L’histoire des camps d’extermination nazis et de la mise en œuvre de la « Solution finale » est l’un des chapitres les plus sombres et tragiques du 20ème siècle. Ce génocide à l’échelle industrielle, méthodiquement planifié, a coûté la vie à 6 millions de Juifs européens entre 1939 et 1945. Une machination diabolique qui s’est déroulée en plusieurs étapes, de la Shoah par balles initiale à l’horreur absolue des chambres à gaz.
La Shoah par balles : prémices d’un génocide
Dès 1939 et l’invasion de la Pologne, les persécutions anti-juives s’intensifient dans les territoires occupés par les nazis. Des ghettos sont créés, réduisant les populations juives à la famine. Mais c’est à partir de juin 1941, avec l’opération Barbarossa contre l’URSS, que la « Shoah par balles » prend toute son ampleur meurtrière.
Les Einsatzgruppen, groupes d’intervention mobiles, suivent la progression de la Wehrmacht à l’Est. Leur sinistre mission : exécuter en masse les Juifs et les prisonniers soviétiques par fusillades. Ce sont les premières étapes du génocide, qui fera plus d’un million de victimes en URSS occupée.
Le passage à l’échelle industrielle
Mais pour les nazis, les exécutions par balles ne suffisent plus. Ils veulent passer à la vitesse supérieure dans l’extermination des Juifs. L’idée d’utiliser du gaz, déjà expérimentée pour tuer des handicapés en Allemagne, prend forme.
En URSS, les Einsatzgruppen s’équipent de camions de gazage. En Pologne occupée, l’horreur des camps d’extermination commence. À Auschwitz-Birkenau, près de Cracovie, les premières expérimentations au Zyklon B ont lieu dès l’été 1941 sur des détenus soviétiques. À Chelmno, on extermine les Juifs de la région au monoxyde de carbone dans des camions.
L’Aktion Reinhardt et les centres de mise à mort
L’ampleur de l’entreprise génocidaire se précise. À l’automne 1941, les nazis planifient l’assassinat de 2 millions de Juifs polonais dans le cadre de l’Aktion Reinhardt, du nom de Reinhard Heydrich, homme de main d’Himmler. Trois camps d’extermination voient le jour : Belzec, Sobibor et Treblinka.
Une fois opérationnels, leur implacable mécanique se met en branle. Les ghettos sont liquidés, leurs habitants déportés par trains entiers vers une mort certaine dans les chambres à gaz. C’est le paroxysme de la barbarie nazie.
La conférence de Wannsee et la « Solution finale »
Le 20 janvier 1942, alors que l’extermination bat déjà son plein, quinze dignitaires nazis se réunissent lors de la tristement célèbre conférence de Wannsee près de Berlin. Leur but : planifier la déportation des 11 millions de Juifs d’Europe vers les camps de la mort et entériner la coordination de la SS dans cette entreprise démoniaque.
C’est le point d’orgue de la politique génocidaire hitlérienne. La « Solution finale de la question juive » est officiellement actée, les déportations massives intensifiées. Six camps d’extermination tournent à plein régime en Pologne occupée. Auschwitz-Birkenau en est le symbole effroyable, avec plus de 1,1 million de personnes exterminées, en grande majorité des Juifs.
Cet engrenage de la mort ne prendra fin qu’avec la défaite du IIIe Reich en 1945. Mais l’onde de choc de cette folie meurtrière à l’échelle d’un continent résonne encore aujourd’hui. Les camps d’extermination nazis et la Shoah resteront à jamais une plaie béante dans la conscience de l’humanité.