La victoire de Donald Trump à l’élection présidentielle américaine suscite des réactions contrastées dans les Territoires palestiniens. Si les habitants de la bande de Gaza, meurtrie par plus d’un an de guerre, espèrent un arrêt des combats, leurs compatriotes de Cisjordanie occupée redoutent une intensification de la colonisation sous sa présidence. Un avenir incertain attend les Palestiniens.
Gaza : l’espoir d’une fin de la guerre
Dans la bande de Gaza ravagée par les bombardements, beaucoup mettent leurs espoirs dans les déclarations de Donald Trump qui a répété vouloir mettre un terme au conflit. Ibrahim Ayan, un déplacé de 33 ans, veut croire que “maintenant qu’il a gagné, la guerre dans la région s’arrêtera”. Pour lui, le républicain, en “homme d’affaires qui privilégie l’économie”, saura trouver un accord.
Les Gazaouis, pris au piège d’une situation humanitaire dramatique, n’ont qu’un souhait : “que la guerre prenne fin”. Oum Ahmed Harb espère que le nouveau président viendra “aider” son peuple, confronté à la flambée des prix et à la vulnérabilité des enfants déscolarisés depuis des mois. Mais certains restent fatalistes, persuadés que “rien ne changera”.
Cisjordanie : la peur d’une “escalade”
En Cisjordanie occupée, où la colonisation israélienne se poursuit, l’inquiétude domine. Le premier mandat de Donald Trump, ponctué de décisions en faveur d’Israël comme le transfert de l’ambassade américaine à Jérusalem, a laissé des traces. Mohammed Fakhida, directeur d’école à Ramallah, redoute “une escalade des tensions et des violences des colons, car il est connu pour son soutien complet à Israël”.
Je pense que le retour de M. Trump au pouvoir aux États-Unis nous conduira en enfer.
Mohammed Fakhida, directeur d’école à Ramallah
Leila, une Palestino-Américaine, voit dans cette élection le résultat d’une “sanction” du camp démocrate. Selon elle, la position américaine durant la guerre à Gaza a révélé que “le système politique américain est dicté par l’industrie de l’armement, les entreprises et les puissants groupes d’intérêt“.
Un processus de paix au point mort
Si les attentes divergent entre Gaza et la Cisjordanie, un constat s’impose : le processus de paix israélo-palestinien est dans l’impasse. Malgré les appels à la solidarité avec Gaza, l’ambiance à Ramallah reflète le pessimisme ambiant. Nombreux sont ceux qui craignent qu’avec le retour de Donald Trump, les espoirs d’un État palestinien viable s’amenuisent.
Pourtant, certains veulent encore croire que le changement est possible. Comme le souligne un habitant de Gaza, “ce qu’il nous faut, c’est quelqu’un qui trouve une solution”. Reste à savoir si Donald Trump sera ce “quelqu’un” ou s’il ne fera qu’attiser les tensions dans une région déjà à vif. L’avenir des Palestiniens, tiraillés entre espoir et désillusion, en dépend.