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L’Europe Sous la Présidence Hongroise : Un Tournant Décisif

La Hongrie a pris ce 1er juillet les rênes de la présidence du Conseil de l'UE pour 6 mois. Viktor Orban entend bien en faire une tribune politique et affirmer ses positions, au risque de provoquer des remous au sein du bloc européen. Quelles seront les priorités et l'impact de cette présidence hongroise sur l'avenir de l'Europe ?

En ce 1er juillet 2024, un nouveau chapitre s’ouvre pour l’Union européenne. La Hongrie, sous la houlette de son dirigeant controversé Viktor Orban, prend pour six mois la présidence tournante du Conseil de l’UE. Un moment charnière qui suscite autant d’appréhensions que d’interrogations sur l’avenir du projet européen.

Orban, l’enfant terrible de l’Europe

Viktor Orban ne cesse de faire parler de lui. Proche de Vladimir Poutine, il multiplie les provocations contre ce qu’il nomme “l’Europe mainstream“. Son slogan pour cette présidence en dit long sur ses intentions : “Make Europe Great Again“, un clin d’œil appuyé à Donald Trump dont il espère le retour à la Maison Blanche.

Les citoyens européens veulent trois choses : la paix, l’ordre et le développement. Tout ce qu’ils obtiennent de l’élite bruxelloise actuelle, c’est la guerre, la migration et la stagnation.

– Viktor Orban

Son parti, le Fidesz, avait été exclu du PPE en 2021. Mais Orban ne s’avoue pas vaincu. Il vient de lancer un nouveau groupe parlementaire baptisé “Patriotes pour l’Europe”, rassemblant déjà 23 eurodéputés issus de 4 pays. Son ambition affichée : devenir la force de droite dominante au Parlement européen.

Une présidence sous haute surveillance

Dans ce contexte, la présidence hongroise sera scrutée de près. Déjà épinglée pour ses manquements répétés à l’État de droit, la Hongrie se veut rassurante. Son ambassadeur à Bruxelles promet “une présidence comme les autres” et un rôle de “médiateur honnête”. Mais beaucoup restent sceptiques.

Le premier ministre belge a donné le ton, rappelant avec ironie qu’une présidence ne signifie pas “être le patron de l’Europe”. La Commission européenne, qui a gelé des milliards de fonds destinés à la Hongrie, sera particulièrement vigilante.

Les priorités d’Orban pour l’Europe

Au-delà des provocations, quelles seront les priorités de la présidence hongroise ? Confronté à d’importantes difficultés économiques, Orban veut mettre l’accent sur la compétitivité de l’UE. Il entend aussi promouvoir des partenariats stratégiques avec le Moyen-Orient et l’Afrique du Nord pour lutter contre l’immigration illégale.

  • Faire avancer les relations entre l’UE et la Turquie
  • Aborder la crise démographique
  • Accélérer l’intégration des Balkans occidentaux

Sur ce dernier point, Orban dénonce la différence de traitement entre l’Ukraine et les pays des Balkans, candidats de longue date à l’adhésion. Une critique qui risque de raviver les tensions au sein de l’UE.

Quels risques pour le projet européen ?

Au final, il n’est pas dans l’intérêt de la Hongrie de saboter cette présidence. Cela desservirait les grands messages politiques qu’Orban veut faire passer. Mais sa volonté affichée de bousculer le statu quo européen inquiète.

Cette présidence hongroise sera un test. Un test pour la capacité de l’Europe à rester unie dans sa diversité. Un test pour la solidité de ses valeurs fondamentales face aux assauts des populismes. Six mois cruciaux qui diront si le projet européen sort renforcé ou durablement fissuré de cette épreuve.

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