470 jours. C’est le temps qu’auront passé Romi Gonen, 24 ans, Emily Damari, 28 ans, et Doron Shtanbar Khair, 31 ans, entre les mains de leurs ravisseurs du Hamas. Kidnappées le 7 octobre 2023 lors du massacre qui a coûté la vie à 1210 Israéliens, ces trois jeunes femmes s’apprêtent enfin à retrouver la liberté ce dimanche 19 janvier, dans le cadre d’un accord de trêve entre l’État hébreu et le mouvement islamiste. Mais à quel prix ?
L’horreur d’un réveil brutal
D’après des sources proches du dossier, l’enlèvement de Romi, Emily et Doron s’est déroulé dans une violence inouïe. Réveillées en sursaut par des terroristes lourdement armés, elles ont été arrachées à leurs foyers, à leurs vies, en l’espace de quelques minutes. Le début d’un périple qui aura duré plus de 15 mois, ponctué de peur, d’incertitudes et de désespoir.
« Les 28 premières heures ont été les pires », confie un proche d’une des otages. « Ne pas savoir si elles étaient encore en vie, imaginer ce qu’elles pouvaient subir… C’était un cauchemar éveillé. »
470 jours d’angoisse
Pendant ces longs mois de captivité, les familles des otages ont vécu au rythme des négociations, oscillant entre espoir et désespoir. Chaque jour apportait son lot de questions sans réponses : Sont-elles bien traitées ? Ont-elles accès à de la nourriture, des soins ? Le Hamas use-t-il de la torture psychologique ?
Malgré quelques preuves de vie distillées au compte-gouttes, l’incertitude est restée la règle. Une situation intenable pour les proches, comme en témoigne la sœur d’une des captives :
« C’est comme si notre vie s’était arrêtée le 7 octobre. Pas un jour ne passe sans qu’on pense à elle, sans qu’on prie pour son retour. Mais l’attente, l’absence de nouvelles… C’est une torture mentale permanente. »
Le difficile chemin de la reconstruction
Si la libération de Romi, Emily et Doron est une immense victoire, elle marque aussi le début d’un long processus de guérison. D’après les experts, les séquelles psychologiques d’un tel traumatisme peuvent être dévastatrices :
- Trouble de stress post-traumatique (TSPT)
- Crises d’angoisse et phobies
- Dépression et pensées suicidaires
- Difficultés à se réadapter à une vie « normale »
Pour surmonter ces obstacles, un accompagnement psychologique sur le long terme sera indispensable. Mais la route sera longue et semée d’embûches, comme l’explique ce psychiatre spécialisé dans le traitement des victimes :
« Il faut du temps pour se reconstruire après un tel traumatisme. Les flashbacks, les crises… Ça ne disparaît pas du jour au lendemain. Il faut réapprendre à vivre, à faire confiance. C’est un travail de longue haleine qui demande beaucoup de courage et de résilience. »
Unis dans l’adversité
Au-delà des otages et de leurs familles, c’est toute la société israélienne qui porte les stigmates de cette tragédie. Avec 1210 morts et 251 personnes enlevées, le massacre du 7 octobre 2023 restera à jamais gravé dans les mémoires comme l’un des plus sanglants de l’histoire du conflit israélo-palestinien.
Mais de cette épreuve est aussi né un formidable élan de solidarité. Partout dans le pays, des initiatives ont vu le jour pour soutenir les victimes et leurs proches. Collectes, groupes de parole, marches silencieuses… Les Israéliens ont su faire front, unis dans la douleur et l’espoir.
« Cette tragédie nous a rappelé que la vie est précieuse, qu’elle peut basculer en un instant », confie un survivant. « Mais elle a aussi révélé ce qu’il y a de meilleur en nous : notre capacité à nous serrer les coudes, à avancer malgré l’adversité. »
Un avenir incertain
Malgré la trêve historique qui s’annonce, l’avenir reste incertain pour Israël et la Palestine. Les blessures sont profondes, les rancœurs tenaces. Il faudra du temps, de la volonté et beaucoup de dialogue pour bâtir une paix durable.
Mais en ce jour de libération, c’est d’abord l’heure des retrouvailles et de l’émotion. Pour Romi, Emily, Doron et leurs familles, une nouvelle page s’apprête à s’écrire. Une page d’espoir, malgré les épreuves. Car après l’enfer qu’elles ont vécu, ces jeunes femmes sont bien décidées à se reconstruire et à retrouver goût à la vie. Avec force, courage et détermination. Tout le portrait de ces héroïnes des temps modernes.
