La situation au sud du Liban s’aggrave de jour en jour. Alors que les affrontements entre Israël et le Hezbollah s’intensifient, la Force intérimaire des Nations Unies au Liban (Finul) se retrouve prise entre deux feux. Un nouveau Casque bleu a été blessé vendredi soir, touché par une balle dont l’origine n’a pas encore été déterminée. C’est le cinquième en seulement deux jours, soulevant de sérieuses inquiétudes quant à la sécurité de cette mission de paix.
La Finul, cible des tirs croisés
Jeudi et vendredi, quatre Casques bleus indonésiens et sri-lankais avaient déjà été touchés, dont au moins deux par des tirs israéliens selon la Finul. Cette recrudescence des attaques contre les forces de l’ONU met en lumière la précarité de leur position dans ce conflit qui ne cesse de s’envenimer.
Un vent de paranoïa souffle à Téhéran, l’ombre encombrante d’une infiltration israélienne plane sur la région.
– Un analyste politique
Israël somme les civils de ne pas rentrer chez eux
La tension est à son comble dans le sud du Liban. L’armée israélienne a demandé aux habitants de certaines zones de ne pas retourner dans leurs foyers, craignant de nouveaux affrontements avec le Hezbollah. Ce dernier affirme de son côté avoir tiré une salve de missiles sur une base militaire israélienne près de Haïfa, en représailles aux bombardements subis.
La communauté internationale s’alarme
Face à l’escalade des violences, les réactions internationales ne se sont pas fait attendre. De Joe Biden à Emmanuel Macron en passant par Giorgia Meloni, les leaders mondiaux ont exprimé leur vive préoccupation et condamné fermement les attaques contre les Casques bleus. La France a averti qu’elle ne tolérerait plus que ses soldats soient pris pour cible.
La France ne tolérera pas qu’Israël vise à nouveau délibérément des Casques bleus.
– Emmanuel Macron, Président français
Gaza sous les bombes, l’aide humanitaire entravée
Pendant ce temps, la bande de Gaza subit de plein fouet les frappes israéliennes. La Défense civile déplore 30 morts après des bombardements vendredi à Jabalia, ville encerclée par Tsahal. Les États-Unis se disent “vraiment inquiets” du manque d’aide humanitaire qui parvient dans le nord de l’enclave palestinienne, rendu inaccessible par les combats.
Malgré les appels au calme de la communauté internationale, aucun signe d’apaisement n’est en vue au Liban comme à Gaza. Israël et le Hezbollah semblent déterminés à en découdre, au mépris du danger que représente leur affrontement pour la stabilité déjà précaire de la région. Les Casques bleus, déployés pour maintenir la paix, sont devenus les cibles impuissantes de cette escalade guerrière qui menace d’embraser tout le Moyen-Orient.
La spirale de violences qui engloutit le Liban et les territoires palestiniens soulève une fois de plus la question de l’efficacité des missions de paix de l’ONU dans des contextes aussi explosifs. Pris entre les belligérants, les soldats de la paix paient un lourd tribut sans parvenir à imposer un cessez-le-feu durable. Jusqu’où l’escalade meurtrière ira-t-elle ? La diplomatie internationale saura-t-elle s’imposer avant qu’il ne soit trop tard ? L’avenir de la région est plus que jamais suspendu à ces questions alors que le fragile espoir de paix s’éloigne un peu plus chaque jour.