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Liban : Des discussions sur le retrait israélien au Sud

Le nouveau président libanais J. Aoun a rencontré le chef du Centcom pour discuter du retrait israélien du Sud-Liban prévu par l'accord de cessez-le-feu. Malgré la trêve, les tensions persistent avec des accusations mutuelles de violations. Quel avenir pour la stabilité de la région ?

Alors que le Liban tente de se relever après une guerre dévastatrice entre Israël et le Hezbollah, le nouveau président libanais Joseph Aoun s’active pour consolider le fragile cessez-le-feu. Lundi, il s’est entretenu avec le général Erik Kurilla, chef du Commandement militaire américain pour le Moyen-Orient (Centcom), au sujet de la situation sécuritaire dans le sud du pays et de l’application de l’accord de trêve.

Un retrait israélien sous haute surveillance

Au cœur des discussions : les modalités du retrait des forces israéliennes du Sud-Liban, qui doit s’achever d’ici le 26 janvier selon les termes du cessez-le-feu entré en vigueur le 27 novembre. Le départ de Tsahal doit s’accompagner d’un déploiement de l’armée libanaise et des Casques bleus de la Finul dans la zone frontalière.

Mais la mise en œuvre de cet accord s’avère délicate. En parallèle du retrait israélien, le Hezbollah est censé replier ses forces au nord du fleuve Litani et démanteler ses infrastructures militaires dans le sud. Un engagement que le puissant mouvement chiite, affaibli par la guerre, semble rechigner à honorer, suscitant les accusations d’Israël.

Violences persistantes malgré la trêve

Les inquiétudes sont d’autant plus vives que des incidents continuent de se produire malgré le cessez-le-feu. Ce week-end, l’aviation israélienne a mené des frappes dans l’est et le sud du Liban, visant selon Tsahal des routes de contrebande du Hezbollah près de la frontière syrienne, ainsi qu’un véhicule transportant des armes. Cinq personnes auraient été tuées.

Le Hezbollah ne se retire pas au-delà du fleuve Litani et ne respecte pas d’autres termes du cessez-le-feu.

Israël Katz, ministre israélien de la Défense

Des accusations rejetées par le Hezbollah, qui accuse à son tour Israël de violer l’accord. Pour tenter d’apaiser les tensions, un mécanisme de surveillance international associant la France, les États-Unis, le Liban, Israël et la Finul a été instauré.

Un soutien américain crucial pour l’armée libanaise

Outre le dossier du retrait, Joseph Aoun et Erik Kurilla ont aussi évoqué le renforcement de la coopération militaire entre le Liban et les États-Unis. Un soutien crucial pour les forces armées libanaises, qui traversent de graves difficultés depuis l’effondrement économique du pays en 2019.

Les États-Unis ont été un soutien financier majeur des forces armées libanaises, en particulier depuis la crise de 2019.

Selon une source proche de la présidence libanaise

L’élection en janvier de Joseph Aoun, ancien commandant en chef de l’armée, a suscité l’espoir d’un rétablissement de l’autorité de l’État, après plus de deux ans de vacance à la tête du pays. Mais la tâche s’annonce immense dans un Liban plus que jamais fragile, sur fond d’affaiblissement du Hezbollah, longtemps considéré comme un « État dans l’État ».

Si le cessez-le-feu offre une accalmie bienvenue après une guerre meurtrière, sa pérennité est loin d’être assurée. Entre un retrait israélien sous tension, un Hezbollah sur la défensive mais toujours influent, et une armée libanaise en quête de moyens, le chemin vers une paix durable s’annonce semé d’embûches. Un défi de taille pour le président Aoun, dont la rencontre avec la délégation américaine marque la volonté d’engager le Liban sur la voie d’une difficile reconstruction.

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