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Les voitures chinoises séduisent les Français au Mondial de l’Auto

Au Mondial de l'Auto, les constructeurs chinois séduisent les Français avec leurs voitures électriques high-tech à prix imbattables. Une concurrence inattendue qui bouscule les grands noms européens. Découvrez l'irrésistible ascension du made in China automobile...

Une vague venue de l’Est déferle sur le Mondial de l’Auto 2024 à Paris. Les constructeurs automobiles chinois font une entrée fracassante, dévoilant des modèles électriques à la pointe de la technologie. Avec des rapports qualité-prix défiant toute concurrence, ils séduisent un public français en quête de mobilité abordable et durable. Le centre de gravité de l’industrie automobile mondiale serait-il en train de basculer vers l’Empire du Milieu ?

L’irrésistible ascension des marques chinoises

Impossible de les manquer dans les allées du parc des expositions de la porte de Versailles. BYD, Aito, Hongqi, Skyworth, GAC… Pas moins de neuf marques chinoises ont fait le déplacement cette année. Un raz-de-marée qui contraste avec l’absence de mastodontes comme Volkswagen ou Toyota. Mais au-delà de l’effet de nombre, c’est la qualité des modèles présentés qui impressionne. Des designs modernes et aérodynamiques, des habitacles high-tech bardés d’écrans tactiles, des batteries à forte autonomie… Les constructeurs chinois jouent clairement dans la cour des grands.

Je ne connaissais pas cette marque, et je suis agréablement surpris, que ce soit par le style des voitures ou les performances.

Kévin, visiteur du Mondial de l’Auto

Face à cette offensive, les constructeurs européens font grise mine. Malgré des décennies de savoir-faire, ils peinent à suivre le rythme effréné de l’innovation chinoise. Surtout, ils ne parviennent pas à s’aligner sur les tarifs de leurs challengers d’Asie. Un véhicule électrique chinois coûte en moyenne 30% moins cher qu’un modèle équivalent produit en Europe, selon une étude récente. Dans un contexte de crise du pouvoir d’achat, cet argument prix fait mouche auprès des consommateurs français.

Le gouvernement chinois a massivement investi pour bâtir des champions nationaux de l’automobile. Des aides publiques généreuses, un marché intérieur gigantesque, une main-d’œuvre bon marché… Tous les ingrédients étaient réunis pour permettre l’émergence d’une industrie compétitive et tournée vers l’export. Aujourd’hui, ces efforts portent leurs fruits. La Chine produit déjà 60% des voitures électriques dans le monde et vise les 80% d’ici 2035. L’Europe, longtemps en pointe, se retrouve désormais à la traîne.

Coopération ou confrontation ?

Face à cette nouvelle donne, quelle stratégie adopter ? Certains, comme Luca de Meo, patron de Renault, appellent à plus de coopération entre constructeurs européens et chinois. Son groupe vient ainsi de nouer un partenariat avec Geely pour produire des véhicules électriques en Corée. À l’inverse, Carlos Tavares, dirigeant de Stellantis, pointe les risques d’une trop grande dépendance à la Chine et prône un sursaut industriel du Vieux Continent.

L’Europe doit se réindustrialiser au plus vite si elle veut garder la main sur son destin automobile.

Carlos Tavares, PDG de Stellantis

Une chose est sûre : la Chine est en passe de bouleverser l’échiquier mondial de l’automobile. Avec des véhicules électriques performants et abordables, elle s’impose comme un acteur incontournable du marché. De quoi faire vaciller le leadership historique des constructeurs européens et américains. Le défi est immense pour notre filière automobile : innover plus vite, produire moins cher, conquérir de nouveaux clients… Sous peine de se faire doubler par l’Empire du Milieu. Le Mondial de l’Auto sonne comme un électrochoc : la révolution automobile sera chinoise ou ne sera pas.

Le pari des marques émergentes

Parmi la délégation chinoise du salon, on retrouve des marques encore peu connues du grand public occidental. C’est le cas de Leapmotor, un jeune constructeur spécialisé dans le haut de gamme électrique. Intégré depuis peu au groupe Stellantis, il présente à Paris deux modèles qu’il s’apprête à lancer en Europe : la C01, une berline familiale, et la T03, un SUV compact. Avec des autonomies dépassant les 400 km et des prix inférieurs à 40 000 €, ces véhicules entendent bien séduire une clientèle en quête d’alternatives aux marques établies.

Nous voulons démocratiser la voiture électrique premium avec des produits accessibles et désirables.

Un porte-parole de Leapmotor

Autre pari audacieux, celui de Aito, une marque créée par Huawei, le géant chinois des télécoms. Son modèle M7, un grand SUV hybride rechargeable bardé de technologies, vient d’être élu « Voiture de l’année » en Chine. Avec son design futuriste et son système de conduite autonome avancé, il incarne parfaitement les ambitions des nouveaux venus chinois : bousculer les codes et s’imposer sur le segment des véhicules connectés haut de gamme.

Quel avenir pour l’industrie européenne ?

Si les constructeurs historiques comme Renault, Peugeot ou Volkswagen ne manquent pas d’atouts, ils vont devoir accélérer leur mue pour résister à l’offensive chinoise. Cela passe par des investissements massifs dans l’électrification, la digitalisation et les nouveaux services de mobilité. Mais aussi par une profonde remise en question de leur modèle industriel, jugé trop lourd et pas assez flexible face aux pure players de la tech. Un défi colossal qui nécessitera des moyens considérables et un soutien appuyé des pouvoirs publics européens.

Nous devons inventer l’automobile du futur, connectée, autonome, partagée. C’est une question de survie.

Une source proche d’un grand groupe automobile français

En attendant, les consommateurs français pourraient bien être les grands gagnants de cette bataille mondiale. Avec une offre de véhicules électriques toujours plus large et des prix sous pression, la transition vers une mobilité plus propre n’a jamais semblé aussi accessible. De quoi réjouir les particuliers… mais aussi les entreprises et les collectivités locales, de plus en plus nombreuses à verdir leur flotte automobile. La révolution électrique est en marche, et elle pourrait bien venir de Chine !

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