Imaginez héler un taxi d’un simple clic sur votre smartphone et le voir arriver à votre porte quelques minutes plus tard, sans personne derrière le volant. Ce qui relevait encore récemment de la science-fiction est en passe de devenir réalité dans les rues de San Francisco. Waymo, la filiale d’Alphabet (maison-mère de Google) spécialisée dans les véhicules autonomes, vient en effet de lancer son service de taxis sans chauffeur dans la ville californienne.
Baptisé Waymo One, ce nouveau service est pour l’instant accessible à un nombre limité d’utilisateurs ayant participé au programme de tests ces dernières années. Mais la société promet une ouverture progressive au grand public dans les prochains mois. Les véhicules utilisés sont des Jaguar I-Pace, des SUV électriques équipés des technologies de conduite autonome développées par Waymo.
Une avancée technologique majeure
Le lancement de ce service marque une étape importante dans la course à la voiture autonome qui mobilise depuis plusieurs années les géants de la tech et de l’automobile. Waymo fait figure de pionnier dans ce domaine, avec déjà plus de 10 millions de miles parcourus en mode autonome sur les routes américaines.
La particularité de San Francisco réside dans sa topographie vallonnée et son trafic dense, qui représentent un véritable défi pour les algorithmes de conduite. Mais Waymo assure que ses véhicules sont désormais capables de gérer ces situations complexes de manière sûre et fluide, grâce à leurs capteurs ultra-précis et leur intelligence artificielle avancée.
Avec des dizaines de milliers de courses toutes les semaines, Waymo One transporte des habitants et des visiteurs de manière sûre, durable et fiable.
– Déclaration de Waymo
Un mode de transport révolutionnaire
Pour les utilisateurs, l’expérience s’annonce révolutionnaire. Plus besoin de se soucier du stationnement ou des conditions de circulation : il suffira d’indiquer sa destination dans l’application pour voir le véhicule nous y conduire de manière autonome. De quoi transformer en profondeur nos habitudes de mobilité urbaine.
Waymo met en avant les nombreux bénéfices de son service en termes de sécurité routière, d’accessibilité pour les personnes ne pouvant pas conduire, et même d’impact environnemental grâce au caractère électrique de sa flotte. La société espère ainsi convaincre le public et les autorités du potentiel de sa technologie.
Des défis restent à relever
Le chemin vers une adoption massive des taxis autonomes reste cependant semé d’embûches. Au-delà des prouesses technologiques, il faudra rassurer sur la fiabilité et la sécurité de ces systèmes, alors que le moindre accident risque d’être amplifié médiatiquement. Des questions éthiques et de responsabilité se poseront aussi en cas de problème.
Par ailleurs, le modèle économique reste à prouver. Si les géants de la tech voient dans les véhicules autonomes un relais de croissance majeur pour les années à venir, avec des investissements se chiffrant en milliards, la rentabilité n’est pas encore au rendez-vous. Il faudra réussir à proposer un service abordable tout en dégageant des marges.
Une dynamique enclenchée
Malgré ces défis, la dynamique semble enclenchée, avec une accélération des annonces ces derniers mois. Waymo va étendre son service à de nouvelles villes, tandis que ses concurrents comme Cruise (General Motors) ou Argo AI (Ford et Volkswagen) préparent eux aussi leurs propres taxis autonomes.
Les autorités accompagnent le mouvement en adaptant progressivement la réglementation, à l’image de la Californie qui autorise désormais les véhicules autonomes sans opérateur de sécurité à bord. Une évolution nécessaire pour permettre le déploiement à grande échelle de ces services.
Reste à voir maintenant comment le public va réagir à l’arrivée de ces robots-taxis dans le paysage urbain. Curiosité, craintes, enthousiasme ? Une chose est sûre, cette révolution de la mobilité ne fait que commencer et promet de belles batailles entre les acteurs d’un secteur en pleine mutation.
