Malgré l’effondrement de son “califat” autoproclamé en 2019, l’État Islamique continue de faire couler le sang en Syrie. Selon un nouveau bilan alarmant révélé par l’Observatoire Syrien des Droits de l’Homme (OSDH), les jihadistes de l’EI ont tué près de 4100 personnes dans le pays depuis leur défaite territoriale il y a 4 ans. Un lourd tribut qui souligne la menace persistante que représentent ces combattants, retranchés dans le vaste désert syrien.
Plus de 4000 morts, dont 627 civils, en 4 ans
D’après les données compilées par l’OSDH, qui dispose d’un large réseau de sources à travers la Syrie, l’État Islamique a mené plus de 2550 attaques depuis 2019, faisant environ 4100 victimes. Parmi elles, on dénombre une majorité de soldats et membres de forces loyalistes, mais aussi 627 civils. Des attentats meurtriers qui touchent principalement les zones contrôlées par le régime de Damas ou l’administration kurde dans le nord-est du pays.
Le désert de la Badia, sanctuaire meurtrier de l’EI
Plus de la moitié de ces victimes, soit 2744 personnes dont plus de 2500 soldats et miliciens prorégime, ont été tuées dans l’immense désert de la Badia. Cette zone qui s’étend des environs de Damas jusqu’à la frontière irakienne est devenue le “centre logistique et opérationnel” de l’EI selon un rapport de l’ONU publié en janvier. “Il ne se passe pratiquement pas un jour sans attentat, embuscade ou attaque surprise” des jihadistes dans la région, souligne l’OSDH.
Une menace constante malgré les opérations de sécurité
Face à cette menace permanente, les forces du régime syrien mènent régulièrement des opérations de sécurité dans le désert, avec le soutien de l’aviation russe. Mais malgré ces offensives et les lourdes pertes subies par le groupe, avec plus de 2000 combattants tués dont des cadres de premier plan, l’EI parvient à maintenir une pression constante. Selon l’ONU, le nombre de jihadistes en Syrie et en Irak oscillerait actuellement entre 3000 et 5000.
L’EI a prouvé qu’il restait une menace significative malgré la perte de son territoire. Sa capacité à mener des attaques meurtrières souligne la nécessité de maintenir une pression constante.
– Un expert de l’ONU cité dans le rapport de janvier
12 ans de guerre dévastatrice en Syrie
Ces violences jihadistes s’inscrivent dans le contexte plus large du conflit syrien, qui a éclaté en 2011 avec la répression sanglante par le régime de Bachar al-Assad du mouvement de contestation. Après 12 années de guerre dévastatrice, le pays est morcelé et la situation humanitaire catastrophique. Le bilan humain dépasse le demi-million de morts selon l’OSDH. Des chiffres terribles, auxquels l’État Islamique continue de contribuer malgré sa défaite militaire.
