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L’essor du tennis italien grâce à une stratégie télévisuelle innovante

Le président de la fédération italienne de tennis dévoile sa recette secrète : une chaîne TV gratuite 100% tennis. De quoi inspirer la FFT pour relancer le tennis français ?

900 000 téléspectateurs par jour, des billets à plus de 500€ pour les Masters de Turin, 5 joueurs dans le top 40 mondial dont le nouveau numéro 1 Jannik Sinner… Le tennis italien vit un véritable âge d’or ! Mais quel est le secret de cette réussite inattendue ? Le président de la Fédération italienne de tennis, Angelo Binaghi, n’hésite pas à partager sa recette.

Le pari audacieux d’une chaîne TV 100% tennis

Selon Angelo Binaghi, le facteur clé du succès du tennis transalpin n’est autre que SuperTennis, la chaîne de télévision de la fédération lancée en 2008. À l’époque, le tennis avait disparu des écrans et le pays ne comptait plus qu’un seul joueur dans le top 100. Un sport invisible à la TV est voué à mourir, faute de jeunes pratiquants. La création de SuperTennis a donc été un pari audacieux pour « rendre le tennis populaire et accessible à tous les Italiens », explique Angelo Binaghi.

Des retombées spectaculaires

Pari réussi ! Aujourd’hui, SuperTennis rassemble chaque jour près d’un million de téléspectateurs. Cette exposition médiatique inédite a dopé la popularité du tennis en Italie, avec des répercussions à tous les niveaux :

  • Augmentation du nombre de clubs et d’écoles de tennis
  • Hausse du nombre de pratiquants, et donc de talents potentiels
  • Attrait renforcé pour les sponsors et les diffuseurs
  • Meilleure rentabilité des tournois avec des billets plus chers

« Vous avez vu les prix pour les Masters de Turin ? On ne trouve rien à moins de 500 euros et nous sommes pleins », se félicite Angelo Binaghi. Le public est au rendez-vous pour encourager la nouvelle génération dorée du tennis italien, incarnée par des joueurs comme Jannik Sinner, récent numéro 1 mondial.

Un modèle inspirant pour la France ?

Interrogé sur les difficultés du tennis français, qui attend un vainqueur de Grand Chelem masculin depuis Yannick Noah en 1983, le dirigeant italien est catégorique. Pour lui, « la Fédération française ne fait pas assez » en termes d’exposition télévisuelle.

Si j’étais président de la FFT, je ne permettrais pas que Roland-Garros soit diffusé sur des chaînes payantes. Il faut tout faire pour que nos grands tournois soient visibles par le plus grand nombre.

Angelo Binaghi, président de la Fédération italienne de tennis

Un message qui devrait faire réfléchir les dirigeants du tennis français. Et si la clé du renouveau passait par les écrans ? L’exemple italien prouve en tout cas que miser sur une large diffusion télé en clair peut transformer en profondeur un sport en perte de vitesse. Reste à voir si la FFT osera franchir le pas…

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