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Les Pays-Bas Rejoignent les Projets Européens de Défense

Les Pays-Bas pourraient bientôt rejoindre deux ambitieux programmes d'armement européens. Une avancée majeure pour l'Europe de la défense ? Les détails de cette décision qui pourrait changer la donne...

Selon des déclarations récentes du ministre néerlandais de la Défense, les Pays-Bas envisagent sérieusement de rejoindre deux grands programmes de coopération européenne dans le domaine de l’armement. Cette annonce intervient alors que la question du partage du fardeau en matière de défense revient sur le devant de la scène avec l’arrivée prochaine de la nouvelle administration américaine.

Deux projets d’envergure dans le viseur néerlandais

D’après une source proche du dossier, La Haye se dit intéressée pour participer d’une part à l’initiative européenne de frappe terrestre longue portée, baptisée Elsa (European Long-Range Strike Approach), et d’autre part au programme franco-allemand de char de combat du futur, connu sous le nom de MGCS (Main Ground Combat System).

Le projet Elsa, lancé cet été par la France, l’Allemagne, l’Italie et la Pologne, et depuis rejoint par le Royaume-Uni et la Suède, ambitionne de développer un missile sol-sol d’une portée de plusieurs centaines de kilomètres. Un type de capacité dont l’Europe est aujourd’hui dépourvue et dont l’importance a été soulignée par le conflit en Ukraine.

Quant au MGCS, ce programme phare mené conjointement par Paris et Berlin vise à mettre au point un char de combat de nouvelle génération à l’horizon 2040, en remplacement des actuels Leclerc et Leopard 2. Si le projet est actuellement une affaire franco-allemande, une ouverture à terme à d’autres pays européens a été évoquée.

Renforcer les capacités européennes

Pour le ministre néerlandais de la Défense, il est aujourd’hui « essentiel que les capacités européennes soient augmentées ». Une position partagée par son homologue français pour qui il va falloir « être inventif, créatif pour contribuer davantage à la défense européenne et à l’Otan » face aux critiques américaines sur le niveau d’effort des Européens.

L’intérêt néerlandais pour ces programmes s’inscrit dans un contexte de relance de la coopération en matière d’équipements de défense sur le Vieux Continent. Un mouvement illustré récemment par l’entrée en vigueur le 1er octobre du contrat d’acquisition par les Pays-Bas de quatre sous-marins Barracuda auprès du groupe français Naval Group. « Un contrat très important pour l’industrie française, mais également pour l’industrie néerlandaise » selon le ministre néerlandais.

C’est ce genre de coopération dont nous avons besoin pour augmenter la production européenne de l’industrie de défense.

Ruben Brekelmans, Ministre néerlandais de la Défense

Un rapprochement stratégique

Au-delà de l’aspect industriel, ce contrat Barracuda est vu côté français comme « un moyen pour nous d’accentuer notre intimité stratégique » avec les Pays-Bas selon les mots du ministre français des Armées Sébastien Lecornu. Une proximité qui pourrait donc se renforcer encore si La Haye concrétise son intérêt pour les programmes Elsa et MGCS.

L’acquisition de telles capacités permettrait à la fois aux Pays-Bas de moderniser leurs équipements mais aussi de peser davantage au sein de l’Otan et de l’Europe de la défense. Une démarche qui pourrait faire des émules alors qu’en 2022, seuls 7 des 30 pays membres de l’Alliance atlantique ont atteint l’objectif de consacrer 2% de leur PIB aux dépenses militaires.

L’Europe face au défi de son autonomie stratégique

Plus largement, la participation des Pays-Bas à ces programmes d’armement européens communs s’inscrirait dans la volonté affichée par l’UE de renforcer son autonomie stratégique. Un concept remis au goût du jour par la guerre en Ukraine et la prise de conscience des dépendances européennes, notamment dans le domaine militaire.

Alors que les États-Unis pressent régulièrement leurs alliés européens d’accroître leurs efforts de défense, le développement de projets industriels communs apparaît comme une voie pour concilier souveraineté européenne et lien transatlantique. Un équilibre complexe mais nécessaire au moment où l’Europe est confrontée au retour de la guerre sur son sol et à la montée des rivalités de puissances à l’échelle mondiale.

Les défis à surmonter

Toutefois, la route vers une véritable Europe de la défense risque d’être encore longue et semée d’embûches. Les programmes de coopération souffrent souvent de lourdeurs, de divergences entre pays participants et de l’éparpillement des efforts. Sans compter les réticences persistantes de certains États membres vis-à-vis d’une intégration poussée dans ce domaine régalien par excellence qu’est la défense.

Pour aboutir, les initiatives comme Elsa et MGCS devront démontrer leur plus-value opérationnelle et industrielle mais aussi leur capacité à fédérer sur la durée au-delà des déclarations d’intention. Un pari ambitieux mais nécessaire pour une Europe qui entend peser face aux défis sécuritaires actuels et futurs.

L’intérêt néerlandais pour ces deux programmes majeurs sera donc suivi avec attention. Si elle se concrétisait, l’adhésion de ce pays pourrait créer un précédent et un appel d’air pour d’autres coopérations européennes en matière de défense. Avec à la clé, l’espoir d’une Europe plus forte et plus unie, y compris militairement. Un enjeu crucial pour les décennies à venir.

Quant au MGCS, ce programme phare mené conjointement par Paris et Berlin vise à mettre au point un char de combat de nouvelle génération à l’horizon 2040, en remplacement des actuels Leclerc et Leopard 2. Si le projet est actuellement une affaire franco-allemande, une ouverture à terme à d’autres pays européens a été évoquée.

Renforcer les capacités européennes

Pour le ministre néerlandais de la Défense, il est aujourd’hui « essentiel que les capacités européennes soient augmentées ». Une position partagée par son homologue français pour qui il va falloir « être inventif, créatif pour contribuer davantage à la défense européenne et à l’Otan » face aux critiques américaines sur le niveau d’effort des Européens.

L’intérêt néerlandais pour ces programmes s’inscrit dans un contexte de relance de la coopération en matière d’équipements de défense sur le Vieux Continent. Un mouvement illustré récemment par l’entrée en vigueur le 1er octobre du contrat d’acquisition par les Pays-Bas de quatre sous-marins Barracuda auprès du groupe français Naval Group. « Un contrat très important pour l’industrie française, mais également pour l’industrie néerlandaise » selon le ministre néerlandais.

C’est ce genre de coopération dont nous avons besoin pour augmenter la production européenne de l’industrie de défense.

Ruben Brekelmans, Ministre néerlandais de la Défense

Un rapprochement stratégique

Au-delà de l’aspect industriel, ce contrat Barracuda est vu côté français comme « un moyen pour nous d’accentuer notre intimité stratégique » avec les Pays-Bas selon les mots du ministre français des Armées Sébastien Lecornu. Une proximité qui pourrait donc se renforcer encore si La Haye concrétise son intérêt pour les programmes Elsa et MGCS.

L’acquisition de telles capacités permettrait à la fois aux Pays-Bas de moderniser leurs équipements mais aussi de peser davantage au sein de l’Otan et de l’Europe de la défense. Une démarche qui pourrait faire des émules alors qu’en 2022, seuls 7 des 30 pays membres de l’Alliance atlantique ont atteint l’objectif de consacrer 2% de leur PIB aux dépenses militaires.

L’Europe face au défi de son autonomie stratégique

Plus largement, la participation des Pays-Bas à ces programmes d’armement européens communs s’inscrirait dans la volonté affichée par l’UE de renforcer son autonomie stratégique. Un concept remis au goût du jour par la guerre en Ukraine et la prise de conscience des dépendances européennes, notamment dans le domaine militaire.

Alors que les États-Unis pressent régulièrement leurs alliés européens d’accroître leurs efforts de défense, le développement de projets industriels communs apparaît comme une voie pour concilier souveraineté européenne et lien transatlantique. Un équilibre complexe mais nécessaire au moment où l’Europe est confrontée au retour de la guerre sur son sol et à la montée des rivalités de puissances à l’échelle mondiale.

Les défis à surmonter

Toutefois, la route vers une véritable Europe de la défense risque d’être encore longue et semée d’embûches. Les programmes de coopération souffrent souvent de lourdeurs, de divergences entre pays participants et de l’éparpillement des efforts. Sans compter les réticences persistantes de certains États membres vis-à-vis d’une intégration poussée dans ce domaine régalien par excellence qu’est la défense.

Pour aboutir, les initiatives comme Elsa et MGCS devront démontrer leur plus-value opérationnelle et industrielle mais aussi leur capacité à fédérer sur la durée au-delà des déclarations d’intention. Un pari ambitieux mais nécessaire pour une Europe qui entend peser face aux défis sécuritaires actuels et futurs.

L’intérêt néerlandais pour ces deux programmes majeurs sera donc suivi avec attention. Si elle se concrétisait, l’adhésion de ce pays pourrait créer un précédent et un appel d’air pour d’autres coopérations européennes en matière de défense. Avec à la clé, l’espoir d’une Europe plus forte et plus unie, y compris militairement. Un enjeu crucial pour les décennies à venir.

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