Près de trois mois après la frappe israélienne qui a tué l’ancien chef du Hezbollah libanais Hassan Nasrallah, le site du drame a révélé de nouveaux secrets. D’après une source proche du dossier, les corps de trois personnes ont été extraits vendredi matin des décombres d’un immeuble situé à Haret Hreik, dans la banlieue sud de Beyrouth, principal fief du mouvement chiite pro-iranien.
C’est dans ce quartier résidentiel que se trouvait le quartier général du Hezbollah, intensément bombardé par l’aviation israélienne au cours de deux mois d’affrontements sanglants entre les deux ennemis. Le 27 septembre dernier, un raid aérien avait aplati plusieurs bâtiments, emportant avec lui Hassan Nasrallah et quatre autres personnes, dont de hauts responsables du Hezbollah et des Gardiens de la révolution iraniens, selon le mouvement chiite.
Le lourd bilan d’un conflit meurtrier
Si une trêve est entrée en vigueur le 27 novembre entre Israël et le Hezbollah, mettant officiellement fin à plus d’un mois d’hostilités ouvertes, le Liban peine encore à panser ses plaies. Selon des sources concordantes, le conflit aurait fait plus de 4000 morts côté libanais, décapitant le Hezbollah de ses principaux dirigeants. Malgré le cessez-le-feu, plus de 20 personnes auraient encore péri dans des frappes israéliennes, les deux camps s’accusant mutuellement de violer la trêve.
Des disparus toujours recherchés
Près de trois mois après la frappe contre Hassan Nasrallah, des opérations de recherche se poursuivent pour tenter de retrouver des disparus. D’après l’agence de presse officielle libanaise Ani, des secouristes se sont rendus vendredi matin à Haret Hreik pour tenter de localiser sept personnes portées disparues depuis le raid israélien du 27 septembre.
Après de longues heures de recherches, les corps de trois « martyrs » ont été extraits des gravats et transportés à l’hôpital universitaire Rafic Hariri de Beyrouth pour identification. Des tests ADN doivent être réalisés pour déterminer leur identité, tandis que les recherches se poursuivent pour tenter de retrouver les autres disparus.
Le chef du Hezbollah enterré dans un lieu tenu secret
Figure emblématique du Hezbollah et ennemi juré d’Israël, Hassan Nasrallah avait été tué sur le coup dans la frappe du 27 septembre avec plusieurs de ses plus proches lieutenants. Craignant que ses funérailles ne soient à nouveau visées par Israël, le mouvement chiite avait organisé son inhumation dans un lieu tenu secret.
Le Hezbollah a toutefois promis d’organiser des obsèques « populaires » pour son ancien secrétaire général, sans toutefois en préciser la date. Un hommage qui s’annonce délicat alors que le Liban reste sous la menace des armes israéliennes malgré le cessez-le-feu en vigueur.
Un Liban meurtri qui peine à se reconstruire
Près de trois mois après la fin des hostilités, le Liban porte encore les stigmates de ce conflit dévastateur. La découverte de ces trois corps vient rappeler le lourd tribut payé par la population, prise en étau entre le Hezbollah et Israël. Si le cessez-le-feu a permis de mettre un terme aux bombardements, il est encore loin d’avoir apaisé les tensions.
Pour les Libanais, l’heure est à la reconstruction et au deuil des disparus. Un processus long et douloureux alors que les plaies de cette guerre éclair restent à vif. La découverte de nouvelles dépouilles dans les décombres de Haret Hreik vient raviver la souffrance des familles, toujours sans nouvelles de leurs proches.
Face à l’ampleur des dégâts et du bilan humain, le Liban aura besoin de temps et de soutien pour surmonter ce nouveau traumatisme. Un défi titanesque pour ce petit pays du Moyen-Orient, éprouvé par des décennies de guerre et d’instabilité. Alors que les grands acteurs régionaux et internationaux semblent avoir tourné la page du conflit, les Libanais, eux, doivent encore composer avec ses cicatrices.
