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Libéré d’Iran, il Raconte son Combat

Un Français raconte ses 3 ans de prison en Iran dans un livre poignant. Son combat pour libérer deux compatriotes continue. Quel est le prix de la liberté ?

Imaginez-vous seul, au cœur d’une région reculée d’Iran, voyageant librement dans un van, lorsque la nuit tombe et que votre vie bascule. C’est ce qu’a vécu un Français, arrêté sans préavis et plongé dans un cauchemar de trois années derrière les barreaux. Son histoire, marquée par la résilience et un combat acharné pour la liberté, est aujourd’hui racontée dans un livre poignant. Ce récit ne se contente pas de retracer une détention, il dévoile aussi les défis d’un retour à la vie normale et une lutte pour sauver d’autres otages. Plongez dans ce témoignage captivant, où l’espoir côtoie l’épreuve.

Un Voyage Transformé en Cauchemar

En mai 2020, un Français de 40 ans, passionné de voyages, explore l’Iran à bord de son van. Ce périple, censé être une aventure, prend une tournure dramatique lorsqu’il est arrêté en pleine nuit dans une région isolée. Accusé d’espionnage, il est emprisonné à Mashhad, une grande ville de l’est du pays. Pendant 1 079 jours, il endure une détention dans des conditions éprouvantes, marquées par l’isolement et l’incertitude. Ce n’est qu’en mai 2023 qu’il retrouve la liberté, mais cette expérience le transforme à jamais.

Son témoignage, consigné dans un livre intitulé Azadi (mot persan signifiant « liberté »), à paraître le 23 octobre, retrace cette épreuve. Loin d’être un simple récit de captivité, il explore les méandres de la résilience humaine face à l’adversité. « C’est l’histoire d’un homme qui pensait pouvoir échapper à son destin », explique l’auteur, soulignant une forme de naïveté initiale face aux réalités géopolitiques complexes.

Je demande à ne pas faire d’amalgame entre ce qui m’est arrivé et ce sublime pays et ses magnifiques habitants, eux-mêmes otages d’un système.

Un ex-prisonnier

La Vie en Prison : Entre Ennui et Résistance

Dans le quartier de haute sécurité de la prison de Mashhad, le quotidien est un combat contre l’ennui. Les journées s’étirent, marquées par une monotonie oppressante. « Je fixe le carrelage du mur, le contreplaqué du lit au-dessus », confie l’ex-détenu. Pour ne pas sombrer, certains prisonniers se tournent vers la drogue, tandis que lui choisit l’écriture comme refuge. Ce besoin de créer devient une bouée de sauvetage, un moyen de préserver sa santé mentale face à l’isolement.

Malgré les conditions difficiles, des liens se tissent avec d’autres détenus. Ces relations, souvent marquées par une camaraderie inattendue, sont un rare réconfort. L’auteur apprend même le persan « des canailles », une langue brute et authentique, partagée avec ses compagnons d’infortune. Pourtant, la prison est aussi le théâtre de tragédies : plusieurs de ses camarades sont exécutés, un rappel brutal de la dureté du système.

Moments marquants de la détention :

  • Écriture quotidienne pour lutter contre la folie.
  • Apprentissage du persan auprès d’autres détenus.
  • Témoignage de la solidarité, mais aussi des pertes tragiques.

Un Combat pour les Autres

De retour à Lyon, sa ville natale, l’ex-prisonnier ne s’accorde pas de répit. Son expérience l’a poussé à s’engager pour la libération de deux autres Français, Cécile Kohler et Jacques Paris, détenus en Iran depuis mars 2023 pour des accusations d’espionnage. Condamnés à de lourdes peines, leur sort repose sur des négociations diplomatiques complexes, loin des salles d’audience. « Tout le monde sait que leur sort ne se joue pas devant un tribunal », affirme-t-il, dénonçant le caractère théâtral des procès.

Un espoir a récemment émergé avec les déclarations d’un haut responsable iranien, suggérant qu’un échange de prisonniers pourrait être en cours. Cet accord impliquerait la libération des deux Français contre une Iranienne détenue en France. Ce développement, s’il se concrétise, pourrait marquer une avancée majeure, mais il illustre aussi la complexité des relations diplomatiques entre les deux pays.

Je n’arriverai pas à lâcher tant qu’ils ne seront pas rentrés.

Un homme déterminé

Le Défi du Retour à la Vie Normale

Revenir à la vie quotidienne après trois ans de captivité n’est pas une mince affaire. L’ex-détenu confie avoir construit une carapace pendant sa détention, qui l’aide à tenir le coup. Pourtant, la réinsertion sociale est semée d’embûches, notamment à cause d’un manque criant d’accompagnement. Les démarches administratives, en particulier, se révèlent kafkaïennes. Une anecdote illustre ce défi : face à une employée des impôts lui reprochant de ne pas avoir déclaré ses revenus pendant quatre ans, il répond, désemparé : « Pas depuis l’Iran. »

Ce dialogue met en lumière un problème systémique : les institutions françaises ne sont pas équipées pour gérer des cas aussi exceptionnels. « Il n’y a pas de suivi, pas d’aide », déplore-t-il. Cette absence de structure adaptée complique le retour à une vie normale pour les anciens otages, souvent laissés seuls face à leurs traumatismes et aux défis pratiques.

Défis de la réinsertion Exemples concrets
Manque de suivi psychologique Aucun accompagnement post-libération
Problèmes administratifs Difficultés avec les impôts
Absence de structure dédiée Pas de guichet unique pour les otages

Un Plaidoyer pour les Otages d’État

Face à ces difficultés, l’ex-prisonnier ne se contente pas de raconter son histoire. Il milite activement pour une meilleure prise en charge des otages d’État. Il propose la création d’un « guichet unique » qui dépendrait de la Délégation interministérielle à l’aide aux victimes (Diav). Ce dispositif permettrait d’offrir un soutien administratif, psychologique et financier aux anciens détenus, au même titre que les victimes d’actes terroristes.

Ce combat reflète une volonté de transformer une épreuve personnelle en une cause collective. En s’engageant pour les autres, il donne un sens à son expérience et cherche à éviter que d’autres ne vivent les mêmes désillusions à leur retour. Son livre, Azadi, devient ainsi plus qu’un témoignage : c’est un appel à l’action pour une société plus solidaire.

Propositions pour soutenir les otages :

  • Création d’un guichet unique pour les otages d’État.
  • Soutien psychologique systématique post-libération.
  • Simplification des démarches administratives.

Un Homme Transformé par l’Épreuve

Sorti de prison « le poing levé » aux côtés d’un autre détenu, un Franco-Irlandais, l’auteur incarne une forme de défi face à l’adversité. Cette image, puissante, symbolise sa détermination à ne pas se laisser briser. Deux ans et demi après sa libération, il affirme aller « plutôt très bien », grâce à la résilience forgée derrière les barreaux. Mais cette force a un coût, et son combat continue, à la fois pour lui-même et pour ceux qui restent captifs.

Son histoire, racontée avec sincérité dans Azadi, est un miroir des tensions géopolitiques actuelles, mais aussi un témoignage universel sur la quête de liberté. En partageant son expérience, il invite à réfléchir sur la condition des otages, la complexité des relations internationales et la nécessité d’un soutien concret pour ceux qui reviennent de l’enfer.

Ce récit, à la fois intime et universel, ne laisse pas indifférent. Il rappelle que derrière chaque histoire d’otage se cache un humain, avec ses failles, ses espoirs et sa volonté de se reconstruire. Alors que deux Français restent détenus en Iran, l’appel de cet ex-prisonnier résonne : leur liberté, comme la sienne, est une bataille qui mérite d’être menée.

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