ÉconomieInternational

Liban : Libération Sous Caution de l’Ex-Gouverneur Controversé

Riad Salamé, ex-gouverneur de la Banque du Liban, libéré après une caution historique de 14M$. Accusé de fraudes massives, que cache cette décision judiciaire ?

Imaginez un pays plongé dans une crise économique sans précédent, où chaque décision judiciaire devient un symbole d’espoir ou de controverse. Au cœur de cette tempête se trouve Riad Salamé, ancien gouverneur de la Banque du Liban, libéré récemment sous une caution record. Cette affaire, mêlant accusations graves et enjeux financiers colossaux, soulève des questions brûlantes sur la justice et la responsabilité dans un Liban en quête de stabilité. Plongeons dans les détails de ce dossier qui secoue le pays.

Un Homme au Cœur de la Tourmente Économique

Riad Salamé, âgé de 75 ans, a dirigé la Banque du Liban pendant trente ans, une période marquée par des décisions qui ont façonné l’économie du pays. Considéré par certains comme un pilier de la finance libanaise, il est aujourd’hui accusé d’être l’un des artisans de son effondrement. Son nom est associé à des charges lourdes : détournement de fonds, blanchiment d’argent et évasion fiscale. Mais que sait-on vraiment de cet homme et des accusations qui pèsent sur lui ?

Une Libération Sous Haute Tension

Le vendredi 26 septembre 2025, Riad Salamé a quitté l’hôpital de Bhannes, près de Beyrouth, où il était détenu sous surveillance médicale. Sa libération a été conditionnée au paiement d’une caution astronomique de plus de 14 millions de dollars, assortie de cinq milliards de livres libanaises, soit environ 55 000 dollars. Cette somme, la plus élevée de l’histoire judiciaire libanaise, a suscité un vif débat dans un pays où la population lutte pour survivre face à l’inflation et la pauvreté.

Le paiement de la caution ne constitue en aucun cas une reconnaissance des faits reprochés, mais un respect de la décision judiciaire et de l’État de droit.

Mark Habka, avocat de Riad Salamé

Selon son avocat, cette libération marque un tournant, affirmant que son client est désormais libre et qu’aucune décision d’arrestation ne subsiste. Pourtant, une interdiction de voyager d’un an accompagne cette sortie, un détail qui rappelle que l’affaire est loin d’être close.

Les Accusations : Un Poids Lourd sur les Épaules

Riad Salamé fait face à une série d’accusations, tant au Liban qu’à l’international. En avril, il a été inculpé pour le détournement présumé de 44 millions de dollars des fonds de la Banque centrale. Ces accusations s’ajoutent à d’autres enquêtes pour blanchiment d’argent et évasion fiscale, menées non seulement au Liban, mais aussi à l’étranger. Détenteur d’une double nationalité franco-libanaise, Salamé est sous le feu des projecteurs dans plusieurs juridictions.

Pourtant, l’ancien gouverneur nie tout en bloc. Il se présente comme un bouc émissaire, victime d’un système qui cherche à détourner l’attention des véritables causes de la crise. Selon lui, sa fortune personnelle provient d’investissements privés et de son expérience chez Merrill Lynch, avant son entrée à la Banque du Liban. Mais ces explications convainquent-elles vraiment ?

Une Crise Économique Historique

Le Liban traverse une crise économique qualifiée par la Banque mondiale comme l’une des pires de l’histoire récente. Depuis 2019, le pays a vu sa monnaie s’effondrer, l’inflation exploser et les conditions de vie se dégrader dramatiquement. Riad Salamé, qui a quitté ses fonctions en juillet 2023, est souvent pointé du doigt comme l’un des responsables de cet effondrement. Ses décisions, notamment le maintien d’un taux de change artificiel, sont critiquées pour avoir aggravé la situation.

Les chiffres clés de la crise libanaise :

  • Chute de la livre libanaise : plus de 90 % de dévaluation depuis 2019.
  • Inflation : jusqu’à 200 % en 2022.
  • Pauvreté : plus de 80 % de la population vit sous le seuil de pauvreté.

Dans ce contexte, la libération de Salamé sous caution soulève une question essentielle : comment un homme accusé de détournements massifs peut-il mobiliser une telle somme dans un pays où la majorité peine à joindre les deux bouts ? Cette disparité alimente la colère de la population et ravive les tensions sociales.

Une Justice en Question

La justice libanaise, souvent critiquée pour son manque d’indépendance, est au cœur de cette affaire. La réduction de la caution initiale, fixée à plus de 20 millions de dollars, à 14 millions à la demande de la défense, a surpris. De plus, Salamé avait déjà bénéficié de libérations dans deux autres affaires en juillet, ce qui alimente les soupçons d’un traitement de faveur.

Le fait que sa détention préventive ait expiré sans procès, en septembre, soulève également des interrogations sur l’efficacité du système judiciaire. Dans un pays où la confiance envers les institutions est au plus bas, chaque décision concernant Salamé est scrutée et commentée.

Un Symbole de l’Impunité ?

Pour beaucoup de Libanais, Riad Salamé incarne un système où les puissants échappent aux conséquences de leurs actes. Sa libération, bien que légale, est perçue comme une nouvelle illustration de l’impunité des élites. Les réseaux sociaux s’enflamment, les manifestations se multiplient, et la question reste : la justice parviendra-t-elle à faire toute la lumière sur cette affaire ?

Dans le même temps, certains défendent Salamé, arguant qu’il a hérité d’un système déjà fragile et qu’il a tenté de stabiliser l’économie dans des conditions extrêmes. Cette polarisation reflète les divisions profondes d’un pays en quête de vérité et de justice.

Quel Avenir pour Riad Salamé ?

Libéré mais sous surveillance, Riad Salamé n’en a pas fini avec la justice. L’interdiction de voyager et les enquêtes en cours, tant au Liban qu’à l’étranger, maintiennent la pression sur lui. Les prochains mois seront cruciaux pour déterminer si cette affaire marque un tournant vers plus de transparence ou si elle s’ajoute à la longue liste des scandales non résolus du Liban.

En attendant, cette libération sous caution continue de faire débat. Elle interroge non seulement le rôle de Salamé dans la crise, mais aussi la capacité du Liban à se relever. Dans un pays où chaque dollar compte, une caution de 14 millions de dollars résonne comme un symbole, mais de quoi ? De justice, d’inégalité, ou d’un système à bout de souffle ?

Étape Détail
Arrestation Septembre 2024
Inculpation Avril 2025 pour détournement de 44M$
Libération 26 septembre 2025 sous caution

Alors que le Liban tente de panser ses plaies, l’affaire Salamé reste un miroir des défis qui attendent le pays. Entre justice, économie et quête de vérité, ce dossier continuera de captiver et de diviser. Et vous, que pensez-vous de cette libération ? Est-elle un pas vers la justice ou une nouvelle fracture dans la confiance des Libanais ?

Passionné et dévoué, j'explore sans cesse les nouvelles frontières de l'information et de la technologie. Pour explorer les options de sponsoring, contactez-nous.