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L’ex-maire de Canteleu relaxée des accusations de complicité de trafic

Rebondissement dans l'affaire de l'ex-maire de Canteleu : Mélanie Boulanger définitivement blanchie des accusations de complicité de trafic de stupéfiants. Le parquet jette l'éponge et renonce à faire appel de la relaxe prononcée en première instance. Une issue surprenante pour ce dossier très médiatisé...

C’est la fin d’un long feuilleton judiciaire pour Mélanie Boulanger. L’ancienne maire de Canteleu, commune de l’agglomération rouennaise, est définitivement blanchie des accusations de complicité de trafic de stupéfiants qui pesaient sur elle. En effet, selon des sources proches du dossier, le parquet général de Paris a décidé de se désister de l’appel qu’il avait interjeté contre le jugement de relaxe prononcé en première instance par le tribunal correctionnel de Bobigny en juillet dernier.

Un désistement synonyme de soulagement pour l’ex-édile

Cette décision du ministère public met un terme définitif aux poursuites visant Mme Boulanger dans cette affaire retentissante. Pour rappel, l’élue socialiste de 47 ans comparaissait pour sa proximité avec l’un de ses adjoints, lui-même soupçonné d’être lié aux trafiquants de drogue qui sévissaient dans la petite ville normande.

Malgré un certain « affaiblissement des garde-fous déontologiques » pointé du doigt par les juges, ces derniers avaient estimé qu’aucun élément du dossier ne caractérisait une quelconque complicité de sa part. Une analyse visiblement partagée par le parquet général, qui a donc choisi d’abandonner son appel.

C’est un véritable soulagement, parce que ça veut dire que nous allons éviter d’avoir à nouveau à affronter une audience. Celle de Bobigny avait été, sur le plan humain, très compliquée pour Mélanie Boulanger.

Me Antoine de Saint-Rémy, avocat de Mélanie Boulanger

Un trafic « de très haute intensité » en toile de fond

Ce désistement du parquet clôt le volet concernant l’ancienne maire dans ce dossier tentaculaire. Car le procès qui s’est tenu à Bobigny au printemps dernier avait mis en lumière l’existence d’un trafic « de très haute intensité » de cocaïne, d’héroïne et de cannabis, orchestré depuis Canteleu.

À la barre, pas moins de 18 prévenus étaient jugés pour leur implication à différents niveaux de cette entreprise criminelle, qui aurait généré un chiffre d’affaires de 15 millions d’euros entre 2019 et 2021 selon les estimations du tribunal.

Le chef de la bande condamné à 10 ans de prison par défaut

Le cerveau présumé de ce réseau, Aziz Meziani, surnommé « Le U », a écopé de la peine maximale de 10 ans de prison, assortie d’une amende de deux millions d’euros. Une condamnation prononcée en son absence, ce dernier étant actuellement en fuite au Maroc.

Si l’ex-maire Mélanie Boulanger sort donc blanchie de cette affaire, le dossier Canteleu est loin d’être refermé. En effet, la plupart des autres prévenus condamnés en première instance ont eux aussi fait appel, et devraient donc être rejugés dans les mois à venir.

Une affaire symptomatique des difficultés des maires confrontés aux trafics

Au-delà du cas personnel de Mme Boulanger, ce dossier illustre les défis auxquels sont confrontés de nombreux élus locaux face aux problèmes de trafic de drogue sur leur territoire. Pris entre la nécessité d’agir et les risques juridiques, beaucoup se retrouvent dans une position délicate.

Cette affaire pose également la question des moyens mis à disposition des communes pour lutter efficacement contre ces fléaux. Alors que les trafiquants disposent souvent de ressources considérables, les collectivités locales doivent composer avec des budgets limités et un cadre légal parfois contraignant.

On ne peut pas demander aux maires d’être des shérifs. Leur rôle est d’alerter, de coordonner, mais ils ne peuvent pas se substituer aux forces de l’ordre et à la justice, qui doivent rester en première ligne sur ces questions.

Un député spécialiste des questions de sécurité

Reste à voir si ce dossier très médiatisé donnera lieu à une réflexion plus globale sur les politiques de lutte contre les trafics de stupéfiants. En attendant, Mélanie Boulanger peut souffler : pour elle, le cauchemar judiciaire est terminé.

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