Une affaire retentissante d’escroquerie immobilière vient de connaître son épilogue devant le tribunal correctionnel de Paris. Bruce Allet, un escroc multirécidiviste bien connu de la justice, a été condamné à 6 ans de prison ferme pour avoir monté un vaste système de sous-location frauduleuse d’appartements.
Un mode opératoire bien rodé
D’après les éléments de l’enquête, Bruce Allet avait mis en place un stratagème aussi simple qu’efficace. Se faisant passer pour un respectable homme d’affaires à la tête d’une société nommée “Gulfstream Capital”, il signait des baux locatifs avec des propriétaires pour le compte de sa prétendue entreprise. Mais une fois les clés en main, il s’empressait de sous-louer les biens sur des sites comme Airbnb, empochant les loyers sans jamais rien reverser aux véritables propriétaires.
Au total, ce sont 38 appartements qui ont été sous-loués de manière totalement illégale, permettant à l’escroc de détourner plus de 400 000 euros. Les documents utilisés pour constituer les dossiers de location étaient bien évidemment tous des faux.
Des victimes abusées
Lors du procès, plusieurs propriétaires floués sont venus témoigner à la barre, décrivant tous un mode opératoire similaire. Au départ, Bruce Allet semblait être un locataire idéal, avenant et sérieux. Mais rapidement, les loyers n’étaient plus versés et les victimes découvraient avec stupeur que leur bien était en réalité sous-loué à leur insu.
Au début, il avait l’air de quelqu’un de très bien. Et puis on s’est rendu compte que c’était un pro de l’escroquerie !
– Un propriétaire abusé
Un casier judiciaire long comme le bras
Cette affaire est loin d’être un cas isolé pour Bruce Allet. Son casier judiciaire comporte en effet pas moins de 22 condamnations pour escroquerie ou abus de confiance. Des faits similaires de sous-location frauduleuse via Airbnb lui avaient déjà valu une lourde condamnation en 2020 par la cour d’appel de Versailles.
Selon le décompte du tribunal, Bruce Allet aurait déjà été condamné à plus de 34 ans de prison au total par le passé, sans jamais effectuer l’intégralité de ses peines. La question qui taraudait les juges était claire : quelle condamnation prononcer cette fois-ci pour que l’escroc cesse enfin ses agissements ?
Une peine exemplaire et des mesures de prévention
Au vu de la gravité des faits et de l’absence manifeste de remise en question de l’accusé, le tribunal a finalement opté pour une lourde peine de 6 ans d’emprisonnement ferme. Bruce Allet a également été condamné à l’interdiction définitive de gérer une société, ainsi qu’à l’obligation de suivre une thérapie et d’indemniser ses victimes.
Cette condamnation exemplaire envoie un message fort à tous ceux qui seraient tentés de se livrer à ce type d’escroquerie. Reste maintenant à espérer que Bruce Allet, qui jurait à la barre ne pas vouloir recommencer, saura cette fois tirer les leçons de ses actes et mettre fin à sa longue carrière d’escroc multirécidiviste.