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Levée de la suspension de X au Brésil : le bras de fer avec Elon Musk

La saga entre X et la justice brésilienne touche à sa fin. Après des mois de bras de fer, le réseau social est de nouveau autorisé à opérer au Brésil. Mais à quel prix ? Découvrez les dessous de cette affaire qui a tenu en haleine le monde numérique...

Le feuilleton judiciaire entre le réseau social X, anciennement connu sous le nom de Twitter, et la justice brésilienne a connu son dénouement ce mardi. Après plusieurs mois d’un bras de fer intense, ponctué d’échanges musclés entre le milliardaire Elon Musk et le juge Alexandre de Moraes, la plateforme est de nouveau autorisée à exercer ses activités sur le territoire brésilien. Retour sur une affaire qui a tenu en haleine le monde numérique.

X dans le viseur de la justice brésilienne

L’origine de ce conflit remonte à la fin du mois d’août, lorsque la Cour suprême du Brésil avait ordonné la suspension de X, estimant que le réseau n’avait pas respecté ses injonctions de bloquer des comptes soupçonnés de relayer de fausses informations. Ces comptes étaient pour la plupart liés à l’extrême droite brésilienne et à des partisans de l’ancien président Jair Bolsonaro.

Face à ce qu’il considérait comme une atteinte à la liberté d’expression, Elon Musk n’avait pas mâché ses mots. Il avait qualifié le juge Moraes de “dictateur” et l’avait même comparé au célèbre méchant de la saga Harry Potter, Voldemort. Des attaques qui n’avaient fait que renforcer la détermination du magistrat à faire plier le géant américain.

Des exigences strictes pour une réactivation

Pour obtenir la levée de la suspension, X a dû se plier à une série d’exigences fixées par la justice brésilienne. La plateforme a ainsi été contrainte de payer des amendes d’un montant total de 4,8 millions d’euros et de fermer les comptes épinglés pour désinformation. Elle a également dû nommer un nouveau représentant légal au Brésil, une demande qui faisait suite à la fermeture surprise des bureaux brésiliens de X par Elon Musk en août dernier.

X est fier de revenir au Brésil. Nous continuerons à défendre la liberté d’expression, dans les limites de la loi, partout où nous opérons.

– Communiqué de X suite à la levée de la suspension

Un retour progressif et sous surveillance

Si le feu vert du juge Moraes permet à X de reprendre ses activités au Brésil, le retour à la normale sera progressif. L’agence régulatrice des télécommunications, Anatel, dispose de 24 heures pour rétablir l’accès à la plateforme. Selon un représentant des fournisseurs d’accès internet, X pourrait être de nouveau opérationnel “dans certains endroits en quelques heures” une fois les instructions reçues.

Mais X reste sous surveillance. Le ministre brésilien des Communications, Juscelino Filho, a tenu à rappeler que cette affaire avait démontré que “les lois doivent être respectées ici, qui que vous soyez”. Un avertissement à peine voilé à l’attention d’Elon Musk et de son réseau social, régulièrement accusé de laxisme face à la désinformation.

Au-delà du Brésil, X dans la tourmente

Le cas brésilien n’est pas isolé. Depuis son rachat par Elon Musk fin 2022, le réseau social anciennement connu sous le nom de Twitter fait l’objet de vives critiques. Ses détracteurs l’accusent d’être devenu un porte-voix pour la droite radicale et de favoriser la désinformation, notamment aux États-Unis avec le soutien assumé d’Elon Musk à l’ancien président Donald Trump.

La levée de la suspension de X au Brésil marque la fin d’un épisode houleux, mais ne règle pas tous les défis auxquels est confrontée la plateforme. Dans un contexte de défiance croissante envers les réseaux sociaux, X va devoir prouver sa capacité à concilier liberté d’expression et lutte contre la désinformation. Un équilibre délicat, soumis à la pression constante des régulateurs et de l’opinion publique.

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