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L’Exécutif Étrille les Revirements du Rassemblement National

Alors que le RN espère une majorité absolue aux législatives pour gouverner, l'exécutif pointe du doigt ses volte-faces sur des mesures phares. Gabriel Attal et Bruno Le Maire fustigent un "reniement national" et un "refus d'obstacle"...

À l’approche des élections législatives des 30 juin et 7 juillet, les revirements programmatiques du Rassemblement national (RN) ne passent pas inaperçus. Invité ce mardi matin sur CNews-Europe 1, le président du RN Jordan Bardella a réaffirmé ses conditions pour accéder à Matignon : obtenir une majorité absolue à l’Assemblée nationale, soit au moins 289 sièges sur 577. Une façon de mobiliser son électorat en brandissant la menace d’un refus du poste de Premier ministre en cas d’échec.

Un “refus d’obstacle” selon Gabriel Attal

Le Premier ministre Gabriel Attal a vivement réagi à cette sortie sur franceinfo, ironisant : “On voit depuis quelques jours que, s’agissant de Jordan Bardella, il y a de moins en moins de programme et de plus en plus de conditions. Ça commence à ressembler à un refus d’obstacle tout ça”. Il a ensuite énuméré les volte-faces du RN sur plusieurs propositions emblématiques :

  • L’abrogation de la réforme des retraites, finalement remise en question
  • L’interdiction de la binationalité, abandonnée
  • La baisse ou suppression de la TVA sur les produits de première nécessité, écartée

La réalité c’est qu’au Rassemblement national, tout est approximation ou reniement.

– Gabriel Attal

Bruno Le Maire fustige un “reniement national”

Dans le même esprit, le ministre de l’Économie Bruno Le Maire a dénoncé sur TF1 l’abandon par le RN de ses mesures économiques phares en faveur du pouvoir d’achat. “Ce n’est plus le Rassemblement National, c’est le reniement national”, a-t-il lancé, déplorant qu’“il ne reste plus rien dans le programme du RN” sur cette question cruciale pour les Français. A contrario, il a défendu l’action du gouvernement pour “plus de salaire net” et “un travail qui paie”.

Enfin, l’ancien candidat à la primaire de la droite s’est alarmé de la menace représentée par la formation lepéniste : “Pour un gaulliste comme moi, fêter le 18 juin en se disant que le RN est aux portes du pouvoir est un déchirement.”

Jordan Bardella pose ses conditions

Face à ces attaques, Jordan Bardella campe sur ses positions. Ambitionnant de devenir Premier ministre à la tête d’un “gouvernement d’union nationale”, l’eurodéputé RN de 27 ans prévient : “J’ai besoin d’avoir une majorité absolue. Je n’envisage pas d’être le collaborateur du président de la République.” Un avertissement à peine voilé à Emmanuel Macron en cas de cohabitation.

Accusé d’opportunisme et d’incohérence par la Macronie, le jeune président du Rassemblement national joue gros dans ces législatives. En réclamant les pleins pouvoirs pour gouverner, il prend le risque d’apparaître comme un facteur de blocage et d’instabilité. Mais il mise sur un électorat volatile, tenté par le changement après des années de déception et de crise. L’issue du bras de fer se jouera dans les urnes les 30 juin et 7 juillet.

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