Le mot « horreur » semble trop faible pour qualifier les agissements sordides de Muhammad Rasheed, condamné en Australie dans l’une des pires affaires de sextorsion que le pays ait connu. Pas moins de 286 victimes dans 20 pays différents, dont une majorité d’enfants, ont subi le chantage ignoble de ce prédateur pédophile pour accomplir des actes sexuels dégradants, parfois zoophiles ou incestueux, le tout en ligne. Un procès qui a laissé la juge elle-même sidérée face à l’ampleur et la cruauté des faits.
Un mode opératoire pervers et sans pitié
Muhammad Rasheed, 29 ans, a mis en place un stratagème aussi pervers qu’efficace pour piéger ses jeunes victimes. Se faisant passer pour un adolescent célèbre sur les réseaux sociaux, il attirait des mineurs, souvent de moins de 16 ans, gagnait leur confiance puis les faisait chanter.
Le prédateur impliquait ses cibles dans des discussions sur leurs fantasmes sexuels. Armé de ces confidences, il menaçait ensuite de révéler le contenu à leurs proches à moins qu’ils ne se livrent à une série d’actes sexuels de plus en plus intenses et dégradants, impliquant parfois des animaux de compagnie ou d’autres enfants.
L’enfer du chantage malgré la détresse des victimes
Malgré la peur extrême et la souffrance évidente des enfants piégés, dont certains confiaient avoir des pensées suicidaires ou s’automutilaient, Rasheed a poursuivi son odieux chantage sans aucune empathie. La juge a souligné la « détresse évidente » et la « peur extrême » des victimes face auxquelles le prédateur est resté totalement insensible.
Les actions odieuses de cet homme et son manque total d’intérêt pour l’humiliation et la souffrance infligées en font l’un des cas les plus horribles poursuivis en Australie
David McLean, commissaire adjoint de la police fédérale australienne
Une affaire « sans comparaison » par son ampleur
L’affaire est inédite par l’étendue de son périmètre et le nombre de victimes impliquées. Au total, 286 personnes dont 180 enfants, originaires de 20 pays différents comme la France, les États-Unis ou le Japon, ont été contraintes à ces actes sordides. La juge Amanda Burrows a déclaré n’avoir trouvé « aucun cas comparable » en Australie.
La justice a reconnu Rasheed coupable de 665 délits commis sur une période de 11 mois et l’a condamné à 17 ans de prison. Il purge actuellement une autre peine de 5 ans pour avoir abusé sexuellement à deux reprises d’un enfant de 14 ans.
Un prédateur au profil trouble derrière un écran
Originaire du Pakistan, Muhammad Rasheed avait quitté son pays pour l’Australie dans sa jeunesse. Les psychiatres qui l’ont examiné décrivent des parents « traditionnels, conservateurs et stricts ». Derrière son écran, le jeune homme de Perth s’est transformé en un redoutable prédateur au mode opératoire particulièrement pervers et cruel.
Son procès met en lumière les dangers du cyberharcèlement et de la sextorsion, en particulier pour les mineurs vulnérables. Cette affaire sordide montre jusqu’où peuvent aller la manipulation et le chantage sexuels en ligne, détruisant de nombreuses jeunes vies.
Si la peine prononcée sanctionne lourdement les crimes de Rasheed, elle semble dérisoire face au traumatisme subi par les victimes. Cette histoire terrifiant rappelle l’importance de la prudence et de la prévention face à la prédation sexuelle qui sévit sur Internet, pour protéger les plus vulnérables des agissements odieux d’individus sans scrupules ni empathie.