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L’extrême droite menace-t-elle l’équilibre du Parlement européen ?

Emmanuel Macron tire la sonnette d'alarme : l'extrême droite pourrait former une minorité de blocage au Parlement européen et paralyser l'Europe. Quels sont les risques réels ? On fait le point.

À trois jours des élections européennes, le président Emmanuel Macron a lancé un avertissement solennel. Lors d’une prise de parole télévisée depuis Caen pour les commémorations du Débarquement, il a alerté sur le risque de voir l’extrême droite constituer une « minorité de blocage » au Parlement européen.

L’extrême droite en embuscade

Le chef de l’État a évoqué la montée de l’extrême droite « partout en Europe ». Si la France et d’autres pays envoient de larges délégations d’eurodéputés d’extrême droite, « l’Europe peut se retrouver bloquée », a-t-il averti. Emmanuel Macron a détaillé les conséquences d’un tel scénario :

  • Pas d’Europe des vaccins en cas de pandémie
  • Pas de plan de relance face à une crise économique
  • Remise en cause des textes protégeant des migrations clandestines

Une minorité de blocage en vue ?

Pour obtenir une minorité de blocage, les partis eurosceptiques et d’extrême droite devraient totaliser au moins 173 sièges sur 705. En additionnant les projections pour les principaux partis concernés, on arrive à un total d’environ 150 sièges :

  • Rassemblement National (France) : 25-30 sièges
  • Lega (Italie) : 20-25 sièges
  • AfD (Allemagne) : 10-15 sièges
  • Vox (Espagne) : 5-10 sièges
  • Autres partis nationalistes en Europe de l’Est : 50-60 sièges

La barre fatidique des 173 élus n’est donc pas si loin. D’autant que les partis eurosceptiques moins radicaux, comme les Conservateurs polonais, pourraient s’allier ponctuellement avec l’extrême droite sur certains textes.

L’unité des nationalistes en question

Un obstacle demeure cependant pour les partis d’extrême droite : leur capacité à s’unir durablement. Malgré des tentatives pour créer un “super-groupe” au Parlement européen, les divergences restent fortes, notamment sur la Russie et les questions migratoires.

Les nationalistes ne sont pas les mieux placés pour incarner une vision commune et un projet pour l’Europe.

Un diplomate européen

Le spectre agité d’une Europe paralysée par l’extrême droite pourrait cependant favoriser la mobilisation des pro-européens. Le pari d’Emmanuel Macron est de transformer ce scrutin en référendum pour ou contre l’Europe. Réponse dimanche dans les urnes.

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