Alors que les tensions montent entre l’Europe et la Russie, les pays nordiques ont décidé de prendre les devants. Suède, Norvège, Finlande… Ces nations proches de la frontière russe multiplient les mesures pour préparer leurs citoyens à un potentiel conflit armé. Une situation qui n’avait pas été vue depuis des années et qui témoigne de la gravité de la situation géopolitique actuelle.
La Suède distribue 5 millions de brochures de survie
Lundi dernier, les autorités suédoises ont commencé à envoyer un livret préventif à plus de 5 millions de foyers. Au sommaire de cette brochure jaune d’une trentaine de pages : des conseils pratiques pour se préparer à une éventuelle guerre. Parmi les recommandations, on trouve notamment :
- La constitution d’un kit de survie (eau, nourriture, radio, lampes…)
- La localisation des abris anti-aérien les plus proches
- Les bons réflexes en cas d’attaque
D’après une source gouvernementale, une telle campagne de prévention n’avait pas eu lieu depuis 2018 en Suède. Mais ce dispositif n’a “rien d’inhabituel chez ces voisins de la Russie”, précise-t-elle.
La Norvège conseille de stocker vivres et eau
Dans la même veine, la Norvège a elle aussi transmis un document similaire à ses habitants. Intitulé “Ce que faire en cas de crise ou de guerre”, il les exhorte notamment à savoir se débrouiller sans eau ni électricité pendant au moins une semaine.
Nous devons tous prendre nos responsabilités et nous préparer à faire face à des périodes difficiles.
Jonas Gahr Støre, Premier ministre norvégien
Parmi les autres conseils figurent la constitution d’un stock de vivres et de médicaments, ainsi que la préparation d’un “sac d’évacuation” en cas de départ précipité. Là encore, ces mesures illustrent le climat de tension qui règne dans la région.
Un site web dédié en Finlande
Enfin, dernier pays en date à s’être joint au mouvement, la Finlande. Le gouvernement y a lancé un site internet consacré à “la préparation aux incidents et aux crises”. On y trouve de nombreux conseils pour faire face à une situation d’urgence :
- Comment constituer une réserve alimentaire
- Que faire en cas de coupure d’électricité ou d’eau
- Comment se préparer à une évacuation
- Numéros et sites d’urgence
D’après nos informations, ce portail aurait reçu plus d’un million de visites en quelques jours seulement, signe de l’inquiétude de la population.
L’impact de la guerre en Ukraine
Si de telles mesures peuvent surprendre, elles s’expliquent par le contexte géopolitique tendu. Depuis l’invasion de l’Ukraine par la Russie en février 2022, les pays nordiques craignent des répercussions sur leur propre territoire. La Suède et la Finlande ont d’ailleurs rompu avec leur traditionnelle neutralité pour rejoindre l’OTAN l’an dernier.
Nous avons ajusté notre préparation au nouveau contexte sécuritaire en renforçant notre coopération avec d’autres pays.
Antti Häkkänen, ministre finlandais de la Défense
De son côté, la Norvège, déjà membre de l’Alliance atlantique, a accru ses dépenses militaires et multiplié les exercices conjoints avec ses alliés. Le royaume scandinave partage une frontière stratégique avec la Russie dans l’Arctique.
Entre prévention et psychose, un équilibre difficile
Malgré le caractère préventif de ces initiatives, certaines voix s’inquiètent d’un risque de psychose. C’est le cas en Suède, où des experts en sécurité ont mis en garde contre une “anxiété excessive”.
Il est important d’être préparé, mais il ne faut pas non plus sombrer dans la paranoïa. La probabilité d’un conflit reste faible.
Magnus Christiansson, professeur à l’Université de défense suédoise
Un équilibre difficile à trouver pour les autorités, qui cherchent à la fois à rassurer et responsabiliser leurs concitoyens. L’avenir dira si ces mesures auront été suffisantes, ou au contraire excessives, face à la menace russe. Une chose est sûre : rarement l’Europe du Nord n’avait paru aussi proche d’un potentiel conflit depuis la Guerre Froide.
Entre prévention et psychose, un équilibre difficile
Malgré le caractère préventif de ces initiatives, certaines voix s’inquiètent d’un risque de psychose. C’est le cas en Suède, où des experts en sécurité ont mis en garde contre une “anxiété excessive”.
Il est important d’être préparé, mais il ne faut pas non plus sombrer dans la paranoïa. La probabilité d’un conflit reste faible.
Magnus Christiansson, professeur à l’Université de défense suédoise
Un équilibre difficile à trouver pour les autorités, qui cherchent à la fois à rassurer et responsabiliser leurs concitoyens. L’avenir dira si ces mesures auront été suffisantes, ou au contraire excessives, face à la menace russe. Une chose est sûre : rarement l’Europe du Nord n’avait paru aussi proche d’un potentiel conflit depuis la Guerre Froide.