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Les réfugiés Syriens d’Istanbul rêvent de rentrer chez eux

Les réfugiés syriens d'Istanbul sont partagés entre l'espoir et la peur à l'idée de rentrer chez eux. L'avancée fulgurante des rebelles ravive leur rêve de retrouver leur patrie perdue. Mais ce bouleversement soulève aussi de nombreuses questions et appréhensions pour l'avenir. Découvrez leurs témoignages poignants...

Dans les rues animées d’Istanbul, des milliers de réfugiés syriens voient leur rêve de retour au pays se raviver. Depuis leur exil forcé il y a des années, beaucoup nourrissent l’espoir de fouler à nouveau le sol de leur chère Syrie. Et les derniers développements semblent leur donner raison. L’avancée fulgurante des rebelles syriens ces derniers jours bouleverse le destin de toute une communauté vivant en suspens.

L’euphorie gagne les réfugiés syriens d’Istanbul

Dans les quartiers syriens d’Istanbul, l’excitation est palpable. Les nouvelles de l’avancée rebelle en Syrie se propagent comme une traînée de poudre, ravivant les rêves de retour longtemps enfouis. Wafaa Omar, réfugiée syrienne et professeure d’anglais, ne cache pas son émotion. Après avoir passé huit mois dans une geôle syrienne en 2014 avant de trouver refuge à Istanbul, elle trépigne à l’idée de retrouver sa ville natale :

« Depuis une semaine, je ressens quelque chose de très beau. Hier, j’ai pleuré, pleuré, pleuré », confie-t-elle, persuadée que la situation actuelle débouchera sur une « solution politique » permettant aux réfugiés de rentrer.

– Wafaa Omar, réfugiée syrienne à Istanbul

Comme Wafaa, ils sont près de 500 000 réfugiés syriens à vivre à Istanbul, et 3 millions au total en Turquie. Tous rêvent de retrouver leur pays, leur maison, leur vie d’avant, après avoir tout quitté pour fuir la guerre civile qui ravage la Syrie depuis 2011.

Un espoir teinté d’appréhension

Si la perspective d’un retour prochain en Syrie suscite un immense espoir, elle s’accompagne aussi de nombreuses questions et incertitudes. Mohamad Amer Alzakkour, ingénieur syrien de 58 ans installé à Istanbul, témoigne de cette ambivalence :

« J’ai la nostalgie de ma patrie, je pourrais facilement rentrer pour participer à la reconstruction. Mais j’ai du mal à convaincre mes enfants. Moi je suis arabe, mais mes enfants sont devenus turcs. »

– Mohamad Amer Alzakkour, réfugié syrien à Istanbul

Le déracinement et l’intégration dans la société turque sont des freins auxquels se heurtent de nombreux réfugiés syriens. Malgré l’envie de retrouver leur terre natale, beaucoup ont reconstruit leur vie à Istanbul et appréhendent ce nouveau bouleversement.

Reconstruire la Syrie de demain

Au-delà des aspects émotionnels et familiaux, c’est aussi l’avenir de la Syrie qui est en jeu. De nombreux réfugiés souhaitent mettre leurs compétences au service de la reconstruction de leur pays.

Muhamed Naes, jeune commerçant syrien de 20 ans né en Turquie, est déterminé à rentrer malgré ses attaches en Turquie :

« J’ai passé plus de temps ici qu’en Syrie, mais il y a notre culture familiale là-bas. Nous voulons y retourner et pouvoir revivre ce que nos familles nous ont raconté. »

– Muhamed Naes, jeune commerçant syrien né en Turquie

Ce désir de transmission et de perpétuation de l’héritage culturel syrien anime une grande partie de la communauté réfugiée. Malgré les incertitudes, beaucoup sont prêts à tout quitter pour rebâtir leur pays.

La Turquie face au départ des réfugiés syriens

Si un retour massif des réfugiés syriens venait à se concrétiser, la Turquie devra gérer cet exode sans précédent. Un défi de taille alors que le pays fait déjà face à un fort sentiment anti-réfugiés dans la population.

D’après une source proche du gouvernement turc, les autorités verraient d’un bon œil le départ d’importants contingents de réfugiés syriens. Mais elles appellent aussi à la prudence, estimant qu’il est encore trop tôt pour se prononcer sur un éventuel mouvement de retour à grande échelle.

Un avenir encore incertain

Malgré la ferveur et l’espoir suscités par l’avancée des rebelles syriens, l’avenir des réfugiés d’Istanbul reste encore incertain. Si certains n’attendent qu’un signal pour faire leurs valises, d’autres s’interrogent sur les modalités et les conséquences d’un retour au pays.

Une chose est sûre : la nostalgie de la patrie perdue et le désir de reconstruire leur pays animent toute une communauté vivant en suspens. Les prochaines semaines seront décisives pour ces hommes et ces femmes qui rêvent de retrouver la Syrie, tout en appréhendant ce bouleversement majeur dans leur vie déjà chaotique.

Les réfugiés syriens d’Istanbul se retrouvent ainsi à la croisée des chemins, tiraillés entre l’espoir et la peur, entre le passé et l’avenir. Un dilemme douloureux qui illustre toute la complexité et la détresse engendrées par des années d’exil forcé.

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