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L’escrime française en quête de sérénité après les JO

L'escrime française à la croisée des chemins. Après une olympiade tumultueuse marquée par des tensions internes et des départs, la Fédération s'apprête à élire son nouveau président. L'enjeu : retrouver la sérénité et relever les défis de l'avenir, à commencer par l'accueil des nouveaux licenciés attendus suite aux JO de Paris. Qui de Remy Delhomme ou Timothé Boudhil parviendra à rassembler et redresser la barre ?

Alors que les Jeux Olympiques de Paris 2024 viennent à peine de s’achever, l’escrime française n’a pas le temps de souffler. Première fédération sportive à lancer ses élections en cet automne post-olympique, elle espère surtout y trouver l’occasion de tourner la page d’une olympiade tumultueuse et de repartir sur de nouvelles bases.

Une olympiade marquée par les tensions

Si l’escrime tricolore a brillé sur les pistes de Paris avec 7 médailles, égalant son record d’Atlanta 1996, les coulisses ont été nettement moins reluisantes ces dernières années. Démission de l’ancien président Bruno Gares en septembre 2023 sur fond de soupçons de malversations, départs en cascade au sein de l’encadrement des équipes de France, relations dégradées entre certains tireurs et leur hiérarchie… Les points de crispation n’ont pas manqué.

On a connu beaucoup de tumultes sur différents sujets, que ce soit sur le sportif, le non sportif.

Timothé Boudhil, candidat à la présidence de la FFE

Un constat partagé par Remy Delhomme, lui aussi en lice pour prendre les rênes de la Fédération. Cet ancien champion du monde par équipes à l’épée pointe du doigt “une organisation qui a dérivé, avec un manque d’exemplarité à la tête de la Fédération” et un “manque d’écoute à tous les niveaux”.

L’enjeu de la gouvernance

Pour les deux candidats, il s’agira donc de rétablir la sérénité et la confiance au sein d’une fédération qui a perdu ses repères. Remy Delhomme plaide pour “des niveaux d’alerte suffisants, des contre-pouvoirs suffisants” afin d’éviter toute nouvelle dérive. Son rival Timothé Boudhil, fort de son expérience de dirigeant dans le monde de l’entreprise, entend lui insuffler un management plus entrepreneurial.

Quel modèle pour le haut-niveau ?

Outre la gouvernance, le futur président devra aussi clarifier le modèle d’entraînement des équipes de France. Entre structure fédérale centralisée à l’INSEP et projets individualisés, le sujet a cristallisé les tensions avant les JO, certains tireurs comme Romain Cannone ou Maxime Pianfetti ayant fait le choix de s’exiler pour préparer Paris 2024. Si les deux candidats louent le cadre de l’INSEP, ils s’accordent sur la nécessité de laisser la liberté aux athlètes de choisir leur projet d’entraînement. À condition d’améliorer la communication entre les différentes parties.

L’afflux des nouveaux licenciés, un défi de taille

Mais la priorité des priorités sera surtout d’assurer l’accueil des nouveaux licenciés qui ne manqueront pas d’affluer dans les salles d’armes au lendemain des Jeux de Paris. Un défi de taille alors que la Fédération peine déjà à recruter suffisamment d’enseignants et à ouvrir de nouveaux créneaux. “On est en attente totale du futur du modèle sportif français”, alerte Timothé Boudhil, conscient que le budget des sports s’annonce en baisse après les JO.

Vendredi, les quelque 200 votants devront donc désigner celui qui leur semble le plus à même de relever tous ces défis et d’accompagner l’escrime française dans cette nouvelle olympiade. Avec en ligne de mire, un seul objectif : retrouver la sérénité pour mieux préparer l’avenir.

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