Alors que le débat sur la réforme des retraites s’intensifie, une nouvelle proposition gouvernementale vient relancer les discussions : taxer davantage les retraités les plus aisés pour financer la protection sociale, et notamment la branche autonomie. Une idée qui suscite déjà de vives réactions, entre craintes d’une fiscalité confiscatoire et appels à une plus grande solidarité intergénérationnelle.
Une fiscalité déjà spécifique pour les retraités
Si cette piste venait à se concrétiser, elle s’appliquerait à un public déjà soumis à une fiscalité particulière. En effet, comme le rappelle un spécialiste proche du dossier, les pensions de retraite sont assujetties à l’impôt sur le revenu selon des modalités propres, avec notamment une décote de 10% et des abattements spécifiques pour les plus modestes. S’y ajoutent la CSG à un taux réduit et, pour les plus aisés, la CASA depuis 2013.
Sur le principe, les retraités ne sont pas moins imposés que les actifs à revenu équivalent. Mais ils font l’objet d’une fiscalité quelque peu différente, qui tient compte de leurs spécificités.
– Un expert fiscal
Reste que globalement, le niveau de vie médian des retraités demeure légèrement supérieur à celui du reste de la population, malgré un tassement ces dernières années. Un argument régulièrement mis en avant par les partisans d’une mise à contribution accrue des aînés.
Des marges de manœuvre limitées ?
Pour autant, les marges de manœuvre apparaissent limitées. D’une part, les retraités ont déjà vu leur pouvoir d’achat rogné par la hausse de la CSG en 2018 et le quasi-gel des pensions. D’autre part, beaucoup contribuent déjà à la solidarité familiale en aidant financièrement leurs enfants et petits-enfants, dans un contexte économique tendu.
Augmenter encore les prélèvements sur les retraités, notamment les classes moyennes, risque de créer un effet de seuil et de freiner la consommation, un des moteurs de la croissance.
– Un économiste
Sans compter les risques politiques d’un tel projet, alors que les retraités représentent une part croissante de l’électorat. Toute réforme devra donc être savamment dosée pour ne pas susciter un rejet massif.
Financer la dépendance, un défi collectif
Au-delà, c’est la question du financement pérenne de la dépendance qui se pose avec acuité. Avec le vieillissement de la population, le nombre de personnes âgées en perte d’autonomie va fortement augmenter dans les années à venir, exigeant des moyens supplémentaires conséquents.
- En 2060, la France pourrait compter 4 millions de personnes en perte d’autonomie, contre 2,5 millions aujourd’hui.
- Le coût de la dépendance pourrait doubler pour atteindre 1,5% du PIB.
Il faudra trouver de nouvelles recettes, en faisant appel à la solidarité de tous et spécialement des plus aisés. Mais les retraités ne pourront pas être les seuls à contribuer.
– Une députée spécialiste des questions sociales
Taxer davantage certains retraités aisés apparaît donc comme une piste parmi d’autres, dans un débat qui s’annonce intense sur le financement à long terme de notre système de protection sociale. Un enjeu majeur, au moment où le besoin de réformer notre modèle se fait de plus en plus pressant.
Pour autant, les marges de manœuvre apparaissent limitées. D’une part, les retraités ont déjà vu leur pouvoir d’achat rogné par la hausse de la CSG en 2018 et le quasi-gel des pensions. D’autre part, beaucoup contribuent déjà à la solidarité familiale en aidant financièrement leurs enfants et petits-enfants, dans un contexte économique tendu.
Augmenter encore les prélèvements sur les retraités, notamment les classes moyennes, risque de créer un effet de seuil et de freiner la consommation, un des moteurs de la croissance.
– Un économiste
Sans compter les risques politiques d’un tel projet, alors que les retraités représentent une part croissante de l’électorat. Toute réforme devra donc être savamment dosée pour ne pas susciter un rejet massif.
Financer la dépendance, un défi collectif
Au-delà, c’est la question du financement pérenne de la dépendance qui se pose avec acuité. Avec le vieillissement de la population, le nombre de personnes âgées en perte d’autonomie va fortement augmenter dans les années à venir, exigeant des moyens supplémentaires conséquents.
- En 2060, la France pourrait compter 4 millions de personnes en perte d’autonomie, contre 2,5 millions aujourd’hui.
- Le coût de la dépendance pourrait doubler pour atteindre 1,5% du PIB.
Il faudra trouver de nouvelles recettes, en faisant appel à la solidarité de tous et spécialement des plus aisés. Mais les retraités ne pourront pas être les seuls à contribuer.
– Une députée spécialiste des questions sociales
Taxer davantage certains retraités aisés apparaît donc comme une piste parmi d’autres, dans un débat qui s’annonce intense sur le financement à long terme de notre système de protection sociale. Un enjeu majeur, au moment où le besoin de réformer notre modèle se fait de plus en plus pressant.