Imaginez un monde où le travail bénévole serait aussi valorisé qu’un emploi rémunéré. Un scénario qui pourrait bien devenir réalité avec l’avènement de l’intelligence artificielle (IA). En effet, alors que les machines excellent dans les tâches techniques et répétitives, l’humain se distingue par ses compétences socioémotionnelles, essentielles dans de nombreux domaines, y compris le bénévolat.
L’IA, une alliée du bénévolat ?
Si l’IA suscite de nombreuses craintes quant à l’avenir de l’emploi, elle pourrait en réalité être une alliée inattendue du bénévolat. En automatisant certaines tâches, elle libère du temps pour les bénévoles qui peuvent ainsi se consacrer à des missions plus humaines, comme l’accompagnement des personnes vulnérables ou l’animation d’activités sociales.
Le bénévolat n’induit aucun salaire strictement, mais sa contribution économique augmente assurément sa valeur au regard des compétences socioémotionnelles nécessaires à mesure que les IAs s’améliorent.
– Aurélie Jean, docteur en sciences et entrepreneuse
Soft skills, le nouveau graal
Dans un monde de plus en plus automatisé, les compétences socioémotionnelles, aussi appelées soft skills, deviennent un véritable atout. Empathie, communication, créativité… autant de qualités humaines difficiles à répliquer pour une machine, mais essentielles dans de nombreux secteurs, du social à la santé en passant par l’éducation.
- 86 % des recruteurs considèrent les soft skills comme aussi importantes que les compétences techniques (LinkedIn, 2019)
- Les soft skills les plus recherchées : créativité, persuasion, collaboration, adaptabilité et intelligence émotionnelle (World Economic Forum, 2020)
Le bénévolat, tremplin vers l’emploi ?
En mettant en avant ces fameuses soft skills, le bénévolat pourrait bien devenir un véritable tremplin vers l’emploi. Une expérience bénévole significative sur un CV témoigne en effet de qualités humaines et relationnelles, de plus en plus prisées par les employeurs dans un monde où la technologie prend une place croissante.
Le bénévolat permet de développer des compétences transférables dans le monde professionnel, comme le travail en équipe, la gestion de projet ou encore la prise de parole en public.
– Marie Durand, responsable RH
Vers une reconnaissance du bénévolat ?
Si le bénévolat est encore souvent perçu comme un engagement purement altruiste, il pourrait à l’avenir bénéficier d’une véritable reconnaissance, au même titre qu’un emploi rémunéré. Certains pays, comme le Canada, proposent déjà des crédits d’impôt pour les bénévoles, tandis que d’autres réfléchissent à intégrer le bénévolat dans le calcul des droits à la retraite.
Pays | Dispositif de reconnaissance du bénévolat |
Canada | Crédit d’impôt pour les bénévoles |
France | Compte engagement citoyen (CEC) |
Italie | Livret bénévole, valorisable pour les études ou l’emploi |
L’humain et la machine, main dans la main
Loin d’opposer l’humain et la machine, l’essor de l’IA invite à repenser la complémentarité entre les deux. Si les robots excellent dans les tâches techniques, l’humain apporte une plus-value unique grâce à ses compétences relationnelles et émotionnelles. Une synergie prometteuse pour le monde du travail de demain, où le bénévolat pourrait bien trouver toute sa place.
L’IA ne remplacera pas l’humain, mais l’humain qui utilise l’IA remplacera certainement celui qui ne l’utilise pas.
– Kai-Fu Lee, expert en IA
Alors que l’IA s’apprête à bouleverser le marché de l’emploi, le bénévolat apparaît comme un secteur d’avenir, où l’engagement humain sera plus que jamais valorisé. Une révolution douce qui pourrait bien faire du travail non rémunéré un véritable pilier de notre société. Et si demain, grâce aux robots, nous avions tous plus de temps à consacrer aux autres ?