Une source proche du dossier a révélé que l’ancien Premier ministre malaisien Najib Razak, actuellement emprisonné dans le cadre du vaste scandale de corruption 1MDB, a dénoncé lundi de nouvelles accusations portées contre lui, les qualifiant de « politiquement motivées ».
Âgé de 69 ans, l’ex-dirigeant a entamé sa défense devant la Haute Cour face à quatre chefs d’accusation d’abus de pouvoir, liés à des pots-de-vin présumés de 510 millions de dollars, ainsi que 21 chefs d’accusation de blanchiment d’argent. Ces charges s’ajoutent à la peine de 12 ans de prison qu’il purge déjà pour son implication dans le détournement de fonds du fonds souverain 1Malaysia Development Berhad (1MDB).
Un scandale financier aux ramifications internationales
Le scandale 1MDB, qui a éclaté au grand jour en 2015, a mis en lumière le détournement de centaines de millions de dollars destinés au développement économique de la Malaisie. L’argent aurait été utilisé pour financer un train de vie luxueux, avec notamment l’achat d’un superyacht et d’oeuvres d’art. Cette affaire a eu un retentissement mondial, déclenchant des enquêtes aux États-Unis, en Suisse et à Singapour, dont les systèmes financiers auraient servi à blanchir les fonds.
Selon le ministère américain de la Justice, plus de 4,5 milliards de dollars auraient été détournés entre 2009 et 2015 par des hauts responsables du fonds et leurs complices. Un montant colossal qui a finalement coûté sa place à Najib Razak, défait aux élections de 2018 en grande partie à cause de ce scandale.
Najib Razak clame son innocence
Face à ces nouvelles accusations, l’ancien Premier ministre a martelé lundi que les charges étaient « politiquement motivées ». Son avocat principal, Muhammad Shafee Abdullah, a affirmé que lui et son client étaient « plus déterminés que jamais à se battre » pour prouver son innocence.
Les accusations portées contre moi sont politiquement motivées
Najib Razak, ex-Premier ministre malaisien
Najib Razak risque de lourdes peines s’il est reconnu coupable : jusqu’à 20 ans de prison pour chaque chef d’accusation d’abus de pouvoir, en plus d’amendes conséquentes. Mais il semble décidé à se battre jusqu’au bout dans ce procès fleuve.
Le long chemin judiciaire de Najib Razak
L’ex-dirigeant a déjà été condamné en juillet 2020 à 12 ans de prison dans le premier volet de l’affaire 1MDB, pour des infractions liées à l’utilisation abusive de fonds de SRC International, une ancienne entité du fonds souverain. Il a commencé à purger sa peine en août 2022, après l’épuisement de tous ses recours en appel.
Sa peine a cependant été réduite de moitié par la commission des grâces de Malaisie. Mais ce n’est qu’une maigre consolation pour celui qui clame inlassablement son innocence depuis le début de cette saga judiciaire.
Un procès sous haute surveillance
Ce nouveau procès qui s’ouvre s’annonce d’ores et déjà comme l’un des plus suivis du pays. Avec un accusé de cette envergure, ancien homme fort de la Malaisie, l’attention médiatique est à son comble. Les révélations qui pourraient y être faites sont attendues avec impatience, tant elles pourraient apporter un nouvel éclairage sur ce scandale tentaculaire qui a ébranlé le pays.
Reste à savoir si la défense de Najib Razak parviendra à convaincre les juges de son innocence. Une chose est sûre : l’ancien Premier ministre ne compte pas baisser les bras et semble prêt à se battre jusqu’au bout dans ce qu’il considère comme un acharnement politique à son encontre.
Affaire à suivre donc, dans ce procès qui promet son lot de rebondissements et de révélations. Car au-delà du sort judiciaire de Najib Razak, c’est toute la lumière sur le scandale 1MDB qui pourrait être faite, apportant enfin des réponses aux Malaisiens sur l’un des plus grands scandales financiers de l’histoire de leur pays.