C’est une lueur d’espoir qui brille à nouveau pour les patineurs russes. Vendredi, la Fédération internationale de patinage (ISU) a annoncé qu’elle autorisait « un nombre limité d’athlètes neutres (AIN) à participer sous de strictes conditions à des compétitions spécifiques de qualification olympique pour la saison 2025/2026 ». Une décision qui ouvre la voie à un potentiel retour des sportifs russes sur la scène internationale, après des mois de mise au ban suite à l’invasion de l’Ukraine par la Russie.
Concrètement, cela signifie que les as du patinage russe, qu’il s’agisse de patinage artistique, de vitesse ou de short-track, auront la possibilité de tenter de décrocher leur billet pour les prochains Jeux olympiques d’hiver, qui se tiendront à Milan et Cortina d’Ampezzo en 2026. Une perspective alléchante pour ces athlètes dont la carrière a été mise entre parenthèses par le conflit géopolitique.
Un processus de qualification sous haute surveillance
Mais attention, la route vers les JO ne sera pas un long fleuve tranquille pour autant. L’ISU a prévenu : la participation des Russes se fera sous « de strictes conditions ». À l’image de ce qui s’est fait lors des derniers Jeux olympiques d’été à Paris, où seule une quinzaine d’athlètes russes avaient été autorisés à concourir sous bannière neutre, les patineurs devront se soumettre à un double contrôle.
Tout d’abord, les fédérations internationales de leurs disciplines respectives passeront au crible leur dossier. Puis ce sera au tour du Comité international olympique (CIO) de se pencher sur leur cas. L’objectif : s’assurer que ces sportifs n’ont « pas activement soutenu la guerre en Ukraine » et qu’ils n’ont « pas de lien avec l’armée » russe. Un véritable parcours du combattant en perspective.
Les leçons des JO de Pékin
Pour motiver sa décision, l’ISU s’est appuyée sur le précédent des Jeux olympiques d’hiver de 2022 à Pékin. À l’époque, les athlètes russes avaient déjà dû composer avec des restrictions, en concourant sous le drapeau du Comité olympique russe (COR) en raison d’une suspension de deux ans pour dopage institutionnalisé. Mais leur participation s’était déroulée sans accroc.
Ainsi, l’instance internationale dit avoir « pris note de la participation pacifique des athlètes neutres » à ces JO et « réaffirme son engagement à favoriser des compétitions sûres, pacifiques et équitables à Milan Cortina 2026 ». Une main tendue qui n’est pas passée inaperçue du côté de Moscou.
Le soulagement des autorités russes
Cité par l’agence Ria Novosti, le ministre russe des Sports et chef du comité olympique russe, Oleg Matytsin, a salué la décision de l’ISU : « C’est une étape importante […] dans la voie d’un retour complet au sein du sport international ». Il n’a d’ailleurs pas caché que les autorités russes comptaient bien capitaliser sur cette ouverture : « Nous allons continuer à développer cette piste », a-t-il promis.
Reste désormais à savoir si les autres fédérations internationales et le CIO suivront le mouvement initié par l’ISU. Après le choc du déclenchement de l’invasion de l’Ukraine, les évènements semblent en tout cas s’accélérer concernant le statut des athlètes russes. Avec en ligne de mire, leur réintégration espérée sur les plus grandes scènes du sport mondial. Les Jeux olympiques de Milan-Cortina seront à n’en pas douter un rendez-vous charnière.
Une compétition sous le signe de l’unité ?
Si la présence de sportifs russes, même sous bannière neutre, ne manquera pas de faire polémique, elle pourrait aussi être l’occasion de véhiculer un message d’espoir et de tolérance. Car au-delà des enjeux politiques, le sport demeure un formidable vecteur de lien entre les peuples.
Voir des athlètes de tous horizons s’affronter dans un esprit d’équité et de respect, n’est-ce pas finalement le plus bel hommage qui soit aux valeurs de l’olympisme ? C’est en tout cas le pari que semble prêt à prendre le mouvement olympique, au risque de s’exposer aux critiques. Rendez-vous en 2026 pour en avoir le cœur net.
Les principaux points à retenir :
- Les patineurs russes pourront se qualifier pour les JO d’hiver 2026, sous drapeau neutre
- Leur participation sera soumise à de strictes conditions et contrôles
- L’ISU s’est basée sur l’expérience positive des JO de Pékin 2022 pour prendre sa décision
- La Russie voit dans cette ouverture une étape cruciale vers un retour de ses athlètes dans le sport international
- Les Jeux de Milan-Cortina pourraient être l’occasion, malgré les polémiques, de promouvoir un message d’unité et de tolérance