Le football pourrait bientôt connaître une petite révolution avec l’introduction d’une nouvelle règle pour lutter contre le gain de temps des gardiens de but. En effet, l’International Football Association Board (IFAB), organisme garant des lois du jeu, envisage d’accorder un corner à l’équipe adverse si le portier conserve le ballon dans ses mains pendant plus de 8 secondes.
Une règle déjà testée à Malte et en Angleterre
Cette règle novatrice a déjà fait l’objet d’expérimentations dans les championnats maltais et le championnat U21 anglais. Selon des sources proches de l’IFAB, les résultats sont concluants, avec un effet dissuasif important sur les gardiens qui relâchent le ballon plus rapidement.
« Les cas de corners accordés sont presque inexistants, ce qui nous indique, en regardant les données, que la dissuasion est là, et qu’elle incite les gardiens à relâcher le ballon plus vite. »
Un membre du conseil d’administration de l’IFAB
Un haut responsable de l’instance a même ajouté : « La colère d’un entraîneur envers un gardien qui a concédé un corner ou une touche incitera le portier à ne pas commettre deux fois cette erreur ». Une pression supplémentaire qui devrait inciter les derniers remparts à ne pas abuser du temps.
Un coup franc au lieu d’un corner, une alternative envisagée
Dans le cadre des tests menés, une variante avec une remise en jeu par un coup franc au lieu d’un corner est aussi à l’étude. En effet, certains estiment qu’accorder un corner est une sanction trop lourde qui pourrait donner un avantage excessif à l’équipe adverse.
Toutefois, pour l’IFAB, le corner reste l’option privilégiée du fait de son caractère plus dissuasif. Les arbitres disposent déjà de la possibilité d’accorder un coup franc indirect en cas de gain de temps exagéré mais l’utilisent peu, par crainte de donner une occasion de but trop nette.
La règle du hors-jeu d’Arsène Wenger aussi à l’étude
Outre cette règle sur le temps de possession des gardiens, l’IFAB se penche aussi sur la proposition d’Arsène Wenger de modifier la règle du hors-jeu. L’ancien entraîneur d’Arsenal milite pour qu’un joueur soit jugé en jeu si une partie de son corps est sur la même ligne que le défenseur.
« Nous continuons à en discuter. Nous sommes tous très sensibles au fait que la technologie a supprimé le bénéfice du doute qui existait auparavant. (…) Nous sommes tous d’accord pour dire que des buts ne doivent pas être annulés à cause d’un orteil. »
Un membre de l’IFAB
Cette réforme du hors-jeu, imaginée par Arsène Wenger dans le but de favoriser le jeu offensif, n’en est cependant qu’au stade préliminaire. Sa mise en application, si elle est validée, devra encore attendre.
Vers plus de temps de jeu effectif ?
Au-delà de la lutte contre les pertes de temps spécifiques des gardiens, ces réflexions de l’IFAB s’inscrivent dans une volonté plus globale d’augmenter le temps de jeu effectif. Avec les changements, les blessures, les célébrations de buts etc., ce dernier ne représente souvent que 60 minutes sur les 90 réglementaires.
Des mesures ont déjà été prises lors de la dernière Coupe du Monde au Qatar avec un temps additionnel plus important pour compenser les arrêts de jeu. Mais d’autres pistes sont envisagées, comme le fait d’arrêter le chronomètre à chaque interruption, sur le modèle du basket ou du rugby.
Des changements progressifs pour préserver « l’esprit du jeu »
Cependant, l’IFAB entend procéder avec prudence. L’organisme basé à Zurich se veut le gardien de « l’esprit du jeu » et ne souhaite pas bouleverser trop profondément les règles.
« Le football doit rester simple, compréhensible par tous. On ne peut pas changer les fondamentaux, comme la durée d’un match, la taille des buts ou le nombre de joueurs. Mais sur des points précis, comme la perte de temps ou le hors-jeu, des ajustements sont possibles et souhaitables. »
Un proche de la FIFA
Ainsi, si la règle du corner contre les gardiens tardant trop à relancer devrait bien voir le jour prochainement, elle ne devrait être que le premier d’une série de changements progressifs. L’objectif étant de rendre le jeu plus fluide et spectaculaire, sans pour autant le dénaturer. Un équilibre subtil que l’IFAB va devoir s’efforcer de trouver dans les mois et années à venir.