Un vent de réprobation souffle sur le Caucase. La Lituanie, la Lettonie et l’Estonie ont en effet décidé de sanctionner plusieurs hauts responsables géorgiens, les accusant d’être responsables de graves violations des droits humains lors de la dispersion musclée des récentes manifestations pro-européennes à Tbilissi, la capitale géorgienne.
Au cours des quatre dernières nuits, des dizaines de milliers de manifestants se sont rassemblés devant le parlement géorgien pour réclamer un rapprochement avec l’Union Européenne. Mais dimanche, les forces de l’ordre ont fait un usage disproportionné de la force, déployant gaz lacrymogènes et canons à eau pour disperser la foule pacifique.
Face à cette dérive autoritaire, les pays baltes ont décidé d’agir. Les chefs de la diplomatie lituanienne et estonienne ont ainsi publié une liste de personnalités géorgiennes désormais interdites d’entrée sur leur territoire, en raison de leur implication présumée dans la répression brutale des manifestants pro-européens.
Un homme d’affaires influent dans le viseur
Parmi les personnes sanctionnées figure notamment le ministre géorgien de l’Intérieur, Vakhtang Gomelauri, ainsi que quatre de ses adjoints. Mais c’est surtout la présence sur cette liste noire de Bidzina Ivanishvili, l’oligarque le plus riche et le plus puissant de Géorgie, qui a retenu l’attention des observateurs.
Bien qu’il n’occupe officiellement aucun poste au sein du gouvernement, cet homme d’affaires est largement considéré comme le véritable homme fort du régime, tirant les ficelles du pouvoir dans l’ombre. « M. Ivanishvili est considéré comme le concepteur de la politique du gouvernement géorgien et est donc responsable de la répression des personnes pro-occidentales dans ce pays », a ainsi déclaré le ministère estonien des Affaires étrangères dans un communiqué au vitriol.
D’après des sources proches du dossier, environ 150 à 200 manifestants auraient été brutalement arrêtés par la police lors de ce week-end de répression, jetant une lumière crue sur la dérive autoritaire du pouvoir géorgien. « La répression de ces manifestations, les centaines de personnes arrêtées, battues… cela ne peut rester sans conséquences », a martelé de son côté Baiba Braze, ministre lettonne des Affaires étrangères.
Un pays déchiré entre Est et Ouest
Il faut dire que la Géorgie traverse une période de fortes turbulences politiques depuis les législatives controversées du 26 octobre dernier. Si ce scrutin a été remporté par le parti au pouvoir, le « Rêve géorgien », l’opposition a dénoncé de nombreuses irrégularités et fraudes, décidant même de boycotter le nouveau Parlement.
Cette crise politique s’est doublée ces derniers jours d’une mobilisation populaire inédite en faveur d’un rapprochement avec l’Union Européenne. En repoussant à 2028 la perspective d’une intégration du pays au bloc européen, le gouvernement géorgien a en effet jeté de l’huile sur le feu, déclenchant une vague de protestation sans précédent.
Face à cette dérive autoritaire, les Occidentaux ont décidé de hausser le ton
Alors que la rue géorgienne réclame plus que jamais une orientation pro-européenne, le pouvoir semble au contraire se rapprocher dangereusement de Moscou, sur fond de répression des voix dissidentes. « Nous soutenons pleinement les aspirations européennes du peuple géorgien », a d’ailleurs tenu à rappeler Egidijus Meilunas, vice-ministre lituanien des Affaires étrangères.
En sanctionnant des hauts responsables géorgiens, les pays baltes espèrent ainsi envoyer un message clair au régime de Tbilissi : la dérive autoritaire et le reniement des valeurs européennes ne resteront pas sans conséquences. Reste à savoir si ces pressions suffiront à infléchir la politique du gouvernement géorgien, pris en tenailles entre les aspirations pro-occidentales de sa population et la tentation d’un retour dans le giron russe.
La société civile géorgienne sous pression
Au-delà du cas géorgien, ces sanctions illustrent la détermination croissante des pays occidentaux à défendre les droits humains et l’État de droit dans leur voisinage immédiat. Face aux dérives autoritaires qui se multiplient aux marges de l’Europe, de la Biélorussie à la Turquie en passant par l’Azerbaïdjan, l’UE semble décidée à ne plus fermer les yeux.
Pour la société civile géorgienne, qui se bat courageusement pour arracher le pays à l’orbite russe et l’amarrer solidement au camp européen, ces sanctions sont un précieux soutien moral et politique. Elles prouvent que malgré les tergiversations du pouvoir, les aspirations pro-européennes de la population ne sont pas vaines.
Mais la route vers l’Europe risque d’être encore longue et semée d’embûches pour ce petit pays du Caucase, tiraillé entre Est et Ouest. Car au-delà de la question européenne, c’est bien l’avenir géopolitique de la Géorgie qui se joue actuellement, dans un contexte régional particulièrement tendu et volatil.
Une chose est sûre : en sanctionnant des officiels géorgiens, les pays baltes ont clairement choisi leur camp. Celui d’une Géorgie démocratique, pluraliste et résolument tournée vers l’Europe. Reste à savoir si le pouvoir de Tbilissi saura entendre ce message, ou s’il préférera continuer sa dangereuse dérive autoritaire, au risque de s’aliéner durablement ses partenaires occidentaux et de trahir les espoirs de son propre peuple.
D’après des sources proches du dossier, environ 150 à 200 manifestants auraient été brutalement arrêtés par la police lors de ce week-end de répression, jetant une lumière crue sur la dérive autoritaire du pouvoir géorgien. « La répression de ces manifestations, les centaines de personnes arrêtées, battues… cela ne peut rester sans conséquences », a martelé de son côté Baiba Braze, ministre lettonne des Affaires étrangères.
Un pays déchiré entre Est et Ouest
Il faut dire que la Géorgie traverse une période de fortes turbulences politiques depuis les législatives controversées du 26 octobre dernier. Si ce scrutin a été remporté par le parti au pouvoir, le « Rêve géorgien », l’opposition a dénoncé de nombreuses irrégularités et fraudes, décidant même de boycotter le nouveau Parlement.
Cette crise politique s’est doublée ces derniers jours d’une mobilisation populaire inédite en faveur d’un rapprochement avec l’Union Européenne. En repoussant à 2028 la perspective d’une intégration du pays au bloc européen, le gouvernement géorgien a en effet jeté de l’huile sur le feu, déclenchant une vague de protestation sans précédent.
Face à cette dérive autoritaire, les Occidentaux ont décidé de hausser le ton
Alors que la rue géorgienne réclame plus que jamais une orientation pro-européenne, le pouvoir semble au contraire se rapprocher dangereusement de Moscou, sur fond de répression des voix dissidentes. « Nous soutenons pleinement les aspirations européennes du peuple géorgien », a d’ailleurs tenu à rappeler Egidijus Meilunas, vice-ministre lituanien des Affaires étrangères.
En sanctionnant des hauts responsables géorgiens, les pays baltes espèrent ainsi envoyer un message clair au régime de Tbilissi : la dérive autoritaire et le reniement des valeurs européennes ne resteront pas sans conséquences. Reste à savoir si ces pressions suffiront à infléchir la politique du gouvernement géorgien, pris en tenailles entre les aspirations pro-occidentales de sa population et la tentation d’un retour dans le giron russe.
La société civile géorgienne sous pression
Au-delà du cas géorgien, ces sanctions illustrent la détermination croissante des pays occidentaux à défendre les droits humains et l’État de droit dans leur voisinage immédiat. Face aux dérives autoritaires qui se multiplient aux marges de l’Europe, de la Biélorussie à la Turquie en passant par l’Azerbaïdjan, l’UE semble décidée à ne plus fermer les yeux.
Pour la société civile géorgienne, qui se bat courageusement pour arracher le pays à l’orbite russe et l’amarrer solidement au camp européen, ces sanctions sont un précieux soutien moral et politique. Elles prouvent que malgré les tergiversations du pouvoir, les aspirations pro-européennes de la population ne sont pas vaines.
Mais la route vers l’Europe risque d’être encore longue et semée d’embûches pour ce petit pays du Caucase, tiraillé entre Est et Ouest. Car au-delà de la question européenne, c’est bien l’avenir géopolitique de la Géorgie qui se joue actuellement, dans un contexte régional particulièrement tendu et volatil.
Une chose est sûre : en sanctionnant des officiels géorgiens, les pays baltes ont clairement choisi leur camp. Celui d’une Géorgie démocratique, pluraliste et résolument tournée vers l’Europe. Reste à savoir si le pouvoir de Tbilissi saura entendre ce message, ou s’il préférera continuer sa dangereuse dérive autoritaire, au risque de s’aliéner durablement ses partenaires occidentaux et de trahir les espoirs de son propre peuple.