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Les Réseaux Sociaux, Nouveau Terrain de Haine pour les Joueurs de Tennis

Les stars du tennis de plus en plus ciblées par des messages de haine sur les réseaux sociaux. Les instances tirent la sonnette d'alarme et promettent des actions en justice. Qui sont les harceleurs et pourquoi s'en prennent-ils aux joueurs ? Décryptage d'un fléau qui prend de l'ampleur...

Le monde feutré des courts de tennis n’échappe pas aux dérapages haineux sur les réseaux sociaux. C’est le constat alarmant dressé par plusieurs instances du tennis mondial qui ont révélé des chiffres inquiétants sur le cyberharcèlement visant les joueurs et joueuses professionnels.

12 000 messages abusifs en 2024

Grâce à un outil de détection lancé en janvier 2024, les autorités ont pu identifier environ 12 000 publications et commentaires jugés abusifs. Cet outil baptisé « Threat Matrix », fruit d’une collaboration entre la Fédération Internationale de Tennis (ITF), le circuit féminin WTA, Wimbledon et l’US Open, a passé au crible près de 2,5 millions de publications sur les réseaux sociaux les plus populaires.

Derrière ces attaques se cachent souvent des parieurs mécontents. Selon l’analyse, près de la moitié (48%) des messages haineux proviendraient de « parieurs en colère » dont les mises ont été perdues. Un phénomène exacerbé lors des tournois majeurs, plus exposés médiatiquement.

Les instances promettent des poursuites

Face à ce fléau, les instances se veulent fermes. L’ITF prévient : « Les auteurs de messages abusifs ne doivent pas se faire d’illusions : nous demanderons des poursuites en justice quand nous le pourrons, nous chercherons à leur interdire l’accès aux réseaux sociaux et à nos tournois. »

Quinze cas jugés les plus graves ont déjà été signalés aux autorités des pays concernés. Mais la lutte s’annonce ardue. Sur les réseaux sociaux, la haine se propage à grande vitesse, souvent sous couvert d’anonymat.

Les tournois du Grand Chelem particulièrement touchés

Sans surprise, c’est lors des épreuves les plus prestigieuses que les dérives sont les plus nombreuses, dopées par le surcroît d’attention médiatique. Les quatre tournois du Grand Chelem cristallisent les passions… et les excès les plus condamnables.

Pour l’heure, seuls Wimbledon et l’US Open participent au programme « Threat Matrix ». Roland-Garros et l’Open d’Australie n’ont pas encore rejoint cette initiative. Le circuit masculin ATP est également absent, ce qui laisse craindre que l’ampleur réelle du problème soit sous-estimée.

Une tendance de fond qui dépasse le cadre du tennis

Le tennis n’est malheureusement pas un cas isolé. De nombreux sportifs de haut niveau subissent quotidiennement des attaques sur les réseaux sociaux, qu’il s’agisse de critiques sur leurs performances, d’insultes ou même de menaces.

Cette déferlante de haine en ligne met en lumière les dérives d’une société hyperconnectée où l’anonymat sert trop souvent de paravent aux pires pulsions. Un phénomène auquel le sport, exutoire des passions, semble particulièrement exposé.

Face à cette tendance, les instances sportives tentent de réagir, conscientes que ces attaques peuvent avoir un lourd impact sur la santé mentale des athlètes. Mais endiguer ce flot continu de haine s’apparente à une lutte sans fin. Une prise de conscience collective sur les méfaits du cyberharcèlement semble plus que jamais nécessaire, dans le sport comme dans le reste de la société.

Les récentes révélations du monde du tennis doivent servir d’électrochoc. Derrière les exploits sportifs, les champions restent des êtres humains, avec leurs fragilités. Aucune déception, aucun pari perdu ne saurait justifier de s’en prendre à eux de façon virulente et anonyme. Il est grand temps de remettre un peu de fair-play et de respect dans le débat, sur les courts comme en dehors.

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