Un record qui n’était plus atteint depuis une décennie. Selon des estimations officielles publiées jeudi dernier, les autorités américaines ont expulsé plus de 270 000 migrants illégaux en l’espace d’un an. Un chiffre impressionnant, jamais vu depuis le précédent mandat de Donald Trump entre 2017 et 2021. Cette vague d’expulsions massives intervient à quelques semaines du retour au pouvoir de l’ancien président républicain, qui promet un durcissement drastique de la lutte contre l’immigration clandestine.
Un tiers des expulsés avaient un passé criminel
D’après le rapport de l’agence chargée du contrôle des frontières et de l’immigration (ICE), la grande majorité des migrants expulsés avaient traversé illégalement la frontière avec le Mexique. Fait marquant, environ un tiers d’entre eux avaient été inculpés ou condamnés par la justice « pour activité criminelle », précise le document. Des chiffres qui font écho aux propos polémiques de Donald Trump, qui n’a cessé durant sa campagne de lier immigration et criminalité.
Les promesses chocs de Donald Trump
Le futur locataire de la Maison Blanche, qui prendra ses fonctions le 20 janvier prochain, a en effet promis de procéder à « la plus grande opération d’expulsion de l’histoire des États-Unis ». Une menace qui suscite de vives inquiétudes du côté des ONG de défense des migrants. Cette promesse électorale, qui s’appuie sur l’affirmation infondée que les migrants commettent plus de crimes que les citoyens américains, s’est avérée très populaire auprès de l’électorat.
Trump n’a pas précisé comment mettre en place une telle politique d’expulsion massive. Des analyses suggèrent que ces opérations seraient coûteuses et difficiles à réaliser avec les effectifs actuels.
11 millions de sans-papiers aux États-Unis
Selon les estimations du Pew Research Center, environ 11 millions de personnes étaient en situation irrégulière sur le sol américain en 2022. Un chiffre qui serait en réalité bien plus élevé d’après Donald Trump et ses alliés. Beaucoup de ces travailleurs sans-papiers occupent des emplois peu qualifiés mais essentiels dans des secteurs comme l’agriculture ou le bâtiment. Ils paient aussi des impôts.
L’économie américaine menacée par les expulsions ?
C’est justement l’argument avancé par les détracteurs du nouveau président pour s’opposer à son projet d’expulsions de grande ampleur. Selon eux, le départ forcé de millions de travailleurs sans-papiers risquerait de créer des pénuries de main d’œuvre et de fragiliser certains pans de l’économie américaine. Des économistes craignent aussi que ces pénuries ne poussent les prix à la hausse, mettant en péril l’autre grande promesse de campagne de Trump : juguler l’inflation.
Vers un bras de fer politique
Au-delà des enjeux économiques, c’est un véritable bras de fer politique qui s’annonce sur la question migratoire. Les projets de Donald Trump se heurteront à une farouche opposition des démocrates et de la société civile. De leur côté, les républicains les plus durs sur l’immigration pourraient être déçus et juger les mesures insuffisantes. Le ton est donné pour les premiers mois d’une présidence Trump qui s’annonce d’ores et déjà sous haute tension.
Une chose est sûre, la lutte contre l’immigration clandestine sera l’une des grandes priorités du nouveau locataire de la Maison Blanche. Reste à savoir jusqu’où il pourra et voudra aller dans sa promesse d’expulser des millions de sans-papiers. L’avenir de nombreuses familles de migrants, mais aussi de pans entiers de l’économie américaine, en dépend.
