Un nouveau pic de violence secoue le Liban. Selon le ministère libanais de la Santé, au moins 11 personnes ont été tuées ce mardi lors de frappes israéliennes qui ont frappé plusieurs régions du pays, dont la banlieue sud de Beyrouth, bastion du Hezbollah. Cette puissante formation pro-iranienne, en guerre ouverte contre Israël, a annoncé en réponse avoir tiré des missiles sur une base aérienne au sud de Tel-Aviv.
Les bombardements israéliens ont ciblé des fiefs du Hezbollah mais aussi des zones rarement touchées jusqu’ici. Ainsi, dans la région montagneuse d’Aley à l’est de Beyrouth, une frappe sur une villa abritant des déplacés a fait 5 morts et plusieurs blessés d’après une source sécuritaire. Plus au sud à Tefahta, à plus de 20 km de la frontière israélienne, un autre raid a également coûté la vie à 5 personnes selon le ministère. La grande ville de Nabatiyé, dont le marché historique a déjà été détruit et le maire tué, a elle aussi été visée. Un mort est aussi à déplorer à Hermel dans la plaine de la Békaa, frontalière de la Syrie et fief du Hezbollah.
Escalade meurtrière depuis fin septembre
Cette série noire n’est que le dernier épisode d’une escalade débutée le 23 septembre dernier, quand l’armée israélienne a lancé une vaste campagne de frappes contre les bastions du Hezbollah. Ce dernier y répond quotidiennement en tirant roquettes, missiles et drones sur le territoire israélien. Mardi matin, Israël a mené 13 raids aériens sur la banlieue sud de Beyrouth, un fief du Hezbollah où vivaient entre 600 000 et 800 000 personnes. Des tirs nourris avaient précédé les frappes pour alerter les habitants, l’armée israélienne ayant appelé à évacuer plusieurs quartiers.
Lourdes pertes civiles
Depuis la fin septembre, le conflit a fait plus de 3280 morts côté libanais selon les autorités locales, la grande majorité depuis la récente campagne de bombardements israéliens couplée à une offensive terrestre au Liban. Des pertes sévères pour la population civile, prises entre deux feux.
Soutien du Hezbollah au Hamas à Gaza
L’embrasement actuel a pour origine le soutien apporté en octobre dernier par le Hezbollah au Hamas palestinien dans son conflit avec Israël à Gaza. En ouvrant un second front au sud du Liban, le mouvement pro-iranien espérait alléger la pression sur ses alliés de la bande de Gaza, au prix d’une escalade avec l’État hébreu.
Israël frappe les “infrastructures terroristes”
De son côté, l’armée israélienne affirme avoir ciblé au Liban des “infrastructures terroristes” du Hezbollah, dont des “centres de commandement” et des “sites de production d’armes”. Elle a aussi fait état d’une “dizaine de projectiles” tirés mardi depuis le Liban, qui ont coûté la vie à deux Israéliens d’une quarantaine d’années dans le nord du pays.
Jusqu’où ira cette nouvelle flambée de violences entre Israël et le Hezbollah libanais ? Les appels à la retenue de la communauté internationale semblent pour l’heure impuissants à enrayer cette dangereuse spirale. Et chaque nouvelle frappe ou tir de missiles risque de faire basculer la situation vers un affrontement ouvert aux conséquences potentiellement dévastatrices pour les populations des deux pays.