Partout en France, on les croise de plus en plus souvent, reconnaissables à leur chasuble bleue barrée de l’appellation « L’Heure Civique. Volontaire ». Ces femmes et ces hommes font partie de la « réserve territoriale citoyenne », un dispositif lancé par le gouvernement en début d’année pour encourager l’engagement ponctuel au service de sa commune. Une initiative bienvenue à l’heure où les collectivités locales peinent à maintenir certains services publics par manque de moyens humains et financiers.
Le principe de l’Heure Civique
L’idée est simple : chaque citoyen peut donner une heure de son temps, quand il le peut, pour remplir une mission précise dans sa commune. Cela peut aller du désherbage d’un trottoir au nettoyage d’une rue en passant par la tenue d’un stand lors d’une fête de village ou encore des visites à des personnes isolées. Pas d’engagement contraignant donc, mais des actions ponctuelles, à la carte, en fonction des disponibilités et des compétences de chacun.
Les gens veulent encore aider mais sans avoir un fil à la patte.
– Un maire ayant adopté le dispositif
Une phase d’expérimentation concluante
Lancée dès 2020 dans plusieurs communes pilotes, l’expérimentation de l’Heure Civique a rapidement convaincu. À ce jour, plus de 1500 maires ont déjà adopté le dispositif, séduits par cette nouvelle forme d’engagement citoyen, plus souple et adaptée aux modes de vie actuels. Un succès qui s’explique aussi par la simplicité de mise en œuvre pour les communes.
- Les volontaires s’inscrivent via une plateforme en ligne
- Ils sont contactés en fonction des besoins identifiés
- Une charte d’engagement est signée entre la mairie et le bénévole
Une réponse à l’érosion du bénévolat associatif
Si le dispositif rencontre un tel engouement, c’est aussi parce qu’il vient combler un manque. Depuis plusieurs années en effet, les associations font face à une érosion du bénévolat traditionnel. Les gens sont moins enclins à s’engager sur le long terme et préfèrent des actions ponctuelles, en phase avec leurs centres d’intérêt. L’Heure Civique apporte une réponse à cette évolution de la société.
C’est une autre manière de s’engager, plus libre, qui correspond aux aspirations actuelles.
– Un responsable associatif
Créer du lien social
Au-delà de l’aspect pratique pour les communes, l’Heure Civique contribue à renforcer le lien social et le sens civique. En donnant un peu de leur temps, en mettant leurs compétences au service de l’intérêt général, les citoyens volontaires participent à la vie de leur cité. Ils tissent des liens avec leur entourage, avec les services municipaux. Une manière de recréer du commun dans une société qui tend à l’individualisme.
Si l’on en croit les maires qui l’ont adoptée, l’Heure Civique a de beaux jours devant elle. Nul doute que ces chasubles bleues devraient fleurir de plus en plus dans nos villes et villages, pour le plus grand bénéfice du vivre-ensemble. Une belle initiative qui montre que l’engagement citoyen a encore de l’avenir, pour peu qu’on lui donne les formes adaptées à notre époque.