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Liban : L’ONU salue le cessez-le-feu, mais prévoit un défi à relever

Un cessez-le-feu entre Israël et le Liban entrera en vigueur mercredi matin, après plus d'un an d'hostilités. L'ONU salue cet accord crucial, mais prévient : un travail considérable reste à faire pour assurer sa pérennité. La résolution sera-t-elle respectée cette fois ?

C’est un premier pas crucial vers la paix, mais le chemin sera encore long et semé d’embûches. Mardi, les États-Unis ont annoncé la conclusion d’un accord de cessez-le-feu entre Israël et le Liban, qui entrera en vigueur mercredi matin. Cette trêve intervient après plus d’un an d’hostilités transfrontalières et deux mois d’une guerre ouverte qui a ravagé la région.

L’ONU appelle à une application rapide et complète de l’accord

Si l’ONU, par la voix de son secrétaire général Antonio Guterres, a salué cet accord qui doit mettre fin « à la violence, à la destruction et à la souffrance des populations des deux pays », l’organisation appelle surtout à sa mise en œuvre rapide et complète. Dans un communiqué, le porte-parole de l’ONU Stéphane Dujarric a souligné que la force de maintien de la paix de l’ONU au Liban (Finul) était prête à « soutenir » son application.

Des défis immenses à relever pour consolider la paix

Mais la représentante de l’ONU pour le Liban, Jeanine Hennis-Plasschaert, a prévenu que cet accord n’était que « le point de départ d’un processus critique » et qu’un « travail considérable » restait à faire pour assurer sa pérennité. Selon elle, le statu quo antérieur, qui consistait à n’appliquer que certaines clauses de la résolution 1701 de 2006 tout en affichant un soutien de façade aux autres, ne suffira plus.

Aucune des parties ne peut se permettre une nouvelle période de fausse mise en oeuvre sous le couvert d’un calme apparent.

Jeanine Hennis-Plasschaert, représentante de l’ONU au Liban

La résolution 1701, un équilibre fragile depuis 2006

Rappelons que la résolution 1701, adoptée à l’unanimité par le Conseil de sécurité en 2006, avait mis fin à la guerre de 34 jours entre Israël et le Hezbollah. Elle stipule notamment que seules les forces de maintien de la paix de l’ONU et l’armée libanaise peuvent être déployées dans le sud du Liban. Pendant près de 20 ans, malgré quelques accrochages sporadiques, cette résolution a permis d’instaurer un calme précaire de part et d’autre de la Ligne bleue, la frontière tracée par l’ONU. Jusqu’à l’escalade qui a débuté en octobre 2023.

Un appel à des « actions concrètes » pour consolider l’accord

Pour Jeanine Hennis-Plasschaert, il est temps maintenant de passer des paroles aux actes. Tout en félicitant les parties de saisir cette opportunité de tourner la page sur ce « chapitre dévastateur », elle les a appelées à prendre des « actions concrètes » pour consolider ce fragile cessez-le-feu. Sans un engagement sincère des deux côtés, sans des mesures tangibles sur le terrain, ce nouvel accord risque de connaître le même sort que les précédents.

La communauté internationale retient son souffle. Ce conflit, qui couvait depuis des années, a déjà fait trop de victimes et de dégâts. L’espoir d’une paix durable est là, mais il reste ténu. Israël et le Liban sauront-ils cette fois dépasser leurs divergences et leurs rancœurs pour construire un avenir commun ? C’est tout le défi des prochains mois, sous l’œil vigilant mais bienveillant des Nations unies.

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