À l’approche de l’élection présidentielle américaine, les candidats concentrent leurs efforts sur un petit nombre d’États bien particuliers : les fameux “swing states”. Ces États pivots, susceptibles de basculer d’un camp à l’autre au gré des scrutins, sont considérés comme les véritables faiseurs de rois de la présidentielle outre-Atlantique. Rencontre avec des électeurs de Pennsylvanie et de Géorgie, déterminés à faire entendre leur voix dans les urnes.
Les swing states, arbitres du scrutin présidentiel
Sur les 50 États américains, une poignée seulement sont réellement convoités par les candidats démocrate et républicain, car leur issue est incertaine. Capables de faire pencher la balance électorale, ces “swing states” cristallisent toutes les attentions et les espoirs en cette fin de campagne.
Parmi eux, la Pennsylvanie et la Géorgie, deux États emblématiques du phénomène. Alors qu’une large majorité des États américains sont solidement ancrés dans un camp, démocrate ou républicain, ces territoires basculent régulièrement d’une élection à l’autre, au gré des préoccupations des électeurs et des forces en présence.
En Pennsylvanie, un revirement en faveur de Trump ?
Direction la Pennsylvanie, cet État de près de 13 millions d’habitants, où l’élection s’était jouée à un cheveu en 2020. Seulement 81 660 voix séparaient alors Joe Biden de Donald Trump. Un écart infime, symptomatique de l’incertitude qui règne ici.
Sam Negron avait voté démocrate en 2020. Cette année, son choix se portera sur le camp adverse. “Les choses allaient beaucoup mieux il y a quatre ans avec Trump. Le prix de l’essence était plus bas, la nourriture aussi, maintenant c’est plus compliqué, donc j’ai décidé de changer de camp“, confie-t-il.
Un revirement qui n’est pas isolé. Dans cet État où l’on trouve autant de pancartes Trump que de panneaux Harris dans les jardins, les électeurs indécis sont légion. Conscients que la présidentielle se jouera chez eux, les militants républicains tentent de les rallier à leur cause, un par un, en multipliant les appels téléphoniques.
La Géorgie, un autre champ de bataille
Direction le sud, en Géorgie, un autre “swing state” décisif. Ici aussi, la présidentielle de 2020 s’était jouée dans un mouchoir de poche, avec seulement 11 779 voix d’avance pour le ticket démocrate.
Cet État, qui a vu naître Martin Luther King, est un condensé des enjeux électoraux américains. Atlanta, sa capitale, est un bastion démocrate, tandis que les comtés ruraux penchent majoritairement républicain. Entre les deux, une frange d’électeurs indécis, pour qui les dernières semaines de campagne seront déterminantes.
Notre travail peut changer les choses, car l’élection est très serrée ici. La dernière fois, ça s’est joué à 11 800 voix. C’est moins de 0,5% d’écart.
Sandy Springs, militant démocrate à Atlanta
Comme en Pennsylvanie, les candidats se livrent une bataille sans merci pour séduire ces électeurs pivot. Meetings, porte-à-porte, publicités ciblées… Tous les moyens sont bons pour grappiller quelques voix supplémentaires.
Le choix d’une poignée d’Américains
Si l’issue de la présidentielle américaine est si incertaine, c’est bien parce qu’elle se joue sur le fil dans une poignée d’États. Une situation qui confère aux électeurs des “swing states” un pouvoir considérable, celui de faire basculer l’élection d’un côté ou de l’autre.
Un pouvoir dont ils sont pleinement conscients, à l’image de cet habitant de Pittsburgh en Pennsylvanie : “Ici, même à l’échelle d’une rue, on voit un mélange de pancartes. C’est simple, il y a un panneau Trump là, et juste en face un panneau Harris ! Les gens sont très partagés, et ça rend le résultat imprévisible.“
Dans ce contexte, difficile de prédire qui de Donald Trump ou de Kamala Harris l’emportera le 5 novembre prochain. Une seule certitude : le choix des swing states sera, une fois de plus, déterminant pour l’avenir politique des États-Unis et du monde.
Alors que le suspense est à son comble, une question est sur toutes les lèvres : qui des électeurs de Pennsylvanie, de Géorgie, ou d’un autre “swing state”, fera pencher la balance ? Réponse dans quelques jours, dans un scrutin qui s’annonce d’ores et déjà historique.