ActualitésInternational

L’ex-chef rebelle syrien promet de dissoudre les factions

Après 13 ans de guerre, le nouveau chef syrien promet d'unifier le pays en dissolvant les factions rebelles. Mais de nombreux défis l'attendent pour ramener la paix...

Après plus d’une décennie de guerre dévastatrice en Syrie, le nouveau dirigeant du pays, issu des rangs rebelles, a promis de tourner la page des luttes fratricides en intégrant les différentes factions armées au sein de l’armée régulière. Un défi de taille pour ramener la stabilité dans un pays profondément meurtri.

Ahmad al-Chareh, l’ex-rebelle devenu chef d’État

Anciennement connu sous le nom d’Abou Mohammad al-Jolani, le nouveau visage du pouvoir en Syrie s’est engagé à dissoudre les groupes combattants qui ont contribué au renversement de Bachar al-Assad. Selon ses propos rapportés mardi, les miliciens seront « préparés à rejoindre les rangs du ministère de la Défense » et soumis à la loi.

La chute brutale du clan Assad il y a quelques semaines a laissé place à une coalition dominée par les islamistes de Hayat Tahrir al-Cham (HTS), dont Jolani était le chef. Les capitales étrangères, longtemps réticentes à dialoguer avec ce groupe classé terroriste, commencent prudemment à renouer le contact.

Rassurer la communauté internationale

Conscient que la normalisation des relations avec l’étranger est cruciale pour la reconstruction du pays, Ahmad al-Chareh multiplie les gestes d’ouverture. Devant une délégation britannique reçue lundi, il a souligné « l’importance de rétablir les relations » et appelé à « lever toutes les sanctions imposées à la Syrie afin de permettre le retour des réfugiés ».

Les États-Unis et l’Union européenne ont entamé un dialogue prudent avec les nouvelles autorités, tout en réclamant des garanties sur le sort des minorités dans ce pays multiethnique. La Russie et l’Iran, qui ont longtemps soutenu le régime Assad, sont appelés à « revoir leurs calculs ».

Les immenses défis de l’unification

Si la réintégration des rebelles au sein d’une structure étatique unique est un premier pas crucial, le chemin vers une réconciliation durable s’annonce long et parsemé d’embûches. Le pays reste fragmenté entre différents pouvoirs locaux et les plaies de la guerre sont profondes.

« Notre objectif c’est le pardon et la réconciliation, mais il doit y avoir une justice transitionnelle »

déclare Riad Assaad, chef rebelle historique

De nombreuses voix réclament que les dignitaires de l’ancien régime soient jugés pour les crimes commis durant le conflit. Un processus de justice transitionnelle est considéré comme indispensable pour tourner véritablement la page et éviter les vengeances.

L’espoir d’un nouveau départ

Malgré l’immensité de la tâche, l’aspiration à une nouvelle ère de paix est palpable au sein de la population. Dans les rues de Damas et d’autres villes, la chute des Assad a été célébrée comme une libération.

Le spectre de la guerre n’est pas dissipé pour autant. Des cellules de l’organisation État islamique subsistent dans le pays et les forces américaines ont mené des frappes lundi contre des djihadistes. Œuvrer à une paix durable entre toutes les composantes de la société syrienne s’annonce comme le principal défi des nouveaux dirigeants.

Malgré la complexité de la situation, beaucoup veulent croire qu’une page sombre de l’histoire syrienne est en train de se tourner. Les promesses d’Ahmad al-Chareh suscitent un espoir prudent. Le succès de ce processus de démilitarisation et d’unification nationale sera déterminant pour l’avenir de ce pays meurtri.

Passionné et dévoué, j'explore sans cesse les nouvelles frontières de l'information et de la technologie. Pour explorer les options de sponsoring, contactez-nous.