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L’ex-PDG de Casino Jean-Charles Naouri risque un procès pour corruption

Un nouveau scandale dans le monde des affaires secoue le groupe Casino. Son ex-PDG Jean-Charles Naouri est dans le viseur de la justice et risque un procès retentissant pour des faits présumés de corruption et de manipulation de cours. Une affaire qui pourrait faire grand bruit...

Nouveau rebondissement dans les coulisses du géant de la grande distribution Casino. Son ancien président-directeur général Jean-Charles Naouri est dans la tourmente judiciaire. Il risque ni plus ni moins qu’un procès pour des faits présumés de corruption et de manipulation de cours boursiers. Une affaire qui pourrait faire grand bruit dans le monde des affaires.

Casino et son ex-patron dans le viseur de la justice

Selon une note de synthèse du parquet national financier dont l’AFP a eu connaissance, Jean-Charles Naouri, qui a dirigé le groupe Casino de 2005 à mars 2024, est soupçonné d’avoir payé l’éditeur de presse Nicolas Miguet pour défendre le titre Casino entre 2018 et 2019. Une période où le distributeur était sous pression des marchés concernant sa solvabilité et son endettement.

Concrètement, deux magistrats du PNF envisagent de renvoyer Jean-Charles Naouri devant le tribunal correctionnel de Paris pour répondre de plusieurs chefs d’accusation : corruption active, manipulation de cours en bande organisée et complicité de délit d’initié. Des faits passibles de lourdes sanctions.

D’autres protagonistes dans le collimateur

Mais Jean-Charles Naouri n’est pas le seul dans le viseur des enquêteurs. Plusieurs autres acteurs sont ciblés :

  • L’éditeur de presse Nicolas Miguet, déjà plusieurs fois sanctionné par l’Autorité des marchés financiers, risque d’être poursuivi pour corruption passive, manipulation de cours et délit d’initié.
  • Trois anciens hauts cadres proches de Jean-Charles Naouri sont aussi dans le collimateur du PNF.
  • La société Casino Guichard-Perrachon elle-même pourrait voir sa responsabilité engagée au vu du “niveau hiérarchique” des mis en cause.

Un “pacte de corruption” et une “manipulation de cours” ?

Selon les éléments de l’enquête, un véritable “pacte de corruption” aurait été noué entre Jean-Charles Naouri et Nicolas Miguet. Le PNF pointe également du doigt une “manipulation de cours orchestrée par Casino” entre septembre 2018 et juin 2019, période où l’action Casino était tombée à un plus bas historique.

Il n’y a aucun délit d’initié. C’est calembredaine de dire qu’on va manipuler des cours.

Nicolas Miguet

De son côté, Nicolas Miguet conteste les accusations et relativise l’influence de son journal boursier qui comptait alors “4 à 5.000 abonnés”. Les avocats de Jean-Charles Naouri dénoncent quant à eux les “insuffisances graves” des investigations et ont déposé plainte pour que la justice enquête sur les attaques spéculatives subies par Casino.

Casino, un groupe en pleine restructuration

Cette affaire judiciaire tombe au plus mal pour le groupe Casino, en proie à de grandes difficultés financières. Lourdement endetté, le distributeur a été contraint de se placer sous procédure de sauvegarde en mai 2023. Un vaste plan de cession d’actifs et de fermetures de magasins a été lancé, entraînant des milliers de suppressions de postes.

Depuis juillet 2023, Casino est passé sous le contrôle du milliardaire tchèque Daniel Kretinsky. Le groupe, qui exploite les enseignes Monoprix, Franprix ou encore Vival, emploie désormais moins de 30.000 salariés en France contre plus de 50.000 auparavant. Une restructuration douloureuse sur fond de scandales.

Cette affaire judiciaire visant Jean-Charles Naouri est un nouveau coup dur pour Casino, déjà en grande difficulté. Si un procès devait effectivement se tenir, il ne manquerait pas de faire couler beaucoup d’encre et d’écorner encore l’image du groupe. Affaire à suivre de près dans les prochains mois…

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