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L’ex-PDG d’Abercrombie & Fitch inculpé pour trafic sexuel

L'ex-PDG d'Abercrombie & Fitch arrêté et inculpé pour trafic sexuel. Une enquête révèle le recrutement entre 2008 et 2015 d'aspirants mannequins forcés à participer à des fêtes où drogues, alcool et actes sexuels étaient monnaie courante...

Un véritable séisme secoue le monde de la mode. L’ancien PDG de la célèbre marque de prêt-à-porter américaine Abercrombie & Fitch, Mike Jeffries, a été arrêté et inculpé ce mardi dans le cadre d’une enquête fédérale pour trafic sexuel menée à New York. Son compagnon et un autre suspect ont également été interpellés.

Une sordide affaire de recrutement de mannequins

D’après des sources proches du dossier, l’enquête se concentre sur le recrutement, entre 2008 et 2015, d’aspirants mannequins pour Abercrombie & Fitch. Ces jeunes hommes auraient été contraints de participer à des fêtes où drogues, alcool et viagra étaient fournis en abondance pour les forcer à se livrer à des actes sexuels.

L’affaire avait éclaté en 2023 suite à une enquête menée par la BBC. Plusieurs hommes y révélaient avoir signé des contrats de confidentialité concernant des soirées sexuelles organisées par Mike Jeffries lui-même.

Les premières réactions des avocats des victimes

Brittany Henderson, l’une des avocates représentant certains plaignants au civil, a salué ces arrestations qui revêtent selon elle “une importance monumentale pour les aspirants mannequins masculins victimes de ces individus”. Elle a ajouté : “Leur combat pour la justice ne s’arrête pas là. Nous tiendrons Abercrombie & Fitch pour responsable d’avoir facilité ces actes terribles et nous assurerons que cela ne se reproduise plus”.

“Les arrestations d’aujourd’hui ont une importance monumentale pour les aspirants mannequins masculins qui ont été victimes de ces individus.”

Brittany Henderson, avocate de victimes

Un tournant dans la culture d’entreprise d’Abercrombie

Ces révélations interviennent près de 10 ans après le départ fracassant de Mike Jeffries d’Abercrombie & Fitch fin 2014. Il avait alors reçu un parachute doré de 25 millions de dollars malgré des propos controversés, affirmant notamment que les vêtements de la marque n’étaient pas destinés aux personnes en surpoids.

Dans les mois suivant son licenciement, l’entreprise avait opéré un virage à 180 degrés, abandonnant son image sulfureuse basée sur des mannequins aux physiques sculptés à l’extrême et des vendeuses très dénudées pour appâter le client.

Les prochaines étapes judiciaires

Le procureur fédéral de Brooklyn devrait donner plus de détails sur cette affaire retentissante lors d’une conférence de presse prévue dans la journée. Mike Jeffries et les autres suspects devraient être présentés à un juge dans les prochaines heures.

Cette enquête pour trafic sexuel pourrait n’être que la partie émergée de l’iceberg, d’autres révélations étant attendues dans les prochaines semaines. C’est tout un système basé sur l’exploitation de jeunes mannequins vulnérables qui semble avoir prospéré pendant de longues années chez Abercrombie & Fitch et peut-être dans d’autres grandes marques.

Le monde de la mode est une nouvelle fois ébranlé par un énième scandale sexuel, qui vient s’ajouter à la longue liste des affaires ayant déjà terni son image ces dernières années, de Harvey Weinstein à Jean-Luc Brunel en passant par Gérald Marie. Gageons que l’arrestation de Mike Jeffries contribuera à accélérer la nécessaire prise de conscience et les réformes indispensables pour mieux protéger les mannequins, souvent très jeunes et sans défense face à des prédateurs influents.

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