forces de soutien rapide (FSR) de son ex-adjoint, le général Mohamed Hamdane Daglo. Ce conflit fratricide a déjà fait des dizaines de milliers de victimes et contraint plus de 12 millions de personnes à fuir leur foyer.
L’Igad, un médiateur contesté mais déterminé
Malgré plusieurs tentatives infructueuses de médiation, aux côtés des États-Unis et de l’Arabie saoudite, l’Igad n’entend pas baisser les bras. Sa décision d’inviter le général Daglo à un sommet en Ouganda en janvier dernier avait pourtant suscité l’ire du gouvernement soudanais loyal à l’armée, qui avait dénoncé une violation de sa souveraineté et gelé son adhésion au bloc régional.
Je recherche un dialogue constructif concernant la paix au Soudan, et il n’y a pas d’autre moyen que de parler à toutes les parties à ce conflit.
Lawrence Korbandy, envoyé spécial de l’Igad au Soudan
Une visite cruciale pour relancer le dialogue
Initialement prévue en décembre, la visite de M. Korbandy à Port Soudan a dû être reportée à janvier. Bien qu’il ait refusé de préciser qui il comptait rencontrer sur place, l’émissaire a souligné l’importance de renouer le dialogue avec toutes les parties prenantes du conflit.
Selon lui, la suspension de l’adhésion du Soudan à l’Igad n’est qu’un « problème mineur » et il est primordial que le pays, membre fondateur du bloc, réintègre pleinement l’organisation. La visite envisagée constituerait ainsi une étape positive vers cet objectif et, plus largement, vers un retour de la paix.
Un chemin semé d’embûches vers la paix
Toutefois, le chemin vers une résolution pacifique du conflit soudanais s’annonce long et périlleux. Les deux camps sont accusés de crimes de guerre et de crimes contre l’humanité, rendant toute négociation extrêmement délicate.
De plus, les profondes divisions qui minent le pays depuis des décennies ne pourront être surmontées sans un engagement sincère de toutes les parties en faveur du dialogue et de la réconciliation nationale. La communauté internationale, et en premier lieu les organisations régionales comme l’Igad, aura un rôle clé à jouer pour accompagner le Soudan sur cette voie.
La visite annoncée de Lawrence Korbandy en janvier prochain constitue donc un signal encourageant, même si beaucoup reste à faire. Les Soudanais, épuisés par 20 mois de violence et de souffrances, attendent désespérément un retour à la stabilité et à la paix. Espérons que 2025 apportera enfin une lueur d’espoir à ce pays meurtri.
