Imaginez un instant que les sublimes Nymphéas de Claude Monet, qui font aujourd’hui la fierté des plus grands musées du monde, aient bien failli sombrer dans l’oubli. Aussi incroyable que cela puisse paraître, ce chef-d’œuvre de l’impressionnisme n’intéressait presque personne il y a encore quelques décennies. Personne, sauf une femme visionnaire : Katia Granoff, marchande d’art parisienne.
Le destin des Nymphéas entre les mains d’une passionnée
C’est l’historienne de l’art Clotilde Scordia qui nous plonge au cœur de cette histoire fascinante dans son ouvrage « Larock-Granoff, histoire d’une galerie ». Alors que l’art abstrait et les avant-gardes américaines étaient en vogue après la Seconde Guerre mondiale, l’impressionnisme et particulièrement les dernières œuvres de Monet étaient tombés en disgrâce.
On jugeait que c’était du gribouillage. Monet n’était pas au goût du jour et on le faisait passer pour sénile.
Clotilde Scordia
Pourtant, dans ce contexte peu favorable, Katia Granoff n’a jamais cessé de croire en la valeur inestimable des Nymphéas. Pour elle, Claude Monet était tout simplement « le plus grand peintre français de notre temps ». Alors que les salles de l’Orangerie, où étaient exposées les toiles monumentales, restaient désespérément vides, elle y trouvait une source d’inspiration et de sérénité.
Giverny, un joyau délaissé
Le jardin de Giverny, ce lieu mythique où Monet puisait son inspiration, connaissait lui aussi une triste période d’abandon après la mort de Blanche Hoschedé, la belle-fille de l’artiste, en 1947. Michel, le fils et unique héritier de Monet, souhaitait se défaire de ce legs devenu encombrant.
C’est alors que Katia Granoff entre en scène. Grâce à la relation de confiance qu’elle noue avec Michel Monet, elle parvient à acquérir le fonds d’atelier de Giverny, composé notamment de nombreux Nymphéas invendus. Là où d’autres ne voyaient que des toiles démodées, elle pressentait un trésor qui ne demandait qu’à être révélé au monde.
La conquête de l’Amérique
Forte de son instinct et de sa détermination, Katia Granoff se met en quête d’acquéreurs pour ces Nymphéas si précieux à ses yeux. Son excellente maîtrise des langues et son ouverture d’esprit lui permettent de se tourner vers le marché américain, plus réceptif à l’époque.
Parmi ses clients les plus prestigieux figure Alfred Barr, le premier directeur du Museum of Modern Art (MoMA) de New York. Dans une lettre empreinte d’audace et de conviction, elle l’exhorte à exposer les dernières œuvres de Monet outre-Atlantique :
Je ne suis pas responsable du fait que les gens aient été aveugles avant vous, cher Monsieur Barr. Emportez les dernières peintures de Monet en Amérique et montrez-les dans votre grand Musée.
Katia Granoff
Le flair de la galeriste se révèle payant. Non seulement Alfred Barr acquiert plusieurs Nymphéas pour le MoMA, mais il sera aussi le premier à reconnaître l’importance de la dernière période de Monet. Un geste que Katia Granoff n’oubliera pas, lui offrant même une toile supplémentaire en signe de gratitude.
La consécration tant attendue
Aujourd’hui, les Nymphéas de Monet sont universellement admirés et atteignent des sommes vertigineuses lors des ventes aux enchères. En novembre 2023, « Le Bassin aux nymphéas » s’est ainsi envolé à 74 millions de dollars chez Christie’s New York. Une consécration tardive, mais ô combien méritée pour ces chefs-d’œuvre intemporels.
Cette success story, nous la devons en grande partie à l’intuition et à la persévérance d’une femme d’exception : Katia Granoff. Son parcours singulier nous rappelle que l’art n’est pas qu’une affaire de modes et de tendances éphémères, mais bien une quête de beauté et d’émotion qui transcende les époques. Et si, à notre tour, nous prenions le temps de poser un regard neuf sur ces merveilles cachées qui n’attendent que d’être révélées au grand jour ?
Forte de son instinct et de sa détermination, Katia Granoff se met en quête d’acquéreurs pour ces Nymphéas si précieux à ses yeux. Son excellente maîtrise des langues et son ouverture d’esprit lui permettent de se tourner vers le marché américain, plus réceptif à l’époque.
Parmi ses clients les plus prestigieux figure Alfred Barr, le premier directeur du Museum of Modern Art (MoMA) de New York. Dans une lettre empreinte d’audace et de conviction, elle l’exhorte à exposer les dernières œuvres de Monet outre-Atlantique :
Je ne suis pas responsable du fait que les gens aient été aveugles avant vous, cher Monsieur Barr. Emportez les dernières peintures de Monet en Amérique et montrez-les dans votre grand Musée.
Katia Granoff
Le flair de la galeriste se révèle payant. Non seulement Alfred Barr acquiert plusieurs Nymphéas pour le MoMA, mais il sera aussi le premier à reconnaître l’importance de la dernière période de Monet. Un geste que Katia Granoff n’oubliera pas, lui offrant même une toile supplémentaire en signe de gratitude.
La consécration tant attendue
Aujourd’hui, les Nymphéas de Monet sont universellement admirés et atteignent des sommes vertigineuses lors des ventes aux enchères. En novembre 2023, « Le Bassin aux nymphéas » s’est ainsi envolé à 74 millions de dollars chez Christie’s New York. Une consécration tardive, mais ô combien méritée pour ces chefs-d’œuvre intemporels.
Cette success story, nous la devons en grande partie à l’intuition et à la persévérance d’une femme d’exception : Katia Granoff. Son parcours singulier nous rappelle que l’art n’est pas qu’une affaire de modes et de tendances éphémères, mais bien une quête de beauté et d’émotion qui transcende les époques. Et si, à notre tour, nous prenions le temps de poser un regard neuf sur ces merveilles cachées qui n’attendent que d’être révélées au grand jour ?