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Liban : Casques Bleus de l’ONU Visés par des Tirs Israéliens

La Finul, force de l'ONU au Liban, accuse Israël d'avoir visé son QG, blessant deux Casques bleus indonésiens. Le Hezbollah affirme avoir détruit un char israélien. La situation s'envenime, faisant craindre une escalade des violences. La communauté internationale s'inquiète et appelle à la retenue...

Les tensions entre Israël et le Liban ont franchi un nouveau cap inquiétant ce jeudi 10 octobre 2024. La Force intérimaire des Nations Unies au Liban (Finul) a accusé l’armée israélienne d’avoir délibérément visé son quartier général dans le sud du pays, faisant deux blessés parmi les Casques bleus. Cet incident grave intervient alors qu’Israël mène depuis fin septembre une vaste opération militaire terrestre contre les forces du Hezbollah libanais dans cette région frontalière volatile.

Deux Casques bleus indonésiens touchés par un char israélien

Selon le communiqué de la Finul, un char Merkava israélien a tiré directement sur une tour d’observation de leur QG à Ras al-Naqoura, blessant légèrement deux soldats indonésiens qui ont été hospitalisés. D’autres tirs auraient endommagé des véhicules et systèmes de communication onusiens. La Finul dénonce des actes “extrêmement dangereux” et affirme que la veille déjà, des soldats israéliens avaient délibérément mis hors service des caméras de surveillance.

Les forces de l’armée opéraient dans la région de Naqoura, à côté d’une base de la Finul. Les soldats ont alors ordonné aux forces de l’ONU présentes dans la zone de rester dans les espaces protégés, après quoi les soldats ont ouvert le feu.

– Communiqué de l’armée israélienne

De son côté, le Hezbollah affirme avoir détruit un char israélien qui avançait vers Ras al-Naqoura et visé avec des roquettes des troupes tentant d’évacuer les soldats blessés, leur infligeant de nouvelles pertes.

La Finul, une force vulnérable prise entre deux feux

Déployés depuis 2006 pour faire respecter le cessez-le-feu après la guerre entre Israël et le Hezbollah, les 15 000 Casques bleus de la Finul, en majorité européens, se retrouvent aujourd’hui en première ligne. Alors que le Hezbollah maintient une forte présence militaire dans le sud malgré la résolution 1701 de l’ONU et bombarde régulièrement Israël, ce dernier a répliqué en lançant une opération terrestre le 30 septembre, violant également la souveraineté libanaise.

Les forces de l’ONU sont une gêne pour l’armée israélienne. En s’installant à côté d’elles, le Hezbollah peut, d’une certaine manière, se protéger.

– Michel Goya, historien militaire

Malgré sa neutralité affichée, la Finul apparaît comme un obstacle pour Tsahal tout en offrant paradoxalement une protection involontaire au Hezbollah qui en tire profit. Une position intenable qui expose les Casques bleus.

Vives condamnations et appel à la “désescalade”

Ces tirs contre la Finul ont suscité l’inquiétude des États-Unis et une condamnation ferme de l’Italie, qui juge que ces actes hostiles pourraient constituer des “crimes de guerre”. La France et l’Italie vont réunir en urgence les pays européens contributeurs.

Ces incidents sont intolérables et doivent être soigneusement évités. J’appelle à une désescalade et au rétablissement du droit international.

– Guido Crosetto, ministre italien de la Défense

Alors que le Liban s’enfonce dans une crise politique, sécuritaire et économique sans précédent, la communauté internationale redoute une escalade incontrôlée. La spirale de violences entre Israël et le Hezbollah menace de déstabiliser toute la région et de réduire à néant les efforts diplomatiques. Plus que jamais, le respect de la souveraineté du Liban et de l’intégrité des forces de l’ONU apparaît crucial pour épargner les populations civiles et éviter un embrasement majeur.

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