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L’ex-Premier ministre malaisien fournit des documents pour sa liberté

Rebondissement dans le scandale 1MDB en Malaisie : l'ex-Premier ministre Najib Razak a fourni de nouveaux documents à la justice pour justifier une peine à domicile plutôt qu'en prison. Un décret royal controversé est au cœur des débats...

Le feuilleton judiciaire entourant l’ancien Premier ministre malaisien Najib Razak et le scandale de détournement du fonds souverain 1MDB connaît un nouveau rebondissement. Emprisonné depuis août 2022, Najib Razak a transmis jeudi de nouveaux documents à la justice, qui justifieraient selon son avocat qu’il puisse purger sa peine en résidence surveillée plutôt qu’en prison.

Un mystérieux décret royal au cœur des débats

Le recours de l’ex-dirigeant de 71 ans repose sur un présumé décret du précédent roi de Malaisie, qui l’autoriserait à accomplir sa peine à domicile. Mais ce document, qui n’a jamais été présenté publiquement, soulève de nombreuses interrogations.

Muhammad Shafee Abdullah, principal avocat de Najib Razak, a affirmé que les nouvelles pièces fournies permettent « de prouver définitivement » l’existence de ce décret royal. Les détails sur ces documents n’ont cependant pas été divulgués et l’ancien monarque ne s’est pas exprimé sur le sujet.

Une audience suspendue, la justice temporise

Face à ces développements, la cour d’appel a suspendu l’audience et l’a ajournée sine die, le temps pour les avocats du gouvernement de vérifier les nouveaux éléments. « Nous pourrions répondre ou ne pas répondre à cette attestation. Pour l’instant, nous devons vérifier les documents produits », a déclaré devant la cour Shamsul Bolhassan, haut conseiller fédéral.

Si la cour d’appel tranche en faveur de Najib Razak, la Haute cour du pays sera à nouveau appelée à se prononcer sur son sort. L’affaire est donc loin d’être terminée.

Le scandale 1MDB, séisme politique en Malaisie

Pour rappel, le scandale de détournement du fonds souverain 1MDB, censé œuvrer au développement économique de la Malaisie, a joué un rôle majeur dans la défaite électorale historique de Najib Razak et de son parti en 2018. Des centaines de millions de dollars auraient été utilisés pour des dépenses privées extravagantes.

Ce scandale tentaculaire a déclenché des enquêtes dans plusieurs pays, dont les États-Unis, la Suisse et Singapour, dont les systèmes financiers auraient servi à blanchir l’argent détourné.

De lourdes peines encourues par Najib Razak

Najib Razak a commencé à purger une peine de 12 ans de prison en août 2022, réduite ensuite de moitié, pour des infractions liées à l’utilisation abusive de fonds de SRC International, une ancienne entité de 1MDB. Mais il fait l’objet d’autres poursuites :

  • 4 chefs d’accusation d’abus de pouvoir pour des pots-de-vin présumés de 2,27 milliards de ringgits (510 millions de dollars)
  • 21 chefs d’accusation de blanchiment d’argent
  • Risque de lourdes amendes et des peines allant jusqu’à 20 ans de prison pour chaque chef d’abus de pouvoir

Lundi, l’ancien Premier ministre a commencé à présenter sa défense dans ce volet de l’affaire et a dénoncé une persécution « politique ». La vérité finira-t-elle par éclater au grand jour ? La Malaisie retient son souffle dans ce feuilleton politico-judiciaire hors norme qui n’a pas fini de livrer ses secrets et ses rebondissements.

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