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Les protéines en poudre, un danger insoupçonné ?

Une étude choc révèle la présence inquiétante de métaux lourds dans de nombreuses poudres protéinées. Mais les experts remettent en question la méthodologie et appellent à la prudence. Découvrez les dessous de la controverse.

Largement plébiscitées par les sportifs et adeptes d’une alimentation saine, les poudres de protéines sont aujourd’hui pointées du doigt. Selon un rapport explosif publié par le Clean Label Project (CLP), près d’un produit sur deux contiendrait des taux préoccupants de métaux lourds toxiques comme le plomb, le cadmium ou l’arsenic. De quoi semer le trouble chez les consommateurs. Mais des experts de l’industrie, réunis au sein du Council for Responsible Nutrition (CRN), contestent la validité de l’étude et tentent de rassurer. Décryptage d’une polémique qui divise.

Des résultats alarmants, mais contestés

L’enquête menée par le CLP sur 160 poudres protéinées issues de 70 marques phares a de quoi inquiéter. D’après leurs analyses, 47% des produits testés dépasseraient les seuils de sécurité fixés par la Californie en termes de métaux lourds. Les protéines végétales seraient particulièrement touchées, avec des niveaux de plomb et de cadmium supérieurs aux poudres à base de lactosérum. Même constat pour les produits bio et les saveurs chocolatées.

Face à ces révélations, le CRN, qui regroupe des fabricants comme Amway, Herbalife ou Nestlé, monte au créneau. Selon Andrea Wong, vice-présidente de l’association, l’étude souffrirait d’un manque de transparence et de contextualisation :

Le rapport n’indique pas les niveaux réels détectés ni les critères utilisés pour définir les seuils de contamination. Sans ces données, impossible pour les consommateurs d’évaluer la validité des résultats.

Andrea Wong, vice-présidente du CRN

Autre point de désaccord : l’utilisation des normes ultra-strictes de la Californie comme référence. Pour le CRN, dépasser la limite fixée par la Proposition 65 n’équivaut pas forcément à un danger pour la santé. Enfin, le CLP est épinglé pour son imprécision. Ne pas préciser les formes d’arsenic détectées, dont certaines sont inoffensives, créerait une confusion inutile.

Mieux choisir ses poudres de protéines

Au-delà de la bataille d’experts, quelles leçons tirer pour les consommateurs ? Si la réduction des contaminants est un défi complexe, de nombreuses marques s’efforcent d’y parvenir via un sourçage rigoureux, des procédés de fabrication optimisés et des contrôles réguliers, assure le CRN.

Pour limiter les risques, mieux vaut donc se tourner vers des produits réputés affichant des résultats d’analyses indépendantes. Le CLP cite notamment Genetic Nutrition, Ritual, Puori ou Wicked Protein comme des valeurs sûres ayant obtenu leur certification « Clean Label Project ».

Relativiser sans banaliser

En définitive, si les conclusions du CLP méritent d’être nuancées en attendant des données plus solides, elles ont le mérite d’attirer l’attention sur un enjeu de santé publique. Car même à faible dose, l’exposition chronique aux métaux lourds n’est pas anodine. D’où l’importance pour chacun de rester vigilant dans ses achats, en décryptant les étiquettes et en variant ses sources de protéines.

En parallèle, l’industrie doit poursuivre ses efforts de transparence et d’amélioration, en collaboration avec les autorités sanitaires. Un défi de taille, mais nécessaire pour préserver la confiance des consommateurs et garantir des compléments alimentaires toujours plus sûrs et bénéfiques.

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