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L’ex-Première ministre du Bangladesh Sheikh Hasina sous enquête pour détournement de fonds

L'ex-Première ministre du Bangladesh Sheikh Hasina fait l'objet d'une enquête pour un possible détournement de 5 milliards de dollars via des comptes offshore en Malaisie. L'affaire éclabousse même son fils et sa nièce, secrétaire d'État britannique. Que révèlera l'enquête ? Les Bangladais réclament justice...

Un scandale de corruption d’ampleur secoue le Bangladesh. L’ex-Première ministre Sheikh Hasina est visée par une enquête de la commission anticorruption pour un possible détournement de 5 milliards de dollars, dans le cadre de la construction d’une centrale nucléaire financée par un prêt russe. Des revelations explosives qui suscitent l’indignation dans le pays.

Des comptes bancaires offshore pour dériver les fonds

Selon le communiqué de la commission anticorruption lundi, l’enquête se concentre sur un possible détournement par Mme Hasina et sa famille de « cinq milliards de dollars » via « divers comptes bancaires offshore en Malaisie ». Des pratiques de passation de marchés douteuses liées à la « construction trop onéreuse » de la centrale de Rooppur sont aussi pointées du doigt.

Le fils et la nièce de Mme Hasina également impliqués

L’affaire ne s’arrête pas là. Le fils de l’ex-Première ministre, Sajeeb Wazed Joy, et sa nièce Tulip Siddiq, secrétaire d’État aux services financiers au Royaume-Uni, sont aussi mis en cause. Même si Mme Siddiq a « nié toute implication », selon le bureau du Premier ministre britannique, les soupçons demeurent.

Un financement russe au cœur des interrogations

Les principaux soupçons concernent le financement de la centrale nucléaire de Rooppur, d’un montant de 12,65 milliards de dollars, première du genre au Bangladesh et financée à 90% par un prêt de Moscou. Un projet pharaonique entaché aujourd’hui de graves accusations de malversations.

Les accusations de pots-de-vin, de mauvaise gestion, de blanchiment d’argent et d’abus potentiel de pouvoir soulèvent d’importantes préoccupations concernant l’intégrité du projet et l’utilisation des fonds publics.

La commission anticorruption du Bangladesh

L’opposant politique à l’origine des poursuites

C’est Bobby Hajjaj, président du Mouvement démocratique nationaliste et opposant de Mme Hasina, qui est à l’origine de la procédure. « Nous cherchons justice », a-t-il déclaré. Et les accusations ne se limitent pas au nucléaire : un possible détournement dans un programme de construction de logements pour sans-abri est aussi évoqué.

15 ans de pouvoir marqués par des violations des droits humains

Le règne de Sheikh Hasina, qui a duré 15 ans de 2009 à 2024, a été entaché par des violations généralisées des droits humains, notamment des détentions massives et des exécutions extrajudiciaires d’opposants politiques. Sa fuite en hélicoptère le 5 août vers l’Inde a provoqué la colère de nombreux Bangladais qui réclament qu’elle soit jugée, y compris pour « meurtre de masse ».

Aujourd’hui, tout le Bangladesh a les yeux rivés sur cette enquête retentissante. Les révélations qui en découleront pourraient bien ébranler toute la sphère politique du pays. La population exige la vérité et que justice soit faite. L’affaire ne fait que commencer, mais une chose est sûre : elle promet de faire grand bruit.

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