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L’Étudiante Iranienne Arrêtée Après S’Être Dévêtue en Public

Une étudiante iranienne a été arrêtée après s'être dévêtue en public en signe de protestation. Depuis, l'inquiétude grandit sur son sort et de possibles mauvais traitements. Deviendra-t-elle un nouveau symbole de la lutte des femmes en Iran ?

Les inquiétudes grandissent quant au sort d’une étudiante iranienne arrêtée ce samedi devant l’université Azad de Téhéran, après s’être publiquement dévêtue en signe de protestation contre le strict code vestimentaire imposé aux femmes dans le pays. Selon des militants, elle aurait été transférée dans un hôpital psychiatrique, une pratique apparemment courante pour faire taire les dissidents.

Une vidéo devenue virale montre la jeune femme, d’abord assise puis marchant lentement en sous-vêtements devant la prestigieuse université. Son geste courageux en a rapidement fait une nouvelle icône de la lutte pour les droits des femmes en Iran et au-delà. Jean-Noël Barrot, chef de la diplomatie française, a salué son “acte de résistance” et assuré que l’ambassade de France suivait “très attentivement” sa situation.

Répression des opposants par “hospitalisation psychiatrique”

Mais le sort de l’étudiante reste incertain. D’après le Centre pour les droits humains en Iran (CHRI), basé à New York, elle aurait été “transférée de force dans un hôpital psychiatrique”. Une méthode régulièrement utilisée par les autorités pour “supprimer la dissidence et saper la crédibilité des opposants”, selon le directeur du CHRI, Hadi Ghaemi.

Plusieurs autres cas similaires sont cités, comme celui de l’actrice Afsaneh Bayegan, jugée “atteinte de maladie mentale” pour avoir défié les lois sur le port du voile, ou du rappeur kurde Saman Yasin, hospitalisé de force après son arrestation pendant les manifestations “Femme Vie Liberté”. La prix Nobel de la paix iranienne Shirin Ebadi dénonce une stratégie assimilable à de la “torture”.

Un puissant symbole de dissidence

Malgré la répression, le geste de l’étudiante a marqué les esprits. “Elle a transformé son corps en symbole de dissidence”, souligne l’opposante emprisonnée Narges Mohammadi, autre prix Nobel de la paix, appelant à sa libération. C’est en effet après la mort en détention de la jeune Mahsa Amini en septembre 2022, arrêtée pour non-respect du code vestimentaire, que s’est déclenché le vaste mouvement de révolte des femmes iraniennes.

Réprimé dans le sang, avec au moins 551 morts et des milliers d’arrestations selon les ONG, il n’en finit pas d’inspirer de nouveaux actes de défiance. Comme celui de cette étudiante anonyme, prête à risquer sa liberté et sa santé mentale pour faire entendre la voix de millions d’Iraniennes étouffées.

Un avenir incertain mais un impact durable

Si son sort immédiat reste préoccupant, nul doute que son geste continuera de résonner comme un vibrant appel à poursuivre le combat, en Iran et partout où les droits des femmes sont menacés. Un combat périlleux, inscrit dans la chair, mais porté par un courage et une détermination que même les murs d’un hôpital psychiatrique ne sauraient faire taire.

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