Les marchés financiers mondiaux ont vécu une nouvelle journée riche en rebondissements ce mercredi. Au cœur de l’attention, les déclarations d’un haut responsable de la Banque du Japon (BoJ) ont apporté un certain soulagement aux investisseurs, contrebalançant les craintes d’une récession aux États-Unis. Cependant, malgré un rebond notable des Bourses européennes, Wall Street a affiché une instabilité persistante, révélant les doutes qui habitent encore les opérateurs.
La Banque du Japon rassure, les marchés européens en profitent
C’est un vent d’optimisme qui a soufflé sur les places boursières du Vieux Continent ce mercredi. Paris a clôturé sur un gain de 1,91%, tandis que Francfort et Londres ont respectivement pris 1,50% et 1,75%. Une embellie qui trouve sa source dans les propos rassurants tenus par Shinichi Uchida, l’un des deux gouverneurs adjoints de la BoJ.
Ce dernier a en effet indiqué que l’institution monétaire nippone n’envisageait pas de relever ses taux directeurs dans un contexte d’instabilité des marchés financiers. Une annonce qui a permis de calmer les inquiétudes des investisseurs, suscitées par la hausse surprise des taux de la BoJ fin juillet et la perspective de nouvelles hausses.
Le yen dévisse, un soulagement pour les exportateurs nippons
Dans la foulée de ces déclarations, le yen a connu une forte baisse face au dollar et à l’euro. Vers 22h30, la devise japonaise perdait 1,68% face au billet vert, à 146,80 yens pour un dollar, et 1,58% face à la monnaie unique européenne, à 160,33 yens pour un euro. Une dépréciation qui constitue une bonne nouvelle pour les entreprises exportatrices japonaises, dont la compétitivité se trouve renforcée.
Cette chute du yen s’explique également par la liquidation des “carry trades”, ces opérations spéculatives consistant à emprunter dans une devise à faible taux pour investir dans une autre aux rendements plus élevés. La remontée des taux japonais avait en effet encouragé ces stratégies, qui se dénouent désormais suite aux propos de la BoJ.
Wall Street peine à se rassurer complètement
Malgré le rebond européen, les indices new-yorkais ont affiché une certaine fébrilité ce mercredi. Le Dow Jones a cédé 0,60%, le Nasdaq a perdu 1,05% et le S&P 500 a reculé de 0,77%. Si les craintes d’une récession outre-Atlantique se sont quelque peu apaisées, les opérateurs restent prudents face aux signaux mitigés envoyés par l’économie américaine.
Les marchés financiers et les marchés des capitaux sont instables.
Shinichi Uchida, gouverneur adjoint de la BoJ
Sur le marché obligataire, le taux d’emprunt à 10 ans des États-Unis a légèrement progressé à 3,95%, tandis que son équivalent allemand s’affichait à 2,27%. Des niveaux qui traduisent les interrogations des investisseurs quant à la trajectoire des politiques monétaires dans les mois à venir.
Le pétrole flambe sur fond de tensions géopolitiques
Autre fait marquant de la séance, la vive hausse des cours du pétrole. Le baril de Brent de la mer du Nord a gagné 2,41% à 78,33 dollars, et le WTI américain a pris 2,77% à 75,23 dollars. Une envolée alimentée par les craintes d’une escalade des tensions au Proche-Orient, mais aussi par une nouvelle baisse des stocks de brut aux États-Unis et la réduction de la production d’un important champ pétrolier libyen.
En définitive, cette journée aura été marquée par les efforts de la Banque du Japon pour rassurer des marchés financiers fébriles. Si les places européennes ont salué ces déclarations, Wall Street peine encore à retrouver une réelle sérénité. Les prochaines séances seront déterminantes pour jauger de la capacité des banques centrales à piloter l’économie mondiale dans cette période d’incertitudes.
