Le monde de la crypto est en ébullition suite à l’annonce fracassante du président nouvellement réélu Donald Trump. Selon une source proche du dossier, l’ex-président de la Securities and Exchange Commission (SEC) Jay Clayton, celui-là même qui avait engagé des poursuites contre Sam Bankman-Fried, vient d’être nommé procureur fédéral pour le District Sud de New York, à la tête de la branche locale du Département de la Justice (DOJ). Une nomination lourde de sens pour l’industrie des cryptomonnaies.
Clayton, un homme clé de la régulation crypto
Pour mémoire, Jay Clayton avait supervisé la SEC entre 2017 et 2020, période durant laquelle il s’était illustré par ses prises de position fermes vis-à-vis des cryptoactifs. Sous sa houlette, le gendarme boursier américain avait notamment publié le fameux rapport DAO, qui revendiquait une large juridiction sur le secteur des cryptomonnaies.
Je crois que la plupart des offres initiales de jetons sont des valeurs mobilières.
– Jay Clayton, alors président de la SEC, en 2018
Une opinion qui sera plus tard reprise par son successeur Gary Gensler, l’actuel président de la SEC. Mais l’action la plus marquante de Clayton restera sans doute le feu vert donné, juste avant son départ fin 2020, aux poursuites contre Ripple Labs pour la vente non enregistrée de titres XRP.
Le procès Ripple, un héritage complexe
Ce dossier emblématique, actuellement en appel après que Ripple a obtenu gain de cause en première instance, illustre bien la volonté de la SEC d’étendre son contrôle sur l’écosystème crypto. Une approche que Jay Clayton, aujourd’hui conseiller principal chez Sullivan & Cromwell et diverses sociétés crypto, semble toujours défendre.
Un procureur expérimenté pour succéder à Williams
Au poste de procureur fédéral du South District of New York (SDNY), Clayton prendra la suite de Damian Williams. Sous son mandat, cette branche réputée du DOJ s’est illustrée dans plusieurs procès retentissants liés à la finance et aux entreprises, dont celui de Sam Bankman-Fried. Le fondateur de FTX, condamné à 25 ans de prison pour fraude et complot, en sait quelque chose.
En confiant les rênes du SDNY à l’ex-président de la SEC, Donald Trump envoie un signal fort. Selon un initié de la Maison Blanche, le président élu considère Clayton comme “un dirigeant d’entreprise, un conseiller et un fonctionnaire très respecté”. Une reconnaissance de son expertise juridique et de sa poigne face aux dérives du secteur financier, crypto en tête.
Vers un durcissement de la régulation crypto ?
Si la nomination de Clayton est confirmée, il disposera de moyens étendus pour poursuivre son combat contre les acteurs crypto qu’il juge en infraction. Un scénario qui inquiète une partie de l’industrie, échaudée par les récentes actions de la SEC. Beaucoup craignent un durcissement de la répression, avec à la clé un effet dissuasif sur l’innovation.
Mais d’autres y voient une opportunité de faire le ménage et d’assainir le secteur, encore meurtri par les scandales à répétition. Quoi qu’il en soit, cette nomination surprise confirme que la régulation des cryptos sera l’un des grands chantiers du second mandat de Donald Trump. Et Jay Clayton pourrait bien en être l’un des principaux architectes, pour le meilleur ou pour le pire.